123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596979899100101102103104105106107108109110111112113114115116117118119120121122123124125126127128129130131132133134135136137138139140141142143144145146147148149150151152153154155156157158159160161162163164165166167168169170171172173174175176177178179180181182183184185186187188189190191192193194195196197198199200201202203204205206207208209210211212213214215216217218219220221222223224225226227228229230231232233234235236237238239240241242243244245246247248249250251252253254255256257258259260261262263264265266267268269270271272273274275276277278279280281282283284285286287288289290291292293294295296297298299300301302303304305306307308309310311312313314315316317318319320321322323324325326327328329330331332333334335336337338339340341342343344345346347348349350351352353354355356357358359360361362363364365366367368369370371372373374375376377378379380381382383384385386387388389390391392393394395396397398399400401402403404405406407408409410411 |
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- <title>Postface : Construire sur les ruines du système : vers une technologie libératrice ? (archive) — David Larlet</title>
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- <article>
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- <h1>Postface : Construire sur les ruines du système : vers une technologie libératrice ?</h1>
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- </p>
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- <hr>
- <p>À l’automne 2011, les éditions Tahin party envisagent une réédition de
- l’article « Vers une technologie libératrice », écrit par Murray
- Bookchin en 1965 et publié une première fois dans son recueil <em>Pour une
- société écologique</em>. Pour compléter ce texte avec des réflexions plus
- actuelles, nous nous penchons à quelques-unEs sur cet imaginaire qui
- décrit une société autogestionnaire, écologique et postcapitaliste, et
- sommes particulièrement touchéEs par l’enthousiasme de l’auteur pour les
- questions techniques. Un enthousiasme à détailler les solutions
- matérielles déployées par ses Communes, pour produire les nombreuses
- choses dont chacunE a besoin. Un enthousiasme pour décrire l’imbrication
- de la production agricole et artistique, du travail et de la vie, depuis
- la mise en place de petites usines métallurgiques… jusqu’aux
- microcentrales nucléaires.</p>
- <hr class="transition">
- <p>SidéréEs par ce dernier aspect, conscientEs que depuis les années 60, la
- radiation a bien coulé sous les ponts, et même attaqué quelques piles de
- béton, nous éprouvons cependant le besoin de suivre la piste tracée par
- Bookchin et de creuser notre rapport à la technique, aux sciences, aux
- technologies. Depuis des années, nous participons à des luttes contre
- les technologies de pointe, du nucléaire aux nanotechnologies, de la
- société de contrôle à la bio/pétrochimie agricole. Alors que les idées
- de la décroissance se développent et que les mouvements d’occupation
- contre les grands projets inutiles fleurissent (ZAD de
- Notre-Dame-des-Landes, jardins des Lentillères, lutte des No TAV…), de
- nombreuses positions politiques s’entremêlent et attisent nos
- désaccords.</p>
- <hr class="transition">
- <p>Nous sommes hostiles à la sacralisation de la Nature, particulièrement
- répandue au sein des mouvements critiques du capitalisme industriel. Ce
- phénomène valorise les notions d’authenticité, d’harmonie
- humainEs/nature, de binarité entre les processus dits « naturels »
- (forcément bons) et ceux « artificiels » (et donc corrompus). Cette
- approche sous-entend qu’il existerait une nature humaine originelle,
- aliénée par la technique et le capitalisme, que l’on pourrait retrouver
- en brisant nos chaînes… Au contraire, nous considérons qu’il n’y a pas
- de forme pure ou authentique d’être humainE mais que nous sommes les
- fruits d’une continuelle construction sociale, imbriquant les
- contraintes de nos environnements, de nos histoires et de nos luttes,
- toujours conditionnéEs par nos imaginations subjectives et collectives.
