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- # Beauté
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- > Je m’interroge sur la pertinence de persévérer dans le combat politique quand certains jours tout me crie de faire sécession, de cultiver le lieu et l’instant. À l’instar de l’orchestre du *Titanic* qui continue de jouer, digne et vertical jusqu’au naufrage, pendant que les autres passagers s’entretuent pour se sauver, quelle est la meilleure manière, la plus adaptée, ==d’ajouter de la poésie au monde==, de défendre la beauté dans une société en train de couler ?
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- > <cite>*[Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce](/david/2020/12/21/#plutot-couler-en-beaute-que-flotter-sans-grace)*, Corinne Morel Darleux</cite>
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- Maladroite tentative de justifier le fait [d’avoir cédé](/david/2021/02/07/). Je ne sais pas ce qui me pousse à vouloir avoir les moyens de produire des [images](/david/2021/01/19/) d’une telle qualité technique, peut-être la médiocre estime de ce que je suis. Lorsqu’on commence à se connaître, difficile de se cacher ses propres travers…
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- J’explore aussi la piste d’une certaine forme d’héritage. Avoir connu la neige à Montréal sera peut-être une chose à montrer, à transmettre dans quelques années. Peut-être qu’il y aura une symbolique d’espoir dans ces quelques images, la promesse d’un futur qui pourrait se rééquilibrer. L’histoire d’un passé que l’on ne voudra pas reproduire. Les jeunes y croiront, les vieux souriront.
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- J’ai au moins eu la décence d’acquérir tout cela de seconde main.
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- > Pour moi, il ne suffit pas de savoir que, puisque nous ne sommes pas libres de nos actes, tout est excusable. ==Ce que je cherche, ce n’est pas une excuse à ma vie mais exactement le contraire== d’une excuse : le pardon. L’idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse, qu’elle n’est que l’image réfléchie de mon désespoir. En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n’est qu’une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n’est qu’une trêve entre deux jours.
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- > <cite>*Notre besoin de consolation est impossible à rassasier*, Stig Dagerman</cite>
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