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David Larlet 1 년 전
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See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
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<title>Long&nbsp;cours — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’Éric D. qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me servir.">
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<h1>Long&nbsp;cours</h1>
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<p>Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’<a href="https://n.survol.fr/">Éric D.</a> qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me&nbsp;servir.</p>
<p><em>Note&nbsp;: je n’ai jamais fait plus d’un demi-GR20 en durée et mes sorties en forêt ne dépassent pas 3/4&nbsp;jours. Tout ce qui suit est donc très&nbsp;hypothétique.</em></p>
<p>Je crois que la question principale qui me taraude(rait) en envisageant un tel périple est de savoir si c’est du tourisme lent ou une façon d’effleurer les cultures et les modes de vies des territoires que je traverse. Je commence par cet aspect car c’est assez central ensuite pour le matériel&nbsp;: est-ce que je veux un vélo qui supporte le gel ou est-ce que je suis prêt à m’adapter en terminant le voyage en traîneau ou a skis ou autre-pas-encore-envisageable&#8239;? (pour donner un&nbsp;exemple)</p>
<p>J’avais l’air de plaisanter sur mastodon lorsque je proposais d’oublier les matelas trop chauds/isolants pour récupérer des peaux de rennes au cours du trajet mais il y a un peu de vrai dans mon envie de me renseigner sur les pratiques locales/traditionnelles pour les incorporer à cette transformation de moi-même qui me semble être le voyage au long cours. Ne pas l’envisager comme une traversée sur-pensée en étant sur-équipé mais comme une adaptation continue en fonction des rencontres et des expériences. C’est un peu ma démarche actuelle avec mon apprentissage de <a href="https://nature.larlet.fr/habillage/#laine">la laine</a> et je suis même allé jusqu’à acheter cet hiver une chapka en fourrure pour connaître ces propriétés de maintient de la chaleur. Ce n’est pas qu’une démarche scientifique mais aussi une forme d’acclimatation au territoire et à ses pratiques ancestrales. Ne pas traverser la forêt dans mon cas, mais devenir la forêt en la&nbsp;traversant.</p>
<p>Ce que j’ai appris de mes essais en continu ces dernières années, c’est qu’un matériel ne peut être éprouvé qu’en conditions réelles. Pas seulement si cette tente peut supporter une tempête de neige mais si cette tente peut supporter une tempête de neige <em>dans cette portion de forêt avec mes connaissances actuelles de positionnement</em>. Pas seulement si ce hamac a une moustiquaire mais si j’arrive à passer une soirée à l’abri de la fumée puis à m’insérer dans le hamac sans qu’une nuée de moustique rentre avec moi en plein mois de juillet. La liste est très/trop longue du matériel que je pensais être pertinent et indispensable et qui se révèle être inadapté à mon milieu et sa saison. Et je n’aurais pas pu le savoir sans le pratiquer, et parfois il est pertinent seulement un mois dans l’année mais je le connais suffisamment pour maintenant l’utiliser à bon escient. Pour un voyage de plusieurs mois j’imagine qu’il est impossible d’avoir le matériel adapté à une telle&nbsp;diversité.</p>
<p>Alors il faut peut-être s’adapter soi et se tourner vers des matières et pratiques&nbsp;résilientes.</p>
<p>Je me pose presque chaque fois la question lors du chemin du retour d’imaginer pouvoir rester plus longtemps (indépendamment de la nourriture). Et j’évalue au passage ce qui aurait rendu cela possible&nbsp;: aller plus lentement, mieux dormir, être plus confortable au niveau du campement, etc. Parfois c’est lié au matériel mais bien souvent ça cache plutôt le mental/l’intelligence du&nbsp;terrain&nbsp;:</p>
<ul>
<li>J’ai des courbatures parce que j’ai trop forcé ou bien car je me suis mal hydraté au cours de la journée après avoir fait des choix discutables en matière&nbsp;d’orientation&#8239;?</li>
<li>J’ai mal dormi car le matelas était trop fin ou parce que je flippais au moindre&nbsp;bruit&#8239;?</li>
<li>Mon duvet est humide parce qu’il est mauvais ou parce que j’ai mal positionné mon&nbsp;campement&#8239;?</li>
</ul>
<p>Même après pas mal de nuits dehors, je fais encore souvent des erreurs, parfois de manière récurrente. Elles n’ont jusqu’à présent pas été critiques mais leur somme sur une excursion plus longue aurait probablement un impact non négligeable sur ma motivation et peut-être ma santé&nbsp;(mentale).</p>
<p>En parlant de motivation, c’est probablement là que j’aurais besoin de beaucoup travailler. Il n’est pas rare qu’au milieu de la forêt je me demande ce que je fais là et pourquoi je ne suis pas dans un lieu au chaud entouré des personnes que j’aime. Je sais aussi ce que ça m’apporte par ailleurs et j’ai toujours ce réconfort qu’à <em>court</em> terme je vais pouvoir les retrouver. Sur du plus long, ce serait plus difficile, peut-être&nbsp;impossible.</p>
<p>Je suis assez certain de pouvoir marcher pendant une semaine mais après un mois, est-ce que j’aurais encore l’envie de mettre un pied devant l’autre qui m’éloigne de mon foyer&#8239;? Est-ce qu’après 3&nbsp;jours de pluie à manger du lyophilisé tout en étant carencé en vitamines et minéraux mon moral tiendrait le choc avec un objectif si lointain&#8239;? Est-ce que j’arriverais à m’accepter pendant une aussi longue période&#8239;? Est-ce que je m’adonne à une activité de privilégié car je n’ai pas d’autre sens dans ma vie que celui d’être égoïste&#8239;? Est-ce que le partage de ces expériences est leur seule forme d’existence&#8239;? Est-ce que je m’autorise ce que j’interprète comme un&nbsp;échec&#8239;?</p>
<p>Ces réponses ne s’achètent pas mais pèsent parfois très lourd dans mon&nbsp;sac.</p>
<hr />
<p>Cet article est déjà assez long, merci Éric de m’avoir motivé à écrire tout ça de manière cathartique. J’espère ne pas être condescendant ou moralisateur, c’est vraiment ce qui me tourne en tête en envisageant un périple de ce type par&nbsp;procuration.</p>


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tous ?</a
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const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

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const chosenColorScheme = e.target.value
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toggleTheme(chosenColorScheme)
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const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
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for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
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</body>
</html>

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david/2023/_sources/2023-05-01 - Long cours.md 파일 보기

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# Long cours

Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’[Éric D.](https://n.survol.fr/) qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me servir.

