Przeglądaj źródła

More links

master
David Larlet 2 lat temu
rodzic
commit
228f8b6ebb

+ 254
- 0
cache/2022/2ce856390079feed694a41bb2f2f42f1/index.html Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,254 @@
<!doctype html><!-- This is a valid HTML5 document. -->
<!-- Screen readers, SEO, extensions and so on. -->
<html lang="fr">
<!-- Has to be within the first 1024 bytes, hence before the `title` element
See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
<meta name="viewport" content="width=device-width,initial-scale=1">
<!-- Required to make a valid HTML5 document. -->
<title>la fin d’un totem néolibéral (archive) — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Publication mise en cache pour en conserver une trace.">
<!-- That good ol' feed, subscribe :). -->
<link rel="alternate" type="application/atom+xml" title="Feed" href="/david/log/">
<!-- Generated from https://realfavicongenerator.net/ such a mess. -->
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/static/david/icons2/apple-touch-icon.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="32x32" href="/static/david/icons2/favicon-32x32.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="16x16" href="/static/david/icons2/favicon-16x16.png">
<link rel="manifest" href="/static/david/icons2/site.webmanifest">
<link rel="mask-icon" href="/static/david/icons2/safari-pinned-tab.svg" color="#07486c">
<link rel="shortcut icon" href="/static/david/icons2/favicon.ico">
<meta name="msapplication-TileColor" content="#f7f7f7">
<meta name="msapplication-config" content="/static/david/icons2/browserconfig.xml">
<meta name="theme-color" content="#f7f7f7" media="(prefers-color-scheme: light)">
<meta name="theme-color" content="#272727" media="(prefers-color-scheme: dark)">
<!-- Documented, feel free to shoot an email. -->
<link rel="stylesheet" href="/static/david/css/style_2021-01-20.css">
<!-- See https://www.zachleat.com/web/comprehensive-webfonts/ for the trade-off. -->
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<script>
function toggleTheme(themeName) {
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-dark',
themeName === 'dark'
)
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-light',
themeName === 'light'
)
}
const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme !== 'undefined') {
toggleTheme(selectedTheme)
}
</script>

<meta name="robots" content="noindex, nofollow">
<meta content="origin-when-cross-origin" name="referrer">
<!-- Canonical URL for SEO purposes -->
<link rel="canonical" href="https://lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal/">

<body class="remarkdown h1-underline h2-underline h3-underline em-underscore hr-center ul-star pre-tick" data-instant-intensity="viewport-all">


<article>
<header>
<h1>la fin d’un totem néolibéral</h1>
</header>
<nav>
<p class="center">
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="https://lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal/" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
</p>
</nav>
<hr>
<p><strong>En annulant quelque 300 milliards de dollars de dette étudiante contractée par 43 millions d’Américains, Joe Biden n’a pas uniquement tenu une promesse de campagne concédée à la gauche américaine ni pris une décision électoralement habile à deux mois des élections de mi-mandat. Il a surtout fait tomber un totem néolibéral et conservateur : celui de l’absolue nécessité de payer ses dettes. La droite américaine a réagi avec autant d’hystérie et de colère que de nombreux anciens conseillers d’Obama. Preuve que ce qui se joue dépasse largement la question de la dette étudiante.</strong></p>

<p>D’un trait de plume, Joe Biden vient d’annuler 10 000 dollars de dette étudiante pour tous les Américains gagnant moins de 125 000 dollars par an. Ceux qui avaient contracté leurs prêts en tant qu’étudiants boursiers voient le montant de l’annulation porté à 20 000 dollars. Au total, près de 45 millions d’Américains sont directement concernés par <a target="_blank" rel="noreferrer noopener" href="https://prospect.org/education/joe-biden-s-student-debt-forgiveness-is-a-good-start/">cette mesure</a>, dont le coût est estimé à 300 milliards de dollars. Il sera supporté par le gouvernement fédéral, qui détient plus ou moins directement les créances concernées. Pour l’État américain, il s’agit essentiellement d’un jeu d’écritures comptables entre la FED et le Trésor. Mais pour les bénéficiaires, cette décision offre une bouffée d’oxygène inespérée.</p>

