title: Grève de la consommation
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Pour protester contre l’injuste politique du gouvernement actuel, un retraité appelait à une grève de la consommation, relayé par Brut, lors d’une des dernières manifestations printanières. L’idée n’est pas nouvelle puisque se pratique chaque année, fin novembre, une « journée sans achat » pour protester contre le gaspillage de la société de consommation. Mais il s’agit ici d’en étendre la portée pour un boycott durable et généralisé, dans le but de « priver les entreprises de leurs ressources économiques, en faisant s’effondrer leur chiffre d’affaire et leurs profits », afin de faire levier sur la politique capitaliste néo-libéraliste du quinquennat Macron : puisque grèves et manifestations sont sans grand effet, mieux vaut s’en prendre au nerf de la guerre, « jouer sur le levier de l’économie qui s’appelle la consommation. Qu’ils continuent comme ça et moins on va consommer. »
La consommation, beaucoup la réduisent déjà parce qu’ils n’ont pas le choix. Mais d’autres peuvent le faire aussi. Si je ne peux me joindre aux manifestations de rue, voici une action à laquelle je peux participer. Je consomme déjà peu, mais je peux me radicaliser, en limitant encore davantage ma consommation, jusqu’au strict nécessaire, et en le faisant savoir en témoignant ici pour vous inviter à faire de même. Oui, je m’engage dans une grève de consommation accrue, volontaire et durable.
Comment ? Chacun peut participer à sa mesure. Il s’agit de questionner ses actes d’achat pour les limiter autant que possible ou les ré-orienter hors du flux économique. Voici quelques pistes :
Neptune, la brocante solidaire de Montreuil, havre joyeusement bariolé, coincé entre les barres d’immeubles, où, depuis des années, j’achète ma vaisselle et mes meubles, retapés par des personnes en réinsertion qui les sauvent de la déchetterie.
Le bénéficie immédiat d’une telle démarche est certes de faire des économies, mais aussi de recouvrer une certaine liberté en maîtrisant son pouvoir d’achat, en se rendant compte que l’on n’a finalement « pas besoin de tout ça », en rompant le cercle vicieux du stress qui engendre des achats de compensation et, à plus long terme, d’être plus heureux avec moins.
Il ne s’agit pas seulement de consommer autrement — au risque de retomber aussitôt dans le piège via cette mode qui occasionne de nouveaux achats, marquetés détox, DIY, hygge, etc. par les entreprises qui, sentant le vent tourner, s’adaptent en nous vendant désormais des expériences et du bien-être plutôt que des biens matériels — mais bien d’assécher les marchés.
Pour terminer sur une note humoristique, cela me rappelle ce sketch délicieusement ironique de Nicole Ferroni, qui explique comment, « à cause de la méditation, elle s’est soustraite du flux commercial », s’indignant (faussement) que si tout le monde faisait comme elle, grands groupes et milliardaires seraient ruinés. Chiche !