- Nous rejetons l’idée d’une division Nature/Culture qui dicte ce qui est
- normal ou anormal en s’appuyant sur un argument d’autorité qui interdit
- toute subversion de l’ordre établi, le fameux « c’est la nature qui veut
- ça ».</p>
- <hr class="transition">
- <p>Un second écueil de nos mouvements anti-industriels est pour nous le
- catastrophisme. Avec l’introduction forcée et exponentielle des
- technologies de pointe dans nos quotidiens, avec le rythme forcené
- auquel cela transforme nos comportements, avec la menace de l’hiver
- nucléaire et la généralisation des cancers… difficile de nier l’urgence
- à changer de cap. Pourtant, cela ne justifie pas d’en faire le seul et
- unique front. Cette idée de lutte absolument prioritaire constitue à nos
- yeux une actualisation de l’anticapitalisme (devenu anticapitalisme
- industriel), qui néglige une nouvelle fois les questions de domination
- et de discrimination : luttes contre les frontières, les nationalismes,
- contre les violences sexistes, racistes, homophobes et toutes les formes
- d’isolement social.</p>
- <p>Celles-ci sont considérées comme minoritaires et secondaires (<em>on verra
- ça après la révolution !</em>), non-politiques (<em>ce sont des questions
- purement sociétales, à la mode, tout à fait compatibles avec le
- capitalisme</em>), contre-révolutionnaires (<em>ça nous divise et nous empêche
- de lutter contre l’Ennemi !</em>)… voire tout simplement impensées.</p>
- <p>Nous restons convaincuEs au contraire que nos mouvements seraient plus
- intelligents, plus en prise avec la réalité protéiforme, s’ils
- considéraient ces oppressions croisées, sans les résumer à un système
- monolithique.</p>
- <p>Bref, les luttes anti-indus nous tiennent vraiment à cœur mais ce
- rapport à la Nature et à la Lutte Prioritaire nous semblent participer
- d’une pensée rétrograde, sacrifiant l’émancipation des personnes pour
- encenser un fantasme d’harmonie collective, le plus souvent dans sa
- forme rurale et familiale…</p>
- <p>Alors, comment critiquer le capitalisme industriel sans être
- réactionnaire (cette posture du <em>c’était mieux avant</em>) ? Comment
- articuler nos analyses du monde pour penser dans un même mouvement
- l’anéantissement des logiques capitalistes et des dominations croisées ?
- Comment, en tant que transféministes (TransPédésGouines et
- matérialistes), s’emparer des critiques anti-industrielles ?</p>
- <h2 id="lœuf-et-la-poule">L’œuf et la poule</h2>
- <p>Nous avons bien assimilé que lutter contre une technologie mortifère
- sans s’attaquer à <em>tout son monde</em> n’a aucun sens. Il ne suffira jamais
- de se concentrer sur une technologie précise (OGM, biométrie, puçage des
- animaux, ou tant d’autres), ni de seulement pointer les nuisances
- sanitaires et de pollutions directes, car nous serions alors condamnéEs
- à reproduire ces critiques à chaque nouveau surgissement technologique,
- sans jamais infléchir les logiques de fond. Il s’agit bien de penser la
- « société industrielle » dans son ensemble, de comprendre les
- trajectoires technologiques qui servent ses polices, ses militaires et
- ses industriels sur la durée.</p>
- <p>Nous considérons qu’aucun outil n’est neutre et que la question n’est
- donc pas de savoir s’il peut être utilisé à bon ou à mauvais escient.
- Nous préférons considérer qu’il est toujours porteur, quelles que soient
- les intentions, de ces logiques <em>techniciennes</em>, soumises aux diktats du
- Progrès et de la Vitesse qui façonnent largement notre monde.</p>
- <hr class="transition">
- <p>C’est aussi ce qui nous touche dans le texte de Bookchin : il ne célèbre
- pas les technologies en tant que telles. Elles sont pensées dans un
- monde précis et cela change tout. Nous y voyons la possibilité de
- réinventer des usages, au service de tous les aspects de la vie et de la
- mort, du personnel et du collectif, du local et de la plus large
- échelle, du matériel et de l’imaginaire.</p>
- <hr class="transition">
- <p>À partir de là, impossible de réfléchir notre rapport à la technique et
- aux technologies sans penser <em>le monde qui va avec</em>. Cette réflexion
- nous plonge dans un mouvement d’aller-retour permanent, entre la façon
- dont les techniques sont conditionnées par le monde qui les produit et,
- inversement, comment elles structurent le monde dans lequel elles se
- déploient. L’un ne préexiste pas spécialement à l’autre : société et
- développement technique nous semblent interdépendants.</p>
- <h2 id="ce-quon-garde">Ce qu’on garde</h2>
- <p>Nous sommes à la recherche de futurs désirables, mais notre réalité est
- verrouillée sous cette chape de plomb capitalisto-techno-mondialisée :
- tout est déjà lancé, on n’y peut rien, ça va trop vite…</p>
- <p>La première impulsion de Bookchin, dans son article « Vers une
- technologie libératrice », est de partager une énergie, une passion de
- la bidouille, des chantiers et des métiers manuels en général. C’est la
- recherche théorique et l’invention du concret : expérimenter, rencontrer
- de sérieux problèmes de résistance et d’équilibre et trouver des
- solutions pour que ça tienne. Cette manière de faire de la théorie
- politique en se frottant à la matérialité du quotidien, de nos besoins
- intimes et contradictoires, nous parle énormément.</p>
- <hr class="transition">
- <p>Bookchin nous présente également un monde révolutionné, débarrassé du
- carcan capitaliste. Nous avions, nous aussi, besoin de faire rupture, de
- penser une révolution suffisamment puissante pour construire autrement.
