Low-tech et Communs


1- Introduction

Cette page explicite les liens entre Communs et low-tech notamment sous l'angle de la production de connaissances. Sans vouloir se limiter à la posture low-tech, cette approche est également applicable aux techniques développées dans un cadre de construction de résilience. Les pratiques de recherche & développement (incluant la science et le design) sont également concernées par les notions de cette page.

Cette page explicite les points clés pour constituer des connaissances par un travail collectif et pour les entretenir dans la durée. Cette approche est connue sous le nom des Communs. Le contexte spécifique de la low-tech est rappelé avant de décrire les 3 piliers constitutifs des Communs. Les pratiques (outils numériques, modèles économiques, juridiques,...) déjà en place pour construire des Communs sont détaillées. Enfin, quelques ressources dans le domaine low-tech, qui sont déjà traités comme des Communs, sont explicitées à titre d'illustration.

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1.1- Pourquoi les communs

La notion de Commun a été conceptualisée depuis une trentaine d'années, en particulier par Elinor Ostrom. Mais, avant d'être un concept, c'est surtout un ensemble de pratiques qui s'appuie sur des modes de gestion collective de ressources développés au gré de plusieurs siècles. Ces pratiques ont été remises à jour, notamment pour gérer des ressources numériques (connaissances, logiciels), et commencent à être utilisées pour des systèmes matériels (comme l'était le four à pain communal).

En pratique, pourquoi utiliser ce concept ?

1.2- Le principe des Communs

Les biens communs (ou “Communs”) sont des ressources gérées collectivement par une communauté selon une forme de gouvernance définie par elle-même.

Schema-Communs

Parfois, la gouvernance est distinguée en 2 aspects:

1.3- Les low-tech et ses particularités

L’expression low-tech est d’abord un pied-de-nez au tout high-tech, d’une part une inquiétude face au pari unique et aux promesses de la croissance verte, une critique de l’excès technologique, de la possible fuite en avant technologiste, d’autre part une volonté de réappropriation de la technique et des savoirs, une possibilité de développer son autonomie. Une seule certitude: les low-tech visent à satisfaire les «besoins», essentiels ou non tout en réduisant drastiquement la consommation de matières (notamment non renouvelables) et d’énergie, la production de déchets et les impacts environnementaux, surtout le cycle de vie des produits. [1]

Pour mieux connaître le domaine des low-tech, 2 lectures particulièrement pertinentes sont:

Aujourd'hui, les Communs sont surtout liés à de l'immatériel (des connaissances, des codes logiciels, des organisations,...) mais le domaine des low-tech et plus largement des technologies fait appel à de la matière et des systèmes physiques, ce qui n'est pas toujours évident aux yeux des praticiens du numérique (!).

Ainsi:

Remarques

2- Les 3 piliers

2.1- Les ressources

Les ressources peuvent être immatérielles comme les connaissances, les logiciels, ... ou matérielles comme des machines, des lieux,...

En low-tech, voici quelques exemples identifiés de ressources collectives:

Connaissances:

Ressources matérielles (exemples):

2.2- La gouvernance

La communauté, réunie autour d'une ressource (par exemple un manuel de fabrication d'une LT ou la constitution d'un annuaire de formations en LT), choisit son mode de gouvernance. Elle décide donc de se gouverner elle-même sous la forme qui lui convient le mieux et qui soit adapté en fonction de la ressource gérée (système de vote collectif, confiance mutuelle, système représentatif, do-ocratie,...). Cette gouvernance doit pouvoir être remise en cause par les membres de la communauté elle-même.

Il existe de nombreuses formes de gouvernance possible, certaines plus adaptées que d'autres à un contexte donné. Des outils ont été développés pour encadrer la gestion de ces modes de gouvernance. Des expérimentations sont également documentées sur différentes plate-formes numériques (des rencontres sont également organisées pour partager ces pratiques de gouvernance et avoir des retours d'expérience)

2.3- Les communautés

Les communautés sont les groupements de personnes qui créent et organisent des ressources. Ces communautés peuvent prendre des formes différentes et être plus ou moins formalisées.

