Hubert Guillaud nous apprend, via Solove, que :
Le problème ne réside pas tant dans la surveillance même des données, mais dans l’impuissance et la vulnérabilité créée par une utilisation de données qui exclut la personne concernée de la connaissance ou de la participation dans les processus qui le concernent. Le résultat est ce que produisent les bureaucraties : indifférences, erreurs, abus, frustrations, manque de transparence et déresponsabilisation. Un tel traitement affecte les relations entre les gens et les institutions d’un Etat moderne. Il ne se limite pas à frustrer l’individu en créant un sentiment d’impuissance, mais il affecte toute la structure sociale en altérant les relations que les gens ont avec les institutions qui prennent des décisions importantes sur leur existence.
Ou comment l'intérêt que l'on apporte à nos données va bien au-delà du but initial. Je vous encourage à aller lire les articles d'Hubert sur internetActu qui sont toujours d'une très grande richesse, notamment la série récente des Critiques du Web².
PS : merci Franck Taillandier pour le lien vers l'article !
Commentaires
Emmanuel le 28/10/2009 :
Un traitement bien différent de celui "du vol ou de la perte" d'information. Un raisonnement sage, plus honnête qu'alarmiste.
gdupont le 28/10/2009 :
Mais pourquoi faire tant d'histoire sur ces "données privées" sur le web... Cela fait des années que les chaines de commerçants font la même chose afin de catégoriser leurs clients pour mieux cibler et cela dès le premier ticket de caisse à travers la si généreuse "carte de fidélité" qui ne vous offre que des "avantages".
Bref, le débat social lancé semble soit décalé, soit trop restreint. Défendons la liberté dans son ensemble, ou bien laissons les choses se réguler d'elles mêmes.
Frank Taillandier le 28/10/2009 :
Les commerçants conservent bien sur mes coor-données et se contentent la plupart du temps de les incorporer dans ses fichiers clients.
Même chose sur le net, je veux bien laisser mon mail lorsque je m'inscris sur un site de vente en ligne, même si je sais que je m'expose à du SPAM.
Maintenant je trouve ça plus embêtant de n'avoir aucune emprise une fois des données me concernant publiées sur le web. Le processus inverse n'est pas trivial.
Le côté de l'auto-régulation, on nous a déjà fait le coup avec les marchés financiers, vu la crise actuelle, ça a pas l'air super efficace.
C'est impressionnant comme les gens se dé-responsabilisent de tout et attendent des jours meilleurs en s'en remettant à je ne sais quel auto-régulateur mondial.
N'oublions pas que Google ou Facebook ont bâti leurs fortunes en partie grâce à nos données et que certains paient très cher pour connaître nos comportements (de consommation mais pas que). Il n'y a qu'à voir les pubs de plus en plus profilées qui s'affichent lorsqu'on surfe.
Le but n'est pas d'être alarmiste mais de réfléchir à des alternatives pour mieux protégée notre vie privée sur le web.