David Larlet před 4 roky
rodič
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david/2020/03/27/index.html Zobrazit soubor

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<p><em>Je regrette que l’on n’ait pas entamé un dépistage systématique de la population, probablement la faute au trio compétences/personnels/ressources.</em></p>
<h2 id="lessentiel">L’essentiel <a href="#lessentiel" title="Ancre vers cette partie" aria-hidden="true">#</a></h2><blockquote>
<p>L’essentiel ? Ne pas peser trop sur la surface du globe. Enfermé dans son cube de rondins, l’ermite ne souille pas la Terre. Au seuil de son isba, il regarde les saisons danser la gigue de l’éternel retour. Privé de machine, il entretient son corps. Coupé de toute communication, il déchiffre la langue des arbres. Libéré de la télévision, <mark>il découvre qu’une fenêtre est plus transparente qu’un écran</mark>. Sa cabane égaie la rive et pourvoit au confort. Un jour, on est las de parler de « décroissance » et d’amour de la nature. L’envie nous prend d’aligner nos actes et nos idées. Il est temps de quitter la ville et de tirer sur les discours le rideau des forêts.</p>
<p><cite><em>Dans les forêts de Sibérie</em>, Sylvain Tesson</cite></p>
<p><cite><em><a href="/david/2020/12/21/#dans-les-forets-de-siberie">Dans les forêts de Sibérie</a></em>, Sylvain Tesson</cite></p>
</blockquote>
<p><em>Clap clap clap.</em> De l’inutilité des applaudissements, de l’indécence de journaux de confinement, de la perte du faire et de l’avoir il ne reste que l’être. Lettre sans destinataire autre que notre propre culpabilité qui se reflète dans chacun de nos écrans quotidiens. Lettres amères que l’on se surprend parfois à noyer dans une bouteille. Sans espoir de retour, il ne reste que le détour. Détourner les yeux — encore une fois — d’inégalités de traitements manifestes. Espérer être en mesure de pouvoir encore manifester son dégoût. Plus tard.</p>
<p>Du sentiment d’inutilité de l’individu lorsqu’il faut avoir une réponse collective à la menace. De l’invisibilité à l’héroïsation, un besoin de nouvelles capes. Citoyen·ne·s déboussolé·e·s en quête de directions, navire à la dérive cherchant un nouveau cap. <em>Slow clap.</em></p>

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david/2020/12-21.md Zobrazit soubor

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.. include:: fragments/Pouvoir detruire creer.md
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<p>Cet ouvrage écrit en 1975 nous offre une utopie qui fait du bien. Sans surprise, certains examples sont un peu datés et paradoxalement d’autres sont encore tout à fait d’actualité ce qui rend ce récit toujours pertinent, si ce n’est plus !</p>
<p>Note : si vous lisez la traduction française effectuée par Brice Matthieussent, <strong>ne lisez surtout pas la préface !</strong> Cela vous divulgâcherait de manière significative une bonne partie du livre. Incompréhensible…</p>
<h2 id="dans-les-forets-de-siberie">Dans les forêts de Sibérie <a href="#dans-les-forets-de-siberie" title="Ancre vers cette partie" aria-hidden="true">#</a></h2><blockquote>
<p>La lumière lui taille des traits de fantassin héroïque. Le temps a sur la peau le pouvoir de l’eau sur la terre. Il creuse en s’écoulant.</p>
<p>[…]</p>
<p>L’homme libre possède le temps. L’homme qui maîtrise l’espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu’il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont.</p>
<p>[…]</p>
<p>Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.</p>
<p>[…]</p>
<p>Pendant cinq années, j’ai rêvé de cette vie. Aujourd’hui, je la goûte comme un accomplissement ordinaire. Nos rêves se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.</p>
<p><cite><em>Dans les forêts de Sibérie</em>, Sylvain Tesson</cite></p>
</blockquote>
<p>Ce livre est presque trop bien écrit pour réussir à entrer dedans, sans compter la romanticisation de l’isolement. C’est la première fois que cela m’arrive et c’est troublant. Peut-être que cela arrive lorsqu’on reste dans une cabane trop longtemps… à garder en mémoire.</p>

<nav>
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## Dans les forêts de Sibérie

> La lumière lui taille des traits de fantassin héroïque. Le temps a sur la peau le pouvoir de l’eau sur la terre. Il creuse en s’écoulant.
>
> […]
>
> L’homme libre possède le temps. L’homme qui maîtrise l’espace est simplement puissant. En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain, on ne sait même plus qu’il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont.
>
> […]
>
> Le luxe n’est pas un état mais le passage d’une ligne, le seuil où, soudain, disparaît toute souffrance.
>
> […]
>
> Pendant cinq années, j’ai rêvé de cette vie. Aujourd’hui, je la goûte comme un accomplissement ordinaire. Nos rêves se réalisent mais ne sont que des bulles de savon explosant dans l’inéluctable.
>
> <cite>*Dans les forêts de Sibérie*, Sylvain Tesson</cite>

Ce livre est presque trop bien écrit pour réussir à entrer dedans, sans compter la romanticisation de l’isolement. C’est la première fois que cela m’arrive et c’est troublant. Peut-être que cela arrive lorsqu’on reste dans une cabane trop longtemps… à garder en mémoire.