_Note : je n’ai jamais fait plus d’un demi-GR20 en durée et mes sorties en forêt ne dépassent pas 3/4 jours. Tout ce qui suit est donc très hypothétique._

Je crois que la question principale qui me taraude(rait) en envisageant un tel périple est de savoir si c’est du tourisme lent ou une façon d’effleurer les cultures et les modes de vies des territoires que je traverse. Je commence par cet aspect car c’est assez central ensuite pour le matériel : est-ce que je veux un vélo qui supporte le gel ou est-ce que je suis prêt à m’adapter en terminant le voyage en traîneau ou a skis ou autre-pas-encore-envisageable ? (pour donner un exemple)

J’avais l’air de plaisanter sur mastodon lorsque je proposais d’oublier les matelas trop chauds/isolants pour récupérer des peaux de rennes au cours du trajet mais il y a un peu de vrai dans mon envie de me renseigner sur les pratiques locales/traditionnelles pour les incorporer à cette transformation de moi-même qui me semble être le voyage au long cours. Ne pas l’envisager comme une traversée sur-pensée en étant sur-équipé mais comme une adaptation continue en fonction des rencontres et des expériences. C’est un peu ma démarche actuelle avec mon apprentissage de [la laine](https://nature.larlet.fr/habillage/#laine) et je suis même allé jusqu’à acheter cet hiver une chapka en fourrure pour connaître ces propriétés de maintient de la chaleur. Ce n’est pas qu’une démarche scientifique mais aussi une forme d’acclimatation au territoire et à ses pratiques ancestrales. Ne pas traverser la forêt dans mon cas, mais devenir la forêt en la traversant.

Ce que j’ai appris de mes essais en continu ces dernières années, c’est qu’un matériel ne peut être éprouvé qu’en conditions réelles. Pas seulement si cette tente peut supporter une tempête de neige mais si cette tente peut supporter une tempête de neige _dans cette portion de forêt avec mes connaissances actuelles de positionnement_. Pas seulement si ce hamac a une moustiquaire mais si j’arrive à passer une soirée à l’abri de la fumée puis à m’insérer dans le hamac sans qu’une nuée de moustique rentre avec moi en plein mois de juillet. La liste est très/trop longue du matériel que je pensais être pertinent et indispensable et qui se révèle être inadapté à mon milieu et sa saison. Et je n’aurais pas pu le savoir sans le pratiquer, et parfois il est pertinent seulement un mois dans l’année mais je le connais suffisamment pour maintenant l’utiliser à bon escient. Pour un voyage de plusieurs mois j’imagine qu’il est impossible d’avoir le matériel adapté à une telle diversité.

Alors il faut peut-être s’adapter soi et se tourner vers des matières et pratiques résilientes.

Je me pose presque chaque fois la question lors du chemin du retour d’imaginer pouvoir rester plus longtemps (indépendamment de la nourriture). Et j’évalue au passage ce qui aurait rendu cela possible : aller plus lentement, mieux dormir, être plus confortable au niveau du campement, etc. Parfois c’est lié au matériel mais bien souvent ça cache plutôt le mental/l’intelligence du terrain :

* J’ai des courbatures parce que j’ai trop forcé ou bien car je me suis mal hydraté au cours de la journée après avoir fait des choix discutables en matière d’orientation ?
* J’ai mal dormi car le matelas était trop fin ou parce que je flippais au moindre bruit ?
* Mon duvet est humide parce qu’il est mauvais ou parce que j’ai mal positionné mon campement ?

Même après pas mal de nuits dehors, je fais encore souvent des erreurs, parfois de manière récurrente. Elles n’ont jusqu’à présent pas été critiques mais leur somme sur une excursion plus longue aurait probablement un impact non négligeable sur ma motivation et peut-être ma santé (mentale).

En parlant de motivation, c’est probablement là que j’aurais besoin de beaucoup travailler. Il n’est pas rare qu’au milieu de la forêt je me demande ce que je fais là et pourquoi je ne suis pas dans un lieu au chaud entouré des personnes que j’aime. Je sais aussi ce que ça m’apporte par ailleurs et j’ai toujours ce réconfort qu’à _court_ terme je vais pouvoir les retrouver. Sur du plus long, ce serait plus difficile, peut-être impossible.

Je suis assez certain de pouvoir marcher pendant une semaine mais après un mois, est-ce que j’aurais encore l’envie de mettre un pied devant l’autre qui m’éloigne de mon foyer ? Est-ce qu’après 3 jours de pluie à manger du lyophilisé tout en étant carencé en vitamines et minéraux mon moral tiendrait le choc avec un objectif si lointain ? Est-ce que j’arriverais à m’accepter pendant une aussi longue période ? Est-ce que je m’adonne à une activité de privilégié car je n’ai pas d’autre sens dans ma vie que celui d’être égoïste ? Est-ce que le partage de ces expériences est leur seule forme d’existence ? Est-ce que je m’autorise ce que j’interprète comme un échec ?

Ces réponses ne s’achètent pas mais pèsent parfois très lourd dans mon sac.

---

Cet article est déjà assez long, merci Éric de m’avoir motivé à écrire tout ça de manière cathartique. J’espère ne pas être condescendant ou moralisateur, c’est vraiment ce qui me tourne en tête en envisageant un périple de ce type par procuration.