- Pourtant quelque chose nous manquait dans le texte de Bookchin. L’idée
- d’imaginer, non pas une utopie parachutée, hors-sol, mais un monde dans
- lequel nous souhaiterions vivre bientôt, par exemple dans dix ans, en
- prenant en compte ce qu’il est aujourd’hui. Composer avec l’existant
- nous a semblé indispensable, partir des ruines et avancer à partir de
- là. D’où le titre et le texte en introduction de ce livre, inspirés par
- l’anarchiste Buenaventura Durruti :</p>
- <blockquote>
- <p>Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir
- aussi. C’est nous qui avons construit les palais et les villes
- d’Espagne, d’Amérique et de partout. Nous, les travailleurs, nous
- pouvons bâtir des villes pour les remplacer. Et nous les construirons
- bien mieux ; aussi nous n’avons pas peur des ruines. Nous allons
- recevoir le monde en héritage. La bourgeoisie peut bien faire sauter
- et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’Histoire.
- Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs.</p>
- </blockquote>
- <p>Il nous a semblé absurde de penser d’autres mondes en faisant
- abstraction de ce que nous avons entre les mains ici et maintenant.
- Penser la révolution à partir des espoirs nés en Tunisie et en Égypte en
- 2011, pour voir ensuite où nous en serions en 2021.</p>
- <p>Nos ateliers d’écriture réguliers ont été l’occasion d’échapper par
- à-coups aux urgences militantes. Prendre le temps de penser des formes
- de révolutions victorieuses nous a nourriEs au-delà de toute attente.
- Depuis, une curiosité frénétique s’est emparée de nous. Nous bâtissons
- régulièrement des châteaux de cartes étourdissants et pleins de points
- d’interrogation. Nous avons posé les règles d’un jeu captivant et
- formidable. Se donner ainsi de l’air, s’autoriser ces espaces, nous a
- permis de poursuivre les luttes auxquelles nous participons et d’y
- amener une nouvelle vigueur.</p>
- <hr class="transition">
- <p>Notre première tentative d’écriture en 2011 donna lieu à ce genre de
- proposition :</p>
- <blockquote>
- <p>Au supermarché de l’utopie, nous avons feuilleté le catalogue des
- possibles. Nous avons fait notre marché imaginaire, comme lorsque
- nous étions petitEs, quand nous compulsions le catalogue de jouets en
- notant, page après page, ceux que nous convoitions.</p>
- <p>Nous avons retenu, en tout premier lieu, la laverie automatique au
- coin de la rue, l’énergie électrique pour la lumière et le mixeur à
- soupe, ainsi que le téléphone filaire à tous les étages. Il nous
- fallait donc de quoi fabriquer des câbles conducteurs et des
- kilomètres de tube pour acheminer l’eau potable. Mais comment
- envisager l’extraction du cuivre et de l’aluminium quand elle
- signifiait colonisation des terres, travail de forçat dans les mines
- et pollutions massives ? Nous avons réfléchi un moment aux
- possibilités de recyclage à l’infini de ces métaux et nous avons,
- pour cette fois, un peu étouffé notre rancœur et choisi de composer
- avec l’existant : les capitalistes ont extrait, en à peine un siècle,
- 95 % du cuivre jamais exploité par l’humanité, de quoi recycler
- jusqu’à la fin des temps nos conduites, paratonnerres, chaudrons… et
- tambours de machine à laver.</p>
- <p>Nous avons ensuite retenu les clous, les vis, les tôles et les
- gouttières, les charnières de porte et les cadres de vélo. Des scies,
- des marteaux, de quoi forger, de quoi tronçonner, de quoi charrier,
- fendre, visser, creuser, porter. Il nous fallait donc un tracteur, ou
- du moins un gros moteur sur lequel adapter une scierie et une
- fendeuse à bois, une broyeuse à fruits, une foreuse et des pelles. Là
- encore, abandonnons l’extraction du zinc, du fer et du charbon et
- concentrons-nous sur la refonte des matériaux déjà produits.</p>
- <p>Fabriquer du papier, du charbon de bois, de la chaux ou du ciment,
