#psychologie
Publications relatives à cette étiquette
Violence
Il y a une forme de violence à dire — de manière plus ou moins directe — à des personnes que les outils numériques qu’elles utilisent ne sont pas appropriés. D’autant plus en ne proposant pas d’alternative réellement utilisable :
- dans le contexte de littératie numérique de la personne,
- dans le contexte culturel du groupe de travail autour de la personne,
- dans les priorités actuelles du groupe pour lequel l’informatique reste un outil et/ou
- dans la situation de détresse en cours.
Si la ré-action est inappropriée, c’est peut-être que l’action initiale ne l’était pas non plus…
Validisme
En informatique, y’a ce concept de « ça marche sur ma machine ». C’est quand une personne qui utilise un logiciel, remonte un problème qu’elle rencontre et la personne qui fabrique le logiciel répond ça
Évidemment, c’est frustrant de recevoir cette réponse, parce que ça ne fournit aucune solution, mais ça ressemble aussi très fort à « je ne vois pas le problème, donc ce problème n’existe pas »
Un peu comme une personne blanche qui dirait que le racisme n’existe pas vu qu’elle ne le vit pas
Ou un homme avec le sexismeEt j’ai vécu plusieurs fois avec des grosses structures (administrations et entreprises privées) un truc qui ressemble à « ça marche sur leur machine »
Là, c’est une variante de dénégation qui dit « ça marche pour suffisamment d’autres personnes, donc on ne va pas s’intéresser à votre situation particulière »Et c’est frustrant quand, mauvaise pioche ! on est systématiquement dans la minorité statistique
Le validisme, ça parle aussi de comment des personnes sont systématiquement le 1% de personnes qui voient mal l’écran pendant une présentation
ou le 1% avec un fauteuil roulant dans la pièce etc.Certaines personnes passent 90% de leur vie à être dans le mauvaise-pioche-1%
Se retrouver en invalidité temporaire permet de se rendre compte de choses par l’expérience. Et c’est parfois bien plus que de la double peine : je mets plus de temps pour faire ma correspondance métro faute d’infrastructures adaptées, ce qui me fait arriver en retard donc j’ai la place la moins appropriée, je dois travailler plus vite / efficacement pour rattraper le groupe ce qui me fait prendre davantage de risques, etc. Et je ne parle même pas de l’impact psychologique sur la situation : frustration, colère, dévaluation de soi, à quoi bon, honte, isolement, etc.
C’est déplacé de parler de mon cas alors que de très nombreuses personnes vivent cela au quotidien. Toute leur vie. En supportant le regard des autres, avec une potentielle intersectionalité qui vient mettre les difficultés au carré…
Ce que je voulais souligner avec cet exemple parmi d’autres, c’est qu’il n’y a qu’en expérimentant la situation que j’ai pu prendre conscience de cet effet domino. J’étais pourtant relativement sensibilisé aux problèmes d’accessibilité de manière isolée mais c’est vraiment leur enchainement qui m’a sauté aux yeux pendant cette période.
Je m’imagine maintenant des suites de frustrations numériques du même ordre : il y a un souci bloquant sur le site que je voudrais solidairement faire remonter, je cherche à faire un report de bug sur l’outil dédié mais il y a de l’authentification qui m’affiche une erreur à laquelle je n’ai pas accès, je décide de passer par le formulaire de contact mais il y a un captcha illisible pour moi, je fais une demande sur les réseaux sociaux et on me redirige vers un screencast non sous-titré ou une aide en anglais, etc.
L’accessibilité doit être pensée holistiquement (pour employer un gros mot), chaque situation impensée devenant une goutte de plus dans un verre déjà bien trop plein.
J’ai encore du travail.
Jeu
Dans la même journée :
Built like a video game
Designed to perform smoothly at 60 frames per second, our tool disappears and you can focus on what matters: working with your data.
Puis :
Built like a video game
Zed’s breakthrough performance starts with our GPUI framework, a new way to build 2D user interfaces. GPUI rasterizes the entire window on the GPU, just like a 3D video game. The result? Fast, reliable, and smooth delivery of pixels on every frame.
Intéressant comme coïncidence commerciale.
J’ai réussi à trottiner 3 km aujourd’hui, à vitesse très réduite et en étant strapé. C’est une première après 4 semaines de repos. Il s’agit de reculer maintenant au maximum le moment où je vais me retordre cette cheville. Afin de réduire ce risque, j’hésite à repartir sur du barefoot car le mollet a aussi souffert pendant la torsion. Puis bon, il fait encore un peu frais…
Il y a cette nostalgie des sorties longues à Tokyo, en étant quasiment pieds nus. Si j’étais joueur, j’appellerais ça bearfoot dans mon contexte actuel.