#aventure #incompétence #psychologie

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<main>
<p>Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !</p>
<h2><a href="/david/2023/05/01/" title="Lien permanent vers cet article">Long&nbsp;cours</a> (2023-05-01)</h2>
<p>Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’<a href="https://n.survol.fr/">Éric D.</a> qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me&nbsp;servir.</p>
<p><em>Note&nbsp;: je n’ai jamais fait plus d’un demi-GR20 en durée et mes sorties en forêt ne dépassent pas 3/4&nbsp;jours. Tout ce qui suit est donc très&nbsp;hypothétique.</em></p>
<p>Je crois que la question principale qui me taraude(rait) en envisageant un tel périple est de savoir si c’est du tourisme lent ou une façon d’effleurer les cultures et les modes de vies des territoires que je traverse. Je commence par cet aspect car c’est assez central ensuite pour le matériel&nbsp;: est-ce que je veux un vélo qui supporte le gel ou est-ce que je suis prêt à m’adapter en terminant le voyage en traîneau ou a skis ou autre-pas-encore-envisageable&#8239;? (pour donner un&nbsp;exemple)</p>
<p>J’avais l’air de plaisanter sur mastodon lorsque je proposais d’oublier les matelas trop chauds/isolants pour récupérer des peaux de rennes au cours du trajet mais il y a un peu de vrai dans mon envie de me renseigner sur les pratiques locales/traditionnelles pour les incorporer à cette transformation de moi-même qui me semble être le voyage au long cours. Ne pas l’envisager comme une traversée sur-pensée en étant sur-équipé mais comme une adaptation continue en fonction des rencontres et des expériences. C’est un peu ma démarche actuelle avec mon apprentissage de <a href="https://nature.larlet.fr/habillage/#laine">la laine</a> et je suis même allé jusqu’à acheter cet hiver une chapka en fourrure pour connaître ces propriétés de maintient de la chaleur. Ce n’est pas qu’une démarche scientifique mais aussi une forme d’acclimatation au territoire et à ses pratiques ancestrales. Ne pas traverser la forêt dans mon cas, mais devenir la forêt en la&nbsp;traversant.</p>
<p>Ce que j’ai appris de mes essais en continu ces dernières années, c’est qu’un matériel ne peut être éprouvé qu’en conditions réelles. Pas seulement si cette tente peut supporter une tempête de neige mais si cette tente peut supporter une tempête de neige <em>dans cette portion de forêt avec mes connaissances actuelles de positionnement</em>. Pas seulement si ce hamac a une moustiquaire mais si j’arrive à passer une soirée à l’abri de la fumée puis à m’insérer dans le hamac sans qu’une nuée de moustique rentre avec moi en plein mois de juillet. La liste est très/trop longue du matériel que je pensais être pertinent et indispensable et qui se révèle être inadapté à mon milieu et sa saison. Et je n’aurais pas pu le savoir sans le pratiquer, et parfois il est pertinent seulement un mois dans l’année mais je le connais suffisamment pour maintenant l’utiliser à bon escient. Pour un voyage de plusieurs mois j’imagine qu’il est impossible d’avoir le matériel adapté à une telle&nbsp;diversité.</p>
<p>Alors il faut peut-être s’adapter soi et se tourner vers des matières et pratiques&nbsp;résilientes.</p>
<p>Je me pose presque chaque fois la question lors du chemin du retour d’imaginer pouvoir rester plus longtemps (indépendamment de la nourriture). Et j’évalue au passage ce qui aurait rendu cela possible&nbsp;: aller plus lentement, mieux dormir, être plus confortable au niveau du campement, etc. Parfois c’est lié au matériel mais bien souvent ça cache plutôt le mental/l’intelligence du&nbsp;terrain&nbsp;:</p>
<ul>
<li>J’ai des courbatures parce que j’ai trop forcé ou bien car je me suis mal hydraté au cours de la journée après avoir fait des choix discutables en matière&nbsp;d’orientation&#8239;?</li>
<li>J’ai mal dormi car le matelas était trop fin ou parce que je flippais au moindre&nbsp;bruit&#8239;?</li>
<li>Mon duvet est humide parce qu’il est mauvais ou parce que j’ai mal positionné mon&nbsp;campement&#8239;?</li>
</ul>
<p>Même après pas mal de nuits dehors, je fais encore souvent des erreurs, parfois de manière récurrente. Elles n’ont jusqu’à présent pas été critiques mais leur somme sur une excursion plus longue aurait probablement un impact non négligeable sur ma motivation et peut-être ma santé&nbsp;(mentale).</p>
<p>En parlant de motivation, c’est probablement là que j’aurais besoin de beaucoup travailler. Il n’est pas rare qu’au milieu de la forêt je me demande ce que je fais là et pourquoi je ne suis pas dans un lieu au chaud entouré des personnes que j’aime. Je sais aussi ce que ça m’apporte par ailleurs et j’ai toujours ce réconfort qu’à <em>court</em> terme je vais pouvoir les retrouver. Sur du plus long, ce serait plus difficile, peut-être&nbsp;impossible.</p>
<p>Je suis assez certain de pouvoir marcher pendant une semaine mais après un mois, est-ce que j’aurais encore l’envie de mettre un pied devant l’autre qui m’éloigne de mon foyer&#8239;? Est-ce qu’après 3&nbsp;jours de pluie à manger du lyophilisé tout en étant carencé en vitamines et minéraux mon moral tiendrait le choc avec un objectif si lointain&#8239;? Est-ce que j’arriverais à m’accepter pendant une aussi longue période&#8239;? Est-ce que je m’adonne à une activité de privilégié car je n’ai pas d’autre sens dans ma vie que celui d’être égoïste&#8239;? Est-ce que le partage de ces expériences est leur seule forme d’existence&#8239;? Est-ce que je m’autorise ce que j’interprète comme un&nbsp;échec&#8239;?</p>
<p>Ces réponses ne s’achètent pas mais pèsent parfois très lourd dans mon&nbsp;sac.</p>
<hr />
<p>Cet article est déjà assez long, merci Éric de m’avoir motivé à écrire tout ça de manière cathartique. J’espère ne pas être condescendant ou moralisateur, c’est vraiment ce qui me tourne en tête en envisageant un périple de ce type par&nbsp;procuration.</p>