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> L’essentiel ? Ne pas peser trop sur la surface du globe. Enfermé dans son cube de rondins, l’ermite ne souille pas la Terre. Au seuil de son isba, il regarde les saisons danser la gigue de l’éternel retour. Privé de machine, il entretient son corps. Coupé de toute communication, il déchiffre la langue des arbres. Libéré de la télévision, <mark>il découvre qu’une fenêtre est plus transparente qu’un écran</mark>. Sa cabane égaie la rive et pourvoit au confort. Un jour, on est las de parler de « décroissance » et d’amour de la nature. L’envie nous prend d’aligner nos actes et nos idées. Il est temps de quitter la ville et de tirer sur les discours le rideau des forêts.
>
> <cite>*Dans les forêts de Sibérie*, Sylvain Tesson</cite>
> <cite>*[Dans les forêts de Sibérie](/david/2020/12/21/#dans-les-forets-de-siberie)*, Sylvain Tesson</cite>

*Clap clap clap.* De l’inutilité des applaudissements, de l’indécence de journaux de confinement, de la perte du faire et de l’avoir il ne reste que l’être. Lettre sans destinataire autre que notre propre culpabilité qui se reflète dans chacun de nos écrans quotidiens. Lettres amères que l’on se surprend parfois à noyer dans une bouteille. Sans espoir de retour, il ne reste que le détour. Détourner les yeux — encore une fois — d’inégalités de traitements manifestes. Espérer être en mesure de pouvoir encore manifester son dégoût. Plus tard.


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<updated>2020-04-03T12:00:00+01:00</updated>
<updated>2020-04-05T12:00:00+01:00</updated>
<author>
<name>David Larlet</name>
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&lt;p&gt;&lt;em&gt;Je regrette que l’on n’ait pas entamé un dépistage systématique de la population, probablement la faute au trio compétences/personnels/ressources.&lt;/em&gt;&lt;/p&gt;
&lt;h2 id=&quot;lessentiel&quot;&gt;L’essentiel &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2020/03/27/#lessentiel&quot; title=&quot;Ancre vers cette partie&quot; aria-hidden=&quot;true&quot;&gt;#&lt;/a&gt;&lt;/h2&gt;&lt;blockquote&gt;
&lt;p&gt;L’essentiel ? Ne pas peser trop sur la surface du globe. Enfermé dans son cube de rondins, l’ermite ne souille pas la Terre. Au seuil de son isba, il regarde les saisons danser la gigue de l’éternel retour. Privé de machine, il entretient son corps. Coupé de toute communication, il déchiffre la langue des arbres. Libéré de la télévision, &lt;mark&gt;il découvre qu’une fenêtre est plus transparente qu’un écran&lt;/mark&gt;. Sa cabane égaie la rive et pourvoit au confort. Un jour, on est las de parler de « décroissance » et d’amour de la nature. L’envie nous prend d’aligner nos actes et nos idées. Il est temps de quitter la ville et de tirer sur les discours le rideau des forêts.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;Dans les forêts de Sibérie&lt;/em&gt;, Sylvain Tesson&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2020/12/21/#dans-les-forets-de-siberie&quot;&gt;Dans les forêts de Sibérie&lt;/a&gt;&lt;/em&gt;, Sylvain Tesson&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;
&lt;p&gt;&lt;em&gt;Clap clap clap.&lt;/em&gt; De l’inutilité des applaudissements, de l’indécence de journaux de confinement, de la perte du faire et de l’avoir il ne reste que l’être. Lettre sans destinataire autre que notre propre culpabilité qui se reflète dans chacun de nos écrans quotidiens. Lettres amères que l’on se surprend parfois à noyer dans une bouteille. Sans espoir de retour, il ne reste que le détour. Détourner les yeux — encore une fois — d’inégalités de traitements manifestes. Espérer être en mesure de pouvoir encore manifester son dégoût. Plus tard.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Du sentiment d’inutilité de l’individu lorsqu’il faut avoir une réponse collective à la menace. De l’invisibilité à l’héroïsation, un besoin de nouvelles capes. Citoyen·ne·s déboussolé·e·s en quête de directions, navire à la dérive cherchant un nouveau cap. &lt;em&gt;Slow clap.&lt;/em&gt;&lt;/p&gt;

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