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David Larlet il y a 3 ans
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david/2020/12/21/index.html Voir le fichier

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<hr>
<main>
<p><em>Une page regroupant les livres éclairants de 2020.</em></p>
<h2 id="esprit-zen-esprit-neuf">Esprit zen, esprit neuf <a href="#esprit-zen-esprit-neuf" title="Ancre vers cette partie">#</a></h2>
<blockquote>
@@ -118,8 +118,6 @@
<blockquote>
<p>La lumière lui taille des traits de fantassin héroïque. Le temps a sur la peau le pouvoir de l’eau sur la terre. Il creuse en s’écoulant.</p>
<p>[…]</p>
<p>Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.</p>
<p>[…]</p>
<p>Pendant cinq années, j’ai rêvé de cette vie. Aujourd’hui, je la goûte comme un accomplissement ordinaire. Nos rêves se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.</p>
<p>[…]</p>
<p>Rentré au lac, j’attrape mon premier poisson à cinq heure le soir. Un deuxième trois minutes plus tard et un troisième une heure et demie après. Trois ombles vif-argent, électrisés par la colère, luisent sur la glace. La peau est traversée d’impulsions électriques. Je les tue et regarde la plaine en murmurant ces mots de gratitude que les Sibériens adressaient autrefois à la bête qu’ils détruisaient ou au monde qu’ils contribuaient à vider. Dans la société moderne, la taxe carbone remplace ce « merci — pardon ».<br />
@@ -132,8 +130,6 @@ Le bonheur d’avoir dans son assiette le poisson que l’on a pêché, dans sa
<p>Les heures défilent lentement par la fenêtre. Je m’ennuie un peu. Cette journée est un robinet mal fermé, chaque heure en goutte. L’ennui est un compagnon passé de mode. On s’y fait, pourtant. Avec lui, le temps a un goût d’huile de foie de morue. Soudain, le goût se dissipe et l’on ne s’ennuie plus. Le temps redevient cette procession invisible et légère qui fraie son chemin à travers l’être.</p>
<p>[…]</p>
<p>Et je fixe ce point très précis où les étincelles du brasier, propulsées vers le ciel, pâlissent et brillent d’un dernier éclat avant de se confondre aux étoiles. J’ai du mal à me convaincre de gagner ma tente, je suis comme un gosse qui ne veut pas couper la télévision. De mon duvet, j’entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un a qui l’expliquer.</p>
<p>[…]</p>
<p>Dans un ermitage, on se contente d’être aux loges de la forêt. Les fenêtres servent à accueillir la nature en soi, non à s’en protéger. On la contemple, on y prélève ce qu’il faut, mais on ne se nourrit pas de l’ambition de la soumettre. <mark>La cabane permet une posture, mais ne donne pas un statut.</mark> On joue à l’ermite, on ne peut se prétendre pionnier.</p>
<p><cite><em>Dans les forêts de Sibérie</em>, Sylvain Tesson</cite></p>
</blockquote>
<p>Ce livre est presque trop bien écrit pour réussir à entrer dedans, sans compter la romanticisation de l’isolement. C’est la première fois que cela m’arrive et c’est troublant. Peut-être que cela se produit lorsqu’on reste dans une cabane trop longtemps… à garder en mémoire.</p>
@@ -177,7 +173,7 @@ Le bonheur d’avoir dans son assiette le poisson que l’on a pêché, dans sa
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</p>
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</article>
@@ -265,4 +261,4 @@ Le bonheur d’avoir dans son assiette le poisson que l’on a pêché, dans sa
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</html>
</html>

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david/2020/fragments/Dans les forets de Siberie.md Voir le fichier

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>
> […]
>
> Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.
>
> […]
>
> Pendant cinq années, j’ai rêvé de cette vie. Aujourd’hui, je la goûte comme un accomplissement ordinaire. Nos rêves se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.
>
> […]
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>
> Et je fixe ce point très précis où les étincelles du brasier, propulsées vers le ciel, pâlissent et brillent d’un dernier éclat avant de se confondre aux étoiles. J’ai du mal à me convaincre de gagner ma tente, je suis comme un gosse qui ne veut pas couper la télévision. De mon duvet, j’entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un a qui l’expliquer.
>
> […]
>
> Dans un ermitage, on se contente d’être aux loges de la forêt. Les fenêtres servent à accueillir la nature en soi, non à s’en protéger. On la contemple, on y prélève ce qu’il faut, mais on ne se nourrit pas de l’ambition de la soumettre. ==La cabane permet une posture, mais ne donne pas un statut.== On joue à l’ermite, on ne peut se prétendre pionnier.
>
> <cite>*Dans les forêts de Sibérie*, Sylvain Tesson</cite>

Ce livre est presque trop bien écrit pour réussir à entrer dedans, sans compter la romanticisation de l’isolement. C’est la première fois que cela m’arrive et c’est troublant. Peut-être que cela se produit lorsqu’on reste dans une cabane trop longtemps… à garder en mémoire.