<h2><a href="/david/2023/03/04/" title="Lien permanent vers cet article">Jour&nbsp;3</a> (2023-03-04)</h2>
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<h2><a href="/david/2023/02/12/" title="Lien permanent vers cet article">Jour&nbsp;3</a> (2023-02-12)</h2>
<details>
<summary>Déplier pour lire le contenu de la publication</summary>
<p>Réveil vers 6&#8239;h après une nuit qui a débuté venteuse mais qui a ensuite été très reposante, les muscles tirent mais c’est normal. Je sors de mon duvet sans même avoir à trop m’habiller, il doit faire&nbsp;-4&#8239;°C.</p>
<p>C’est chouette car maintenant il y a une autre synergie dans le groupe qui permet d’échanger sur des techniques, du matériel, des astuces. On a un cameraman qui s’occupe de faire des petites vidéos explicatives aussi. On plaisante sur le fait qu’il ne fallait pas s’inscrire sur un coup de tête mais que toutes les inscriptions sont parties en 24&#8239;h. Les départs se font au compte-goutte, sans pression, au gré des&nbsp;personnes.</p>
<figure>
@@ -271,6 +298,7 @@
</ul>
<p>Et l’année prochaine&#8239;? Pas facile de me prononcer pour l’instant, ça m’a permis d’envisager <a href="https://www.traverseedecharlevoix.qc.ca/">d’autres expéditions</a> par&nbsp;contre.</p>

</details>


+ 25
- 0
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@@ -76,6 +76,31 @@
<main>
<p>Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !</p>
<h2><a href="/david/2023/05/01/" title="Lien permanent vers cet article">Long&nbsp;cours</a> (2023-05-01)</h2>
<p>Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’<a href="https://n.survol.fr/">Éric D.</a> qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me&nbsp;servir.</p>
<p><em>Note&nbsp;: je n’ai jamais fait plus d’un demi-GR20 en durée et mes sorties en forêt ne dépassent pas 3/4&nbsp;jours. Tout ce qui suit est donc très&nbsp;hypothétique.</em></p>
<p>Je crois que la question principale qui me taraude(rait) en envisageant un tel périple est de savoir si c’est du tourisme lent ou une façon d’effleurer les cultures et les modes de vies des territoires que je traverse. Je commence par cet aspect car c’est assez central ensuite pour le matériel&nbsp;: est-ce que je veux un vélo qui supporte le gel ou est-ce que je suis prêt à m’adapter en terminant le voyage en traîneau ou a skis ou autre-pas-encore-envisageable&#8239;? (pour donner un&nbsp;exemple)</p>
<p>J’avais l’air de plaisanter sur mastodon lorsque je proposais d’oublier les matelas trop chauds/isolants pour récupérer des peaux de rennes au cours du trajet mais il y a un peu de vrai dans mon envie de me renseigner sur les pratiques locales/traditionnelles pour les incorporer à cette transformation de moi-même qui me semble être le voyage au long cours. Ne pas l’envisager comme une traversée sur-pensée en étant sur-équipé mais comme une adaptation continue en fonction des rencontres et des expériences. C’est un peu ma démarche actuelle avec mon apprentissage de <a href="https://nature.larlet.fr/habillage/#laine">la laine</a> et je suis même allé jusqu’à acheter cet hiver une chapka en fourrure pour connaître ces propriétés de maintient de la chaleur. Ce n’est pas qu’une démarche scientifique mais aussi une forme d’acclimatation au territoire et à ses pratiques ancestrales. Ne pas traverser la forêt dans mon cas, mais devenir la forêt en la&nbsp;traversant.</p>
<p>Ce que j’ai appris de mes essais en continu ces dernières années, c’est qu’un matériel ne peut être éprouvé qu’en conditions réelles. Pas seulement si cette tente peut supporter une tempête de neige mais si cette tente peut supporter une tempête de neige <em>dans cette portion de forêt avec mes connaissances actuelles de positionnement</em>. Pas seulement si ce hamac a une moustiquaire mais si j’arrive à passer une soirée à l’abri de la fumée puis à m’insérer dans le hamac sans qu’une nuée de moustique rentre avec moi en plein mois de juillet. La liste est très/trop longue du matériel que je pensais être pertinent et indispensable et qui se révèle être inadapté à mon milieu et sa saison. Et je n’aurais pas pu le savoir sans le pratiquer, et parfois il est pertinent seulement un mois dans l’année mais je le connais suffisamment pour maintenant l’utiliser à bon escient. Pour un voyage de plusieurs mois j’imagine qu’il est impossible d’avoir le matériel adapté à une telle&nbsp;diversité.</p>
<p>Alors il faut peut-être s’adapter soi et se tourner vers des matières et pratiques&nbsp;résilientes.</p>
<p>Je me pose presque chaque fois la question lors du chemin du retour d’imaginer pouvoir rester plus longtemps (indépendamment de la nourriture). Et j’évalue au passage ce qui aurait rendu cela possible&nbsp;: aller plus lentement, mieux dormir, être plus confortable au niveau du campement, etc. Parfois c’est lié au matériel mais bien souvent ça cache plutôt le mental/l’intelligence du&nbsp;terrain&nbsp;:</p>
<ul>
<li>J’ai des courbatures parce que j’ai trop forcé ou bien car je me suis mal hydraté au cours de la journée après avoir fait des choix discutables en matière&nbsp;d’orientation&#8239;?</li>
<li>J’ai mal dormi car le matelas était trop fin ou parce que je flippais au moindre&nbsp;bruit&#8239;?</li>
<li>Mon duvet est humide parce qu’il est mauvais ou parce que j’ai mal positionné mon&nbsp;campement&#8239;?</li>
</ul>
<p>Même après pas mal de nuits dehors, je fais encore souvent des erreurs, parfois de manière récurrente. Elles n’ont jusqu’à présent pas été critiques mais leur somme sur une excursion plus longue aurait probablement un impact non négligeable sur ma motivation et peut-être ma santé&nbsp;(mentale).</p>
<p>En parlant de motivation, c’est probablement là que j’aurais besoin de beaucoup travailler. Il n’est pas rare qu’au milieu de la forêt je me demande ce que je fais là et pourquoi je ne suis pas dans un lieu au chaud entouré des personnes que j’aime. Je sais aussi ce que ça m’apporte par ailleurs et j’ai toujours ce réconfort qu’à <em>court</em> terme je vais pouvoir les retrouver. Sur du plus long, ce serait plus difficile, peut-être&nbsp;impossible.</p>
<p>Je suis assez certain de pouvoir marcher pendant une semaine mais après un mois, est-ce que j’aurais encore l’envie de mettre un pied devant l’autre qui m’éloigne de mon foyer&#8239;? Est-ce qu’après 3&nbsp;jours de pluie à manger du lyophilisé tout en étant carencé en vitamines et minéraux mon moral tiendrait le choc avec un objectif si lointain&#8239;? Est-ce que j’arriverais à m’accepter pendant une aussi longue période&#8239;? Est-ce que je m’adonne à une activité de privilégié car je n’ai pas d’autre sens dans ma vie que celui d’être égoïste&#8239;? Est-ce que le partage de ces expériences est leur seule forme d’existence&#8239;? Est-ce que je m’autorise ce que j’interprète comme un&nbsp;échec&#8239;?</p>
<p>Ces réponses ne s’achètent pas mais pèsent parfois très lourd dans mon&nbsp;sac.</p>
<hr />
<p>Cet article est déjà assez long, merci Éric de m’avoir motivé à écrire tout ça de manière cathartique. J’espère ne pas être condescendant ou moralisateur, c’est vraiment ce qui me tourne en tête en envisageant un périple de ce type par&nbsp;procuration.</p>


