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- title: Semences et données
- slug: semences-donnees
- date: 2013-02-01
- chapo: Vos publications, même à titre futile, constituent une partie de votre identité numérique.
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- *Article initialement publié dans le volume 1 de FaitMain avec pour titre [Semences stériles et données futiles](http://faitmain.org//volume-1/semences-donnes.html) sous [licence CC BY-SA](https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr) et [rapatrié depuis sur cet espace](/david/blog/2014/rapatriement-articles/).*
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- La problématique des [semences génétiquement modifiées](https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisme_g%C3%A9n%C3%A9tiquement_modifi%C3%A9)
- pose des questions d'ordre éthique, sanitaire et social. Les semences stériles
- — utilisant le gène au doux nom de [Terminator](https://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie_terminator) — sont emblématiques
- de la société Monsanto qui est prête à diffuser à tout prix ses semences, même
- [gratuitement à titre humanitaire](http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-06-15-Haiti) pour avoir un
- contrôle de la production mondiale de nourriture.
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- Les schémas de pensées court-termistes — apportant un confort immédiat — ont
- tendance à se reproduire d'un domaine à un autre et c'est notamment ce qui est
- en train de se passer avec le Web.
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- Après une étape de standardisation prometteuse qui permettait une
- interopérabilité entre les différentes publications (RSS, Atom, trackbacks), la
- mode est plutôt à la centralisation des données (Twitter) voire à leur
- déconnexion du Web (Facebook) au profit d'un confort de publication bien réel
- avec la promesse de l'instantanéité et de l'approche ubiquitaire.
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- Le tout associé à une flatterie de l'égo par une quantification du partage
- (nombre de retweets/likes/followers/etc) qui se rapproche, osons le dire, d'une
- compétition malsaine capitaliste du toujours plus, d'une approche en
- consommateur des liens sociaux, d'une course effrénée à la socialisation
- numérique qui détruit les communautés locales au profit d'une communauté de
- suiveurs inconnus.
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- Or, au même titre que les [associations pour le maintien d'une agriculture
- paysanne (AMAP)](https://fr.wikipedia.org/wiki/AMAP), il existe une voie pour
- un web ouvert qui encourage l'artisanat et la réutilisation via un modèle
- acentré et local. Certaines initiatives comme [La Distribution](http://ladistribution.net/) ou [CozyCloud](https://www.cozycloud.cc/)
- encouragent de telles approches permettant de garder un contrôle sur ses
- données et même un hébergement sur son [propre](https://github.com/ladistribution) [serveur](https://github.com/mycozycloud) afin d'assurer la pérennité de ses URI.
- L'avènement d' [outils de publication](http://docs.getpelican.com/) générant
- des fichiers statiques facilite grandement le déploiement et l'hébergement de
- ses idées et minimise les connaissances techniques nécessaires à son expression
- sur le web. Les problèmes techniques restants à résoudre sont la notification
- de manière distribuée et l'agrégation en temps-réel mais ceux-ci ne pourront
- être validés qu'après une adoption à large échelle de tels services, permettant
- d'atteindre la masse sociale critique pour rendre ces services utiles.
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- Étudions la liste des composants nécessaires pour garder son indépendance
- vis-à-vis de services web centralisés :
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- * *un nom de domaine*, ce qui coûte entre 5 et 15 € selon le niveau de support
- et de confiance que l'on souhaite avoir à ce niveau, en bonus non négligeable
- vous pouvez associer à ce domaine un certificat SSL qui assurera la
- confidentialité des échanges entre vos visiteurs et vos publications.
- Même si vos écrits ne sont pas critiques, pensez au fait qu'une banalisation
- de tels usages permet de rendre une telle pratique moins suspecte lorsqu'elle
- est nécessaire (nous ne vivons pas tous en démocratie) ;
- * *un hébergement*, il en existe à tous les prix et si vous vous dirigez
- vers un site au rendu statique grâce à des générateurs locaux vous
- n'êtes soumis à aucune contrainte technique si ce n'est celle de l'espace
- disque et de la bande passante qui ne devraient pas poser problème
- dans un premier temps au moins ;
- * *un logiciel de téléversement*, permettant de déployer le contenu généré
- sur le serveur d'hébergement. Il en existe de nombreux qui ne demandent
- aucune connaissance technique particulière.
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- Et voilà ! Il ne reste plus qu'à faire connaître votre URI au reste du monde.
- N'oubliez pas de [produire un flux](http://openweb.eu.org/articles/syndication-mon-amour) permettant à vos
- visiteurs de s'abonner à vos publications (cela est normalement géré par le
- générateur) sans avoir à dépendre d'une plateforme non pérenne et
- centralisée.
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- **Vos publications, même à titre futile, constituent une partie de votre identité numérique, vos interactions sur le web participent à votre propre définition et à vos relations sociales.** Il serait dommage de laisser des services tiers
- monétiser votre identité et vos interactions avec vos amis, d'autant plus
- qu'ils ne garantissent aucun engagement dans la durée et conduisent à de
- véritables génocides de données — que j'appelle datacides — lors de la
- fermeture brutale des entreprises qui ont du mal à trouver un business modèle
- rentable associé à la gratuité du service proposé.
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- Si vous êtes un jardinier numérique, je vous encourage à reprendre le contrôle
- de vos semences^Wdonnées afin de pérenniser votre récolte^Widentité
- numérique. Il n'est pas trop tard pour nourrir d'idées ouvertes et gratuites
- vos concitoyens du web.
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