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&lt;blockquote&gt;
&lt;p&gt;La lumière lui taille des traits de fantassin héroïque. Le temps a sur la peau le pouvoir de l’eau sur la terre. Il creuse en s’écoulant.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Pendant cinq années, j’ai rêvé de cette vie. Aujourd’hui, je la goûte comme un accomplissement ordinaire. Nos rêves se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Rentré au lac, j’attrape mon premier poisson à cinq heure le soir. Un deuxième trois minutes plus tard et un troisième une heure et demie après. Trois ombles vif-argent, électrisés par la colère, luisent sur la glace. La peau est traversée d’impulsions électriques. Je les tue et regarde la plaine en murmurant ces mots de gratitude que les Sibériens adressaient autrefois à la bête qu’ils détruisaient ou au monde qu’ils contribuaient à vider. Dans la société moderne, la taxe carbone remplace ce « merci — pardon ».&lt;br /&gt;
@@ -116,8 +114,6 @@ Le bonheur d’avoir dans son assiette le poisson que l’on a pêché, dans sa
&lt;p&gt;Les heures défilent lentement par la fenêtre. Je m’ennuie un peu. Cette journée est un robinet mal fermé, chaque heure en goutte. L’ennui est un compagnon passé de mode. On s’y fait, pourtant. Avec lui, le temps a un goût d’huile de foie de morue. Soudain, le goût se dissipe et l’on ne s’ennuie plus. Le temps redevient cette procession invisible et légère qui fraie son chemin à travers l’être.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Et je fixe ce point très précis où les étincelles du brasier, propulsées vers le ciel, pâlissent et brillent d’un dernier éclat avant de se confondre aux étoiles. J’ai du mal à me convaincre de gagner ma tente, je suis comme un gosse qui ne veut pas couper la télévision. De mon duvet, j’entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un a qui l’expliquer.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Dans un ermitage, on se contente d’être aux loges de la forêt. Les fenêtres servent à accueillir la nature en soi, non à s’en protéger. On la contemple, on y prélève ce qu’il faut, mais on ne se nourrit pas de l’ambition de la soumettre. &lt;mark&gt;La cabane permet une posture, mais ne donne pas un statut.&lt;/mark&gt; On joue à l’ermite, on ne peut se prétendre pionnier.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;Dans les forêts de Sibérie&lt;/em&gt;, Sylvain Tesson&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;
&lt;p&gt;Ce livre est presque trop bien écrit pour réussir à entrer dedans, sans compter la romanticisation de l’isolement. C’est la première fois que cela m’arrive et c’est troublant. Peut-être que cela se produit lorsqu’on reste dans une cabane trop longtemps… à garder en mémoire.&lt;/p&gt;

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&lt;blockquote&gt;
&lt;p&gt;La lumière lui taille des traits de fantassin héroïque. Le temps a sur la peau le pouvoir de l’eau sur la terre. Il creuse en s’écoulant.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Pendant cinq années, j’ai rêvé de cette vie. Aujourd’hui, je la goûte comme un accomplissement ordinaire. Nos rêves se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Rentré au lac, j’attrape mon premier poisson à cinq heure le soir. Un deuxième trois minutes plus tard et un troisième une heure et demie après. Trois ombles vif-argent, électrisés par la colère, luisent sur la glace. La peau est traversée d’impulsions électriques. Je les tue et regarde la plaine en murmurant ces mots de gratitude que les Sibériens adressaient autrefois à la bête qu’ils détruisaient ou au monde qu’ils contribuaient à vider. Dans la société moderne, la taxe carbone remplace ce « merci — pardon ».&lt;br /&gt;
@@ -101,8 +99,6 @@ Le bonheur d’avoir dans son assiette le poisson que l’on a pêché, dans sa
&lt;p&gt;Les heures défilent lentement par la fenêtre. Je m’ennuie un peu. Cette journée est un robinet mal fermé, chaque heure en goutte. L’ennui est un compagnon passé de mode. On s’y fait, pourtant. Avec lui, le temps a un goût d’huile de foie de morue. Soudain, le goût se dissipe et l’on ne s’ennuie plus. Le temps redevient cette procession invisible et légère qui fraie son chemin à travers l’être.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Et je fixe ce point très précis où les étincelles du brasier, propulsées vers le ciel, pâlissent et brillent d’un dernier éclat avant de se confondre aux étoiles. J’ai du mal à me convaincre de gagner ma tente, je suis comme un gosse qui ne veut pas couper la télévision. De mon duvet, j’entends crépiter le bois. Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un a qui l’expliquer.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;[…]&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Dans un ermitage, on se contente d’être aux loges de la forêt. Les fenêtres servent à accueillir la nature en soi, non à s’en protéger. On la contemple, on y prélève ce qu’il faut, mais on ne se nourrit pas de l’ambition de la soumettre. &lt;mark&gt;La cabane permet une posture, mais ne donne pas un statut.&lt;/mark&gt; On joue à l’ermite, on ne peut se prétendre pionnier.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;Dans les forêts de Sibérie&lt;/em&gt;, Sylvain Tesson&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;
&lt;p&gt;Ce livre est presque trop bien écrit pour réussir à entrer dedans, sans compter la romanticisation de l’isolement. C’est la première fois que cela m’arrive et c’est troublant. Peut-être que cela se produit lorsqu’on reste dans une cabane trop longtemps… à garder en mémoire.&lt;/p&gt;

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