<h2><a href="/david/2023/03/13/" title="Lien permanent vers cet article">Traditions</a> (2023-03-13)</h2>

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</p>
<h3>Mai 2023</h3>
<p>
<a href="/david/2023/05/01/">Long&nbsp;cours</a>.
</p>
<h3 id="tags">
Par tags <svg class="icon icon-tags">
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<a href="/david/2021/accompagnement/" rel="tag">#accompagnement (6)</a>
<a href="/david/2021/amadou/" rel="tag">#amadou (1)</a>
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<a href="/david/2021/confiance/" rel="tag">#confiance (5)</a>
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<a href="/david/2021/foret/" rel="tag">#forêt (8)</a>
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<a href="/david/2021/patriarcat/" rel="tag">#patriarcat (1)</a>
<a href="/david/2021/photographie/" rel="tag">#photographie (3)</a>
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<a href="/david/2021/qualite/" rel="tag">#qualité (2)</a>
<a href="/david/2021/recherche/" rel="tag">#recherche (10)</a>
<a href="/david/2021/recyclage/" rel="tag">#recyclage (2)</a>

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<p>Les plus récentes en premier, les 3 premières sont dépliées et ensuite c’est à la demande, bonne exploration !</p>
<h2><a href="/david/2023/05/01/" title="Lien permanent vers cet article">Long&nbsp;cours</a> (2023-05-01)</h2>
<p>Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’<a href="https://n.survol.fr/">Éric D.</a> qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me&nbsp;servir.</p>
<p><em>Note&nbsp;: je n’ai jamais fait plus d’un demi-GR20 en durée et mes sorties en forêt ne dépassent pas 3/4&nbsp;jours. Tout ce qui suit est donc très&nbsp;hypothétique.</em></p>
<p>Je crois que la question principale qui me taraude(rait) en envisageant un tel périple est de savoir si c’est du tourisme lent ou une façon d’effleurer les cultures et les modes de vies des territoires que je traverse. Je commence par cet aspect car c’est assez central ensuite pour le matériel&nbsp;: est-ce que je veux un vélo qui supporte le gel ou est-ce que je suis prêt à m’adapter en terminant le voyage en traîneau ou a skis ou autre-pas-encore-envisageable&#8239;? (pour donner un&nbsp;exemple)</p>
<p>J’avais l’air de plaisanter sur mastodon lorsque je proposais d’oublier les matelas trop chauds/isolants pour récupérer des peaux de rennes au cours du trajet mais il y a un peu de vrai dans mon envie de me renseigner sur les pratiques locales/traditionnelles pour les incorporer à cette transformation de moi-même qui me semble être le voyage au long cours. Ne pas l’envisager comme une traversée sur-pensée en étant sur-équipé mais comme une adaptation continue en fonction des rencontres et des expériences. C’est un peu ma démarche actuelle avec mon apprentissage de <a href="https://nature.larlet.fr/habillage/#laine">la laine</a> et je suis même allé jusqu’à acheter cet hiver une chapka en fourrure pour connaître ces propriétés de maintient de la chaleur. Ce n’est pas qu’une démarche scientifique mais aussi une forme d’acclimatation au territoire et à ses pratiques ancestrales. Ne pas traverser la forêt dans mon cas, mais devenir la forêt en la&nbsp;traversant.</p>
<p>Ce que j’ai appris de mes essais en continu ces dernières années, c’est qu’un matériel ne peut être éprouvé qu’en conditions réelles. Pas seulement si cette tente peut supporter une tempête de neige mais si cette tente peut supporter une tempête de neige <em>dans cette portion de forêt avec mes connaissances actuelles de positionnement</em>. Pas seulement si ce hamac a une moustiquaire mais si j’arrive à passer une soirée à l’abri de la fumée puis à m’insérer dans le hamac sans qu’une nuée de moustique rentre avec moi en plein mois de juillet. La liste est très/trop longue du matériel que je pensais être pertinent et indispensable et qui se révèle être inadapté à mon milieu et sa saison. Et je n’aurais pas pu le savoir sans le pratiquer, et parfois il est pertinent seulement un mois dans l’année mais je le connais suffisamment pour maintenant l’utiliser à bon escient. Pour un voyage de plusieurs mois j’imagine qu’il est impossible d’avoir le matériel adapté à une telle&nbsp;diversité.</p>
<p>Alors il faut peut-être s’adapter soi et se tourner vers des matières et pratiques&nbsp;résilientes.</p>
<p>Je me pose presque chaque fois la question lors du chemin du retour d’imaginer pouvoir rester plus longtemps (indépendamment de la nourriture). Et j’évalue au passage ce qui aurait rendu cela possible&nbsp;: aller plus lentement, mieux dormir, être plus confortable au niveau du campement, etc. Parfois c’est lié au matériel mais bien souvent ça cache plutôt le mental/l’intelligence du&nbsp;terrain&nbsp;:</p>
<ul>
<li>J’ai des courbatures parce que j’ai trop forcé ou bien car je me suis mal hydraté au cours de la journée après avoir fait des choix discutables en matière&nbsp;d’orientation&#8239;?</li>
<li>J’ai mal dormi car le matelas était trop fin ou parce que je flippais au moindre&nbsp;bruit&#8239;?</li>
<li>Mon duvet est humide parce qu’il est mauvais ou parce que j’ai mal positionné mon&nbsp;campement&#8239;?</li>
</ul>
<p>Même après pas mal de nuits dehors, je fais encore souvent des erreurs, parfois de manière récurrente. Elles n’ont jusqu’à présent pas été critiques mais leur somme sur une excursion plus longue aurait probablement un impact non négligeable sur ma motivation et peut-être ma santé&nbsp;(mentale).</p>
<p>En parlant de motivation, c’est probablement là que j’aurais besoin de beaucoup travailler. Il n’est pas rare qu’au milieu de la forêt je me demande ce que je fais là et pourquoi je ne suis pas dans un lieu au chaud entouré des personnes que j’aime. Je sais aussi ce que ça m’apporte par ailleurs et j’ai toujours ce réconfort qu’à <em>court</em> terme je vais pouvoir les retrouver. Sur du plus long, ce serait plus difficile, peut-être&nbsp;impossible.</p>
<p>Je suis assez certain de pouvoir marcher pendant une semaine mais après un mois, est-ce que j’aurais encore l’envie de mettre un pied devant l’autre qui m’éloigne de mon foyer&#8239;? Est-ce qu’après 3&nbsp;jours de pluie à manger du lyophilisé tout en étant carencé en vitamines et minéraux mon moral tiendrait le choc avec un objectif si lointain&#8239;? Est-ce que j’arriverais à m’accepter pendant une aussi longue période&#8239;? Est-ce que je m’adonne à une activité de privilégié car je n’ai pas d’autre sens dans ma vie que celui d’être égoïste&#8239;? Est-ce que le partage de ces expériences est leur seule forme d’existence&#8239;? Est-ce que je m’autorise ce que j’interprète comme un&nbsp;échec&#8239;?</p>
<p>Ces réponses ne s’achètent pas mais pèsent parfois très lourd dans mon&nbsp;sac.</p>
<hr />
<p>Cet article est déjà assez long, merci Éric de m’avoir motivé à écrire tout ça de manière cathartique. J’espère ne pas être condescendant ou moralisateur, c’est vraiment ce qui me tourne en tête en envisageant un périple de ce type par&nbsp;procuration.</p>