Cargo
I think the actual harm of signing git commits is to perpetuate an engineering culture of unquestioningly cargo-culting sophisticated and complex tools like cryptographic signatures into new contexts where they have no use.
Just from a baseline utilitarian philosophical perspective, for a given action A, all else being equal, it’s always better not to do A, because taking an action always has some non-zero opportunity cost even if it is just the time taken to do it. Epsilon cost and zero benefit is still a net harm. This is even more true in the context of a complex system. Any action taken in response to a rule in a system is going to interact with all the other rules in that system. You have to pay complexity-rent on every new rule. So an apparently-useless embellishment like signing commits can have potentially far-reaching consequences in the future.
J’avoue avoir sauté sur l’occasion lorsque j’en ai eu la possibilité avec mon client git pour avoir le badge vert sur Microsoft GitHub et Gitlab sans trop me poser de questions. C’était peut-être une erreur et je vais faire mûrir ma réflexion maintenant qu’on m’a mis le nez dedans.
Entre refus de parvenir et auto-défense numérique.
Cette lutte ne créera pas un mouvement de masse…
Mais elle est un ingrédient, parmi de nombreuses autres luttes territoriales, qui toutes façonnent ces mêmes possibilités affectives…
Se sentir coïncider non pas avec soi-même mais avec un milieu de vie…
Se sentir maillé à un vaste collectif d’humains et de non-humains…
Des affects, qui constituent la nécessaire force motrice du mouvement que nous espérons voir croître.
La justesse d’Alessandro Pignocchi et les couleurs de ses aquarelles 💚.
Every time I have told someone “I want to replace PDF“, the statement has been met with extreme skepticism. Hopefully this document has convinced you that HTML-via-EPUB could potentially be a viable and desirable document format for the future.
Superbe initiative qui rappelle cruellement ce célèbre XKCD mais qui m’est franchement bien plus utilisable qu’un PDF, quel que soit le lecteur… à part pour en récupérer la source avec mon extracteur maison. Cela me fait découvrir Nota au passage.
Un simple individu peut-il faire bouger des choses dans le domaine ?
Les sites et outils numériques que je propose
Beaucoup de belles et frugales choses (autour de markdown) à explorer sur cet espace.
Personnel
Mes lieux de lecture et d’écriture sont très associés. J’écris parce que je lis.
J’écris de deux façons.
Karl nous parle de ses moments / lieux d’écriture et de lecture. Je me suis souvent posé cette question et je reconnais des oloés communs (une définition par ici [archive]). Mes moments et lieux sont beaucoup plus traditionnels, c’est principalement le soir et dans mon bureau-chambre. Mais il n’y a pas de règle stricte pour autant. Parfois, l’envie d’écrire va être trop forte lors d’une lecture en cours de journée, d’autres fois je vais me réveiller tôt et commencer à écrire dans ma tête depuis mon lit ou sous la douche. Une idée peut arriver et/ou s’étirer en faisant du sport ou dans des contextes routiniers.
Et puis il y a l’écriture qui appelle une autre écriture, ce moment de compost [archive] où l’on sent qu’il y avait une deuxième vie possible à cette réflexion. Un autre tour de spirale.
marketing feels like a layer of veneer, full of shiny promises in order to reel you in, where the goal is to collect you — as a part of an “audience.”
but I think, in this race to “build an audience,” somewhere in the process, something is missing, left behind — perhaps, a sense of humanity, or individual complexity, or truth, or intimacy.
I don’t want to feel like I’m just an email address, an IP address, or a potential “lead.” I want to feel fully seen. human.
[…] instead of “building an audience,” build a world. build a digital garden-ecosystem, that exists — first and primarily — for itself. a world that doesn’t need likes, traffic, subscribers, or clicks — in order to validate its existence.
These are all very interesting questions but for me, the more pressing question is a slightly different one: which you is your personal site representing? We often don’t pay too much attention to this but we all have different ways of being ourselves.
So which one of these should my site represent? Should my site be the personal site of the Manu freelance web developer, with his interests in digital typography, minimal design, and simple websites? Or should represent the slightly competitive on the basketball court Manu, who doesn’t really care all that much about winning but is concerned about having fun? Or maybe it should represent Manu the romantic partner, with all his worry about the practical aspects of life but also full of affection for his partner? The list goes on and on.
Je m’interroge souvent sur ce que j’essaye de cacher ici. Ce que cela raconte de ma personnalité, si l’image retournée est vraiment fidèle [archive] après tout. L’écriture en ligne reste une forme d’expression qui s’attend au regard des autres. Si j’entretiens un journal extime depuis tant d’années c’est bien qu’il y a un enjeu à ce niveau là.
We shape our structures and afterward our structures shape us, but the we of the first clause and the us of the second are not the same.
En rebond de la découverte d’Antoine [archive]. Une autre façon d’être dé·formé.
Deux outils autour de la transformation de vidéos :