- mouler des briques et des tuiles, tisser le chanvre, le lin… Nous
- n’avions vraiment pas envie de faire de l’élevage, alors par quoi
- remplacer la laine et le cuir ? Comment fabriquer des vêtements
- synthétiques sans la pétrochimie ?…</p>
- <p>Nous avons quand même mis une option sur la possibilité du voyage
- rapide, ce qui posait des questions conséquentes quant à l’entretien
- des routes, des voies ferroviaires, des cales de bateau ou des
- avions. Des questions d’adaptation des moteurs à des carburants aussi
- variés que l’alcool de patate, l’huile de colza ou de tournesol, le
- méthane ou le schiste. Des questions sur l’usinage des moteurs, sur
- le fuselage des engins, sur la provenance du caoutchouc et la
- fabrication de plastiques.</p>
- </blockquote>
- <h2 id="des-avalanches-de-questions">Des avalanches de questions</h2>
- <p>Détricoter, tirer des fils et ouvrir des possibles, se donner de la
- force en imaginant concrètement les bouleversements à notre portée, avec
- ce qui résisterait. Notre parti pris est d’imaginer un monde où les
- choses ne seraient pas si simples, où elles nous blesseraient et nous
- accableraient comme on l’éprouve déjà si souvent… mais où nous serions
- suffisamment ensemble <em>pour que ça tienne</em> : en d’autres termes,
- imaginer une révolution qui durerait toujours dix ou vingt ans plus
- tard, inventive, contradictoire et belle, à la fois modeste et
- ambitieuse.</p>
- <hr class="transition">
- <p>Les questions en ont appelé d’autres, chaque hypothèse nous confrontant
- à de nouveaux problèmes. Non seulement les choix techniques en
- entraînaient d’autres, mais les personnages iels-mêmes se trouvaient
- embarquéEs dans l’avalanche des doutes, des négociations et des
- compromis. Souvent, nous nous sommes demandé ce qui avait pu changer, si
- radicalement. Et tout aussi souvent, nous avons cherché les fantômes qui
- figeaient les réflexes des unEs et des autres : dans ce monde en
- perpétuelle ébullition, qu’est-ce qui perdurerait, malgré nous, de cet
- Antémonde ?… Après sept années d’ateliers d’écriture collectifs pour
- façonner un univers entier, nous avons aujourd’hui la sensation d’y être
- tout juste entréEs et d’y entrevoir mille inconnues.</p>
- <hr class="transition">
- <p>Notre travail ne s’est pas uniquement nourri de nos questions mais aussi
- de nos désaccords. Nos polémiques, nos imaginaires en conflit, nous ont
- donné l’inspiration d’une réalité tout en mouvements et en divergences.
- Des vies pleines de contradictions et de contrariétés, où chacunE se
- verrait contraintE à dépasser ses limites et à en formaliser d’autres.
- Notre passion pour les pratiques autogestionnaires et anti-autoritaires,
- notre volonté de fabriquer des consensus et de penser les rapports de
- force, nous ont pousséEs à imaginer des mondes où chacunE pourrait
- trouver des prises vers l’émancipation.</p>
- <p>La fiction nous a permis d’ouvrir quelques fenêtres sur des existences
- collectives, vastes et complexes, mais sans ériger de programme, en
- projetant seulement des fragments nourris de notre passion pour la
- bidouille.</p>
- <hr class="transition">
- <p>Cette expérience à plusieurs mains n’est qu’une esquisse, quelques
- épisodes. Nous espérons que notre enthousiasme sera contagieux et que
- d’autres voudront tirer des fils, pour que ça continue à tenir.</p>
- <div class="signature">
- <p>mars 2018</p>
- <p>les ateliers de l’Antémonde</p>
- </article>
-
-
- <hr>
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- for (const mediaRule of mediaRules) {
- styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
- hasDarkRules = true
- }
- }
- if (hasDarkRules) {
- loadThemeForm('#theme-selector')
- }
- })
- </script>
- </body>
- </html>
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