<h2><a href="/david/2023/02/05/" title="Lien permanent vers cet article">Attente</a> (2023-02-05)</h2>

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<p>
<a href="/david/2023/05/01/">Long&nbsp;cours</a>,
<a href="/david/2023/03/13/">Traditions</a>,
<a href="/david/2023/03/04/">Jour&nbsp;3</a>,
<a href="/david/2023/03/03/">Jour&nbsp;2</a>,
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<updated>2023-03-15T12:00:00+01:00</updated>
<updated>2023-05-01T12:00:00+01:00</updated>
<author>
<name>David Larlet</name>
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</author>
<rights>Copyright (c) 2004-2023, David Larlet</rights>
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<title type="html">Long&amp;nbsp;cours</title>
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&lt;p&gt;Je suis avec beaucoup d’intérêt les réflexions d’&lt;a href=&quot;https://n.survol.fr/&quot;&gt;Éric D.&lt;/a&gt; qui envisage un périple du milieu de la France au nord de la Norvège. Ça me fait envisager ce type d’aventure sur plusieurs mois, ce qui me retient, ce que j’emporterais, ce que j’ai appris de mes propres sorties et qui pourrait me&amp;nbsp;servir.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;em&gt;Note&amp;nbsp;: je n’ai jamais fait plus d’un demi-GR20 en durée et mes sorties en forêt ne dépassent pas 3/4&amp;nbsp;jours. Tout ce qui suit est donc très&amp;nbsp;hypothétique.&lt;/em&gt;&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Je crois que la question principale qui me taraude(rait) en envisageant un tel périple est de savoir si c’est du tourisme lent ou une façon d’effleurer les cultures et les modes de vies des territoires que je traverse. Je commence par cet aspect car c’est assez central ensuite pour le matériel&amp;nbsp;: est-ce que je veux un vélo qui supporte le gel ou est-ce que je suis prêt à m’adapter en terminant le voyage en traîneau ou a skis ou autre-pas-encore-envisageable&amp;#8239;? (pour donner un&amp;nbsp;exemple)&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;J’avais l’air de plaisanter sur mastodon lorsque je proposais d’oublier les matelas trop chauds/isolants pour récupérer des peaux de rennes au cours du trajet mais il y a un peu de vrai dans mon envie de me renseigner sur les pratiques locales/traditionnelles pour les incorporer à cette transformation de moi-même qui me semble être le voyage au long cours. Ne pas l’envisager comme une traversée sur-pensée en étant sur-équipé mais comme une adaptation continue en fonction des rencontres et des expériences. C’est un peu ma démarche actuelle avec mon apprentissage de &lt;a href=&quot;https://nature.larlet.fr/habillage/#laine&quot;&gt;la laine&lt;/a&gt; et je suis même allé jusqu’à acheter cet hiver une chapka en fourrure pour connaître ces propriétés de maintient de la chaleur. Ce n’est pas qu’une démarche scientifique mais aussi une forme d’acclimatation au territoire et à ses pratiques ancestrales. Ne pas traverser la forêt dans mon cas, mais devenir la forêt en la&amp;nbsp;traversant.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Ce que j’ai appris de mes essais en continu ces dernières années, c’est qu’un matériel ne peut être éprouvé qu’en conditions réelles. Pas seulement si cette tente peut supporter une tempête de neige mais si cette tente peut supporter une tempête de neige &lt;em&gt;dans cette portion de forêt avec mes connaissances actuelles de positionnement&lt;/em&gt;. Pas seulement si ce hamac a une moustiquaire mais si j’arrive à passer une soirée à l’abri de la fumée puis à m’insérer dans le hamac sans qu’une nuée de moustique rentre avec moi en plein mois de juillet. La liste est très/trop longue du matériel que je pensais être pertinent et indispensable et qui se révèle être inadapté à mon milieu et sa saison. Et je n’aurais pas pu le savoir sans le pratiquer, et parfois il est pertinent seulement un mois dans l’année mais je le connais suffisamment pour maintenant l’utiliser à bon escient. Pour un voyage de plusieurs mois j’imagine qu’il est impossible d’avoir le matériel adapté à une telle&amp;nbsp;diversité.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Alors il faut peut-être s’adapter soi et se tourner vers des matières et pratiques&amp;nbsp;résilientes.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Je me pose presque chaque fois la question lors du chemin du retour d’imaginer pouvoir rester plus longtemps (indépendamment de la nourriture). Et j’évalue au passage ce qui aurait rendu cela possible&amp;nbsp;: aller plus lentement, mieux dormir, être plus confortable au niveau du campement, etc. Parfois c’est lié au matériel mais bien souvent ça cache plutôt le mental/l’intelligence du&amp;nbsp;terrain&amp;nbsp;:&lt;/p&gt;
&lt;ul&gt;
&lt;li&gt;J’ai des courbatures parce que j’ai trop forcé ou bien car je me suis mal hydraté au cours de la journée après avoir fait des choix discutables en matière&amp;nbsp;d’orientation&amp;#8239;?&lt;/li&gt;
&lt;li&gt;J’ai mal dormi car le matelas était trop fin ou parce que je flippais au moindre&amp;nbsp;bruit&amp;#8239;?&lt;/li&gt;
&lt;li&gt;Mon duvet est humide parce qu’il est mauvais ou parce que j’ai mal positionné mon&amp;nbsp;campement&amp;#8239;?&lt;/li&gt;
&lt;/ul&gt;