2.4- Bien distinguer communauté et ressource

Dans l'approche des Communs, une ressource peut perdurer même si la, ou les, communauté(s) qui gèrent cette ressource, change. Cette dissociation ressource/communauté génère cette stabilité et c'est ce qui fait la force des Communs.

Il existe, néanmoins, un risque que la ressource disparaisse ou se dégrade par manque d'entretien s'il n'y a plus de communauté.

3- Les pratiques autour des Communs

La production de Communs s'appuient sur des outils (économiques, juridiques, numériques,...) mais... ce ne sont que des outils. Mettre une licence Creative Common sur un tutorial de fabrication d'une low-tech ne le transforme pas pour autant en un Commun s'il n'y a pas un accès aux sources, un espace pour échanger sur l'évolution de la documentation, etc... De même, rendre un code ou un plan de fabrication Open Source ne veut pas nécessairement dire qu'il sera accessible et compréhensible sans expliciter le fonctionnement ou les raisons des choix techniques.

Point d'attention: certains systèmes collaboratifs servent à alimenter des bases de données (par exemple: un appel à fournir des sites webs sur un thème donné). Il y a un risque que les contributeurs n'aient que peu de prise quant aux choix qui sont fait sur ces données (quelles données sont intégrées et lesquelles sont rejetées), à quoi seront utilisées ces données, etc... Ces systèmes sont louables dans l'idée mais il y a un risque réel que les contributeurs soient dépossédés de leurs apports et que cette ressource (la base de données) soit rendue inaccessible voire perdue si la structure porteuse de la base de données disparaît et que les contributeurs ne puissent rien y faire. Ces pratiques dites "collaboratives" ne permettent pas vraiment de reconnaître la contribution individuelle ou le travail fourni autrement que par une reconnaissance globale. Les wiki (Wikipedia par ex.) permettent d'identifier, par l'historique, les acteurs qui contribuent aux rédactions.

Dans cette partie, il va être évoqué:

3.1- Outils numériques

3.2- Les licences

3.3- Modèles économiques / valorisation de la contribution

Une des limites, dans la contribution aux Communs, est le temps à consacrer à leur création et leur entretien, surtout pour les Communs de la connaissance et pour l'entretien des organisations de ces Communs parce que ce travail n'a de valeur que sur du long terme. Ce travail reste difficile à faire reconnaitre auprès de la société humaine et à financer et les Communs autour des LT n'échappent pas à cette situation. Il n'existe pas de modèles économiques fonctionnels à grande échelle parce que le recul n'est pas suffisant mais une série d'expérimentation permet déjà de dégager quelques pratiques et des axes d'action, comme ces rencontres de 2016 le montrent.

3.4- Les structures juridiques

Les communautés peuvent se structurer en s'appuyant sur des structures juridiques mais ce n'est pas une obligation. Pour rappel, ce n'est pas le seul choix de structuration juridique qui va permettre de gérer une communauté avec une gouvernance ouverte cohérente avec l'esprit des communs (on peut très bien créer une association avec une gouvernance pyramidale).

4- Exemples de low-tech en Communs

Quelques exemples de low-tech ou de démarches dans cette posture qui sont traités comme des Communs. A chacun des cas, on identifie ce qui est de l'ordre de la ressource, de la communauté, de la gouvernance et des règles de gestion associées. Cette liste n'a pas vocation à être exhaustive mais à donner des exemples variés pour appuyer les propos de cette page.

4.1- Production de gel hydroalcoolique

4.2- Hack2Eaux

4.3- La maison rustique

4.4- L'atelier paysan

4.5- La Fabrique des mobilités & les low-tech

4.6- Open Energy Monitor

L'Open Energy Monitor est un système de monitoring de la consommation et de la production d'énergie électrique. Le système est en open-source et *complètement documenté* sur un wiki, le code et tous les plans sont hébergés sur un compte github (ressources). La communauté d'utilisateurs et de contributeurs de ce système de mesure échange sur un forum tant sur le développement que sur la gouvernance.

5- Licence de la page wiki

Cette page s'appuie sur des documents issues d'autres documents, en particulier de Wikipedia et d'autres wiki (les liens vers les sources sont mentionnés à chaque fois). En fonction de la licence de ces sources, cette page est donc sous licence Creative Commons.

6- Notes et références