? Montréal mise sur le logiciel libre pour moderniser son parc informatique (archive)

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Open Source : "On le prend parce que c'est meilleur dans bien des domaines", déclare le directeur du STI de Montréal: la ville, qui accuse un fort retard informatique, table sur le Libre et des partenariats avec d'autres villes.

Munich compte revenir à des solutions Microsoft tandis que Barcelone passe à Linux et aux logiciels libres? Outre-Atlantique, une autre grande métropole fait comme la seconde et annonce sa volonté de passer au Libre: Montréal déclare devoir moderniser son parc informatique, en misant sur les logiciels libres, rapporte le site canadien Lapresse.ca.




L'hôtel de ville de Montréal, en 2014 - Jeangagnon / Wikimedia Commons / CC by-sa

Des systèmes des années 70

Le directeur du service des technologies de l'information (STI) de la ville, Sylvain Perras, déclare: "On n'utilise pas du logiciel libre parce que c'est gratuit. D'ailleurs, ce ne l'est pas, il faut du support. On le prend parce que c'est meilleur dans bien des domaines."

Lapresse indique que "Montréal prévoit ainsi adopter prochainement une politique d'utilisation des logiciels libres. On veut notamment contribuer au développement des logiciels libres en concevant des applications. À cet effet, la métropole compte développer des partenariats avec d'autres villes, principalement du Québec, mais aussi à l'étranger, comme Paris. L'idée est notamment de partager le coût de développement."

La métropole a du retard à rattraper, puisqu'une analyse en 2017 a estimé que 91% des quelque 600 systèmes utilisés par la métropole sont obsolètes. "Cela va d'un important retard dans les mises à jour à l'utilisation de logiciels datant carrément d'une autre époque. Certains systèmes, notamment ceux utilisés pour la paye des employés, datent des années 70", rapporte lapresse.

Dix ans pour rattraper le retard

"Pour rattraper son retard, Montréal prévoit augmenter de 44% en 2018 ses investissements pour moderniser ses logiciels et équipements. Les technologies étant en constante évolution, on estime être en mesure de rattraper le retard 'dans un horizon de 10 ans', a expliqué aux élus le directeur du STI, Sylvain Perras."

Nommé à ce poste en octobre 2014, ce dernier a notamment travaillé à la Banque Nationale du Canada (18 ans, à plusieurs postes dans le domaine des technologies de l'information) et, les trois années précédentes, comme Premier directeur, responsable du portefeuille d'applications en technologies de l'information au sein de la Société Radio-Canada.

L'informatique à la mairie de Montréal a connu de fortes turbulences, avec l'emprisonnement en 2009 pour fraude d'un des gestionnaires du département. En 2016 ce dernier était qualifié de "shop informatique de bas niveau" par le vérificateur général de la Ville.

En octobre 2016, rapportait le Journal de Québec, il était annoncé que 20% du personnel serait renouvelé; "115 postes d’informaticien à temps plein sont ouverts depuis début octobre et plus d’une dizaine d’autres ont déjà été octroyés", écrivait alors le média québécois. Il indiquait que le département employait 600 personnes, avec un budget annuel de 70,7 millions de dollars canadiens (65 millions d'euros).

Soutien aux étudiants pour des projets de logiciels libres

En mars 2016, la ville de Montréal avait par ailleurs annoncé verser 25.000 dollars canadiens (16.400 euros) à l'École de technologie supérieure (ÉTS) pour la création de la Maison du logiciel libre (ML2). La ville est partenaire fondateur, comme Google et Savoir-faire Linux, de ML2:

"En plus de soutenir le plan stratégique de la Ville intelligente et numérique, le soutien financier accordé accordera une visibilité internationale à la Ville, tout en soulignant l'importance que celle-ci accorde à sa stratégie Montréal, Ville Intelligente et Numérique", avait déclaré le vice-président du comité exécutif et responsable des technologies de l'information, de la Ville intelligente et de la réforme administrative, Harout Chitilian.

La ville indiquait que "grâce à ML2 les étudiants des universités montréalaises provenant d'horizons différents et possédant des expériences académiques et professionnelles variées, pourront prendre part activement à une multitude de projets de logiciel libre. ML2 deviendra assurément un incubateur de talents et un trait d'union incontournable entre les étudiants de la formation en génie logiciel et les entreprises de cette industrie."