&lt;p&gt;Même après pas mal de nuits dehors, je fais encore souvent des erreurs, parfois de manière récurrente. Elles n’ont jusqu’à présent pas été critiques mais leur somme sur une excursion plus longue aurait probablement un impact non négligeable sur ma motivation et peut-être ma santé&amp;nbsp;(mentale).&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;En parlant de motivation, c’est probablement là que j’aurais besoin de beaucoup travailler. Il n’est pas rare qu’au milieu de la forêt je me demande ce que je fais là et pourquoi je ne suis pas dans un lieu au chaud entouré des personnes que j’aime. Je sais aussi ce que ça m’apporte par ailleurs et j’ai toujours ce réconfort qu’à &lt;em&gt;court&lt;/em&gt; terme je vais pouvoir les retrouver. Sur du plus long, ce serait plus difficile, peut-être&amp;nbsp;impossible.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Je suis assez certain de pouvoir marcher pendant une semaine mais après un mois, est-ce que j’aurais encore l’envie de mettre un pied devant l’autre qui m’éloigne de mon foyer&amp;#8239;? Est-ce qu’après 3&amp;nbsp;jours de pluie à manger du lyophilisé tout en étant carencé en vitamines et minéraux mon moral tiendrait le choc avec un objectif si lointain&amp;#8239;? Est-ce que j’arriverais à m’accepter pendant une aussi longue période&amp;#8239;? Est-ce que je m’adonne à une activité de privilégié car je n’ai pas d’autre sens dans ma vie que celui d’être égoïste&amp;#8239;? Est-ce que le partage de ces expériences est leur seule forme d’existence&amp;#8239;? Est-ce que je m’autorise ce que j’interprète comme un&amp;nbsp;échec&amp;#8239;?&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Ces réponses ne s’achètent pas mais pèsent parfois très lourd dans mon&amp;nbsp;sac.&lt;/p&gt;
&lt;hr /&gt;
&lt;p&gt;Cet article est déjà assez long, merci Éric de m’avoir motivé à écrire tout ça de manière cathartique. J’espère ne pas être condescendant ou moralisateur, c’est vraiment ce qui me tourne en tête en envisageant un périple de ce type par&amp;nbsp;procuration.&lt;/p&gt;
&lt;nav&gt;&lt;p&gt;&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/aventure/&quot;&gt;#aventure&lt;/a&gt; &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/incompetence/&quot;&gt;#incompétence&lt;/a&gt; &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/psychologie/&quot;&gt;#psychologie&lt;/a&gt;&lt;/p&gt;&lt;/nav&gt;&lt;hr/&gt;&lt;p&gt;&lt;a href=&quot;mailto:david@larlet.fr&quot;&gt;Réagir ?&lt;/a&gt;&lt;/p&gt;</summary>
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<title type="html">Traditions</title>
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@@ -1232,42 +1259,6 @@ Mais il est terminé, et c’est le plus&amp;nbsp;important.&lt;/p&gt;
&lt;nav&gt;&lt;p&gt;&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/complexite/&quot;&gt;#complexité&lt;/a&gt; &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/recherche/&quot;&gt;#recherche&lt;/a&gt; &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/viande/&quot;&gt;#viande&lt;/a&gt;&lt;/p&gt;&lt;/nav&gt;&lt;hr/&gt;&lt;p&gt;&lt;a href=&quot;mailto:david@larlet.fr&quot;&gt;Réagir ?&lt;/a&gt;&lt;/p&gt;</summary>
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<title type="html">Snow&amp;nbsp;Fall</title>
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<updated>2023-01-15T12:00:00+01:00</updated>
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&lt;blockquote lang=&quot;en&quot;&gt;
&lt;p&gt;Ten years ago this week, in December 2012, “&lt;a href=&quot;https://www.nytimes.com/projects/2012/snow-fall/index.html&quot;&gt;Snow Fall: The Avalanche at Tunnel Creek&lt;/a&gt;,” an ambitious multimedia feature about a deadly avalanche in Washington State that year, took the journalism world by&amp;nbsp;storm.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;&lt;a href=&quot;https://www.nytimes.com/2022/12/23/insider/snow-fall-at-10-how-it-changed-journalism.html&quot;&gt;‘Snow Fall’ at 10: How It Changed Journalism&lt;/a&gt;&lt;/em&gt;&amp;nbsp;(&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/cache/2023/cba96d83d96944c55675cb073fcfc60d/&quot;&gt;cache&lt;/a&gt;)&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;
&lt;p&gt;Il est rare que je me souvienne d’évènement historiques autour du Web. À part peut-être les sorties de &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/biologeek/archives/20041121-mozparty-des-geeks-irl--/&quot;&gt;Firefox 1&lt;/a&gt; et &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/biologeek/archives/20061028-soiree-firefox-2-paris/&quot;&gt;2&lt;/a&gt; car j’étais aux évènements&amp;nbsp;dédiés.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;«&amp;nbsp;&lt;span lang=en&gt;Snow Fall&lt;/span&gt;&amp;nbsp;» était d’un autre ordre de grandeur pour moi car ça ouvrait au Web une possibilité de raconter des histoires dynamiques. Je me rappelle avec une assez bonne précision de l’excitation que j’avais eu en parcourant la page à l’époque. Ce n’était pas tant le côté immersif que technique qui m’intéressait alors, et c’était une époque où l’on pouvait encore consulter une source de site web et la comprendre. J’ai tellement appris comme&amp;nbsp;ça&amp;#8239;!&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;Allez consulter cette magnificence, une source commentée, non minifiée, avec du contenu qui est dans la page et des media liés de manière standardisée et compréhensible. Une autre&amp;nbsp;époque.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;On en parlait récemment avec &lt;a href=&quot;https://thom4.net/&quot;&gt;Thomas&lt;/a&gt;, comment est-ce qu’une génération qui est principalement autodidacte a-t-elle pu être à l’origine de la complexité actuelle des outils de publication sur le Web&amp;#8239;? Je suis tellement triste de la marche que l’on a créé pour réduire l’accessibilité de sa source. Il y a une tendance humaine à faire —&amp;nbsp;plus ou moins consciemment&amp;nbsp;— tomber l’échelle qui nous a permis de monter pour être sûr de garder une certaine avance sur les&amp;nbsp;suivant·es.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;em&gt;Tout parallèle avec notre rapport à l’immigration serait bien évidement&amp;nbsp;fortuit.&lt;/em&gt;&lt;/p&gt;

