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- title: Cosmos et aboutissement
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- > Au même moment, j’ai accepté. C’était, OK, peut-être tu ne rentres pas à la maison mais c’est égal quoi. Maintenant je pense c’est faux mais à ce moment c’était comme ça. Mais après tu sais pendant tu grimpes tu es vraiment concentré de pas tomber. Ça te fait quand même peur. C’est pas facile à expliquer, tu as accepté mais tu veux pas. Tu veux encore rester plus long possible, mais dans la tête tu es sûr, tu es déjà passé la vie. C’est quand même un stress énorme.
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- > […]
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- > Après ça commence vraiment à faire peur, ça revient à la vie tu vois parce que tu sens maintenant oui mais peut-être maintenant je reste en vie mais c’est encore super dangereux. C’est encore loin mais c’est plus la même difficulté que en haut et tu réfléchis beaucoup plus mais tu as plus peur que en haut, parce qu’en haut c’était clair, tu rentres pas, et là maintenant c’est tu veux rentre, c’est possible et ça fait peur.
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- > <cite>*On ne marche qu’une fois sur la Lune*, Ueli Steck</cite>
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- Témoignage poignant d’[Ueli](https://fr.wikipedia.org/wiki/Ueli_Steck) sur son ascension de [l’Annapurna en solo](https://www.youtube.com/watch?v=a7QRecsbdcM). Le rapport qu’il a eu *volontairement* avec la mort est rare avec cette abnégation suivie d’espoir puis de dépression. Je vous laisse trouver [la version complète en ligne](http://www.camptocamp.org/forums/viewtopic.php?id=279584) car la retranscription manque d’émotion. Dans une moindre mesure, cela me fait penser à la *Dead Zone* de l’Everest, un des seuls endroits au monde où la solidarité n’est pas de rigueur.
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- Si [Kilian dépasse les limites physiques](/david/stream/2015/01/08/), j’ai l’impression qu’Ueli dépasse les limites mentales, entre transcendance de l’instinct de survie et inconscience de la beauté de la vie.
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