&lt;blockquote lang=&quot;en&quot;&gt;
&lt;p&gt;Mr. Duenes also noted that “Snow Fall” helped budding designers and engineers see themselves as potential&amp;nbsp;journalists.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;“It generated the idea among people with visual skills that journalism might be a place for them,” Mr. Duenes said. “Not people who were experts at the moment, but people in school who could see an overlap between an area where they had talent and the discipline of visual&amp;nbsp;journalism.”&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;Ibid.&lt;/em&gt;&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;
&lt;hr /&gt;

&lt;blockquote lang=&quot;en&quot;&gt;
&lt;p&gt;For a data format, yaml is extremely complicated. It aims to be a human-friendly format, but in striving for that it introduces &lt;mark&gt;so much complexity,&lt;/mark&gt; that I would argue it achieves the opposite result. Yaml is full of footguns and its friendliness is deceptive. In this post I want to demonstrate this through an&amp;nbsp;example.&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;&lt;a href=&quot;https://ruudvanasseldonk.com/2023/01/11/the-yaml-document-from-hell&quot;&gt;The yaml document from hell&lt;/a&gt;&lt;/em&gt;&amp;nbsp;(&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/cache/2023/3b05eb0d7d0409bcfd53b4cdf6c20daa/&quot;&gt;cache&lt;/a&gt;)&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;

&lt;blockquote lang=&quot;en&quot;&gt;
&lt;p&gt; It was among the strongest feelings of grief I have ever encountered. The contrast between the vicious coldness of space and the warm nurturing of Earth below filled me with overwhelming sadness. Every day, we are confronted with the knowledge of further destruction of Earth at our hands: the extinction of animal species, of flora and fauna . . . things that took five billion years to evolve, and suddenly we will never see them again because of the interference of mankind. It filled me with dread. &lt;mark&gt;My trip to space was supposed to be a celebration; instead, it felt like a&amp;nbsp;funeral.&lt;/mark&gt;&lt;/p&gt;
&lt;p&gt;&lt;cite&gt;&lt;em&gt;&lt;a href=&quot;https://variety.com/2022/tv/news/william-shatner-space-boldly-go-excerpt-1235395113/&quot;&gt;William Shatner: My Trip to Space Filled Me With Sadness - Variety&lt;/a&gt;&lt;/em&gt;&amp;nbsp;(&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/cache/2023/ca3e313992d7ac7e4aeaece85e7f4b6a/&quot;&gt;cache&lt;/a&gt;)&lt;/cite&gt;&lt;/p&gt;
&lt;/blockquote&gt;
&lt;nav&gt;&lt;p&gt;&lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/complexite/&quot;&gt;#complexité&lt;/a&gt; &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/qualite/&quot;&gt;#qualité&lt;/a&gt; &lt;a href=&quot;https://larlet.fr/david/2023/traces/&quot;&gt;#traces&lt;/a&gt;&lt;/p&gt;&lt;/nav&gt;&lt;hr/&gt;&lt;p&gt;&lt;a href=&quot;mailto:david@larlet.fr&quot;&gt;Réagir ?&lt;/a&gt;&lt;/p&gt;</summary>
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<title type="html">Marcher</title>

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