<p>En 2022, 47 millions d’Américains doivent rembourser une dette étudiante s’élevant à 1700 milliards de dollars. Soit 37 000 dollars par personne et en moyenne, pour des mensualités <a target="_blank" rel="noreferrer noopener" href="https://thecollegeinvestor.com/33643/average-student-loan-monthly-payment/#:~:text=Final%20Thoughts-,The%20Average%20Student%20Loan%20Monthly%20Payment%20In%20The%20US,loan%20monthly%20payment%20is%20%24393.">de l’ordre de 400 dollars</a>. Ces chiffres masquent une réalité plus dramatique. 40 % des emprunteurs ont abandonné leurs études en cours de route, souvent du fait des contraintes financières. Ils font face à une double peine : une dette élevée, et pas de diplômes pour obtenir un emploi qualifié susceptible de les aider à rembourser leurs créances. Or, du fait des taux différés souvent importants, même les diplômés payent parfois les intérêts de leurs prêts pendant des années sans parvenir à réduire le principal. Un tiers des emprunts ne sont ainsi jamais remboursés, selon les chiffres du ministère de l’Éducation.</p>

<p>Les dettes étudiantes limitent la capacité des débiteurs à obtenir d’autres crédits (immobiliers, automobiles) et freinent leur entrée dans la vie active. Comme le <a href="https://www.nytimes.com/2022/05/14/opinion/student-debt-cancel.html" target="_blank" rel="noreferrer noopener">reconnaît</a> le <em>New York Times</em>, ces dettes « retardent les mariages, repoussent l’arrivée des premiers enfants et empêchent les diplômés endettés d’accéder au niveau de vie de la classe moyenne ». Loin de permettre un nivellement par le haut, l’éducation supérieure devient un facteur d’aggravation des inégalités. Les personnes issues de familles à faibles revenus s’endettent plus fortement, ce qui accroît drastiquement le coût de leurs études, comparé aux étudiants issus des classes supérieures dont les parents financent les études.</p>
<div id="newsletter-634db90676ea4" class="block-newsletter">
<div class="bg-pink -mx-16 md:mx-0 px-16 h-full md:px-40 py-30 shadow-block newsletter-block">
<p class="font-archivo-black text-39 leading-41 md:text-26 md:leading-30 xl:text-43 xl:leading-41 -tracking-15 text-dark-blue uppercase block">Recevez nos derniers articles</p>
<p class="hidden">Newsletter Sendinblue</p>


</div>
</div>

<blockquote class="wp-block-quote"><p>Pour ce cadre républicain, l’annulation de la dette « établit un dangereux précédent ». Sur cet aspect, la droite ultraconservatrice est rejointe par le centre néolibéral démocrate, à commencer par les anciens conseillers économiques de Barack Obama et le prestigieux <em>New York Times</em>. </p></blockquote>

<p>Ainsi, la dette étudiante moyenne des Afro-Américains atteignait 52 000 dollars en 2020, près du double des étudiants blancs. Douze ans après être sortis de l’université, ils devaient <a href="https://www.higheredtoday.org/2018/05/21/new-analysis-reinforces-racial-disparities-student-debt/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">encore rembourser 112 %</a> du montant initial en moyenne. Parmi les personnes endettées, on trouve de nombreux étudiants victimes des pratiques prédatrices d’universités privées de faible qualité et d’organismes de crédits rapaces, qui opèrent comme intermédiaires entre le gouvernement fédéral et les potentiels emprunteurs. </p>

<p>En réponse à cette crise profonde, l’aile gauche démocrate exigeait l’annulation de toutes les dettes étudiantes. Fidèle à lui-même, Joe Biden a concédé le minimum. Ce qui est loin d’être insignifiant : <a target="_blank" rel="noreferrer noopener" href="https://www.peoplespolicyproject.org/2022/08/22/bidens-student-debt-decision/">un emprunteur sur trois</a> va voir la totalité de sa dette étudiante effacée, et un sur deux l’aura réduite de moitié ou mieux. Parce que les dettes les plus faibles sont souvent celles des populations les plus défavorisées, qui n’ont pas fait de longues études prestigieuses (médecine, droit) dans les grandes universités, elles sont les premières bénéficiaires de cette annulation partielle. Jusqu’à 90% du montant total de l’annulation sera perçu par des individus ayant un salaire inférieur au revenu moyen. Selon les estimations de la Maison-Blanche, 20 millions d’Américains vont voir la totalité de leur dette étudiante effacée.</p>

<p>Bien sûr, de nombreux emprunteurs vont continuer d’être écrasés par le poids des créances restantes. Et sans réforme structurelle de l’éducation supérieure, la génération suivante va progressivement se retrouver dans une situation similaire. Mais cette demi-mesure, appliquée par directive ministérielle, est suffisamment révolutionnaire pour provoquer une crise d’angoisse chez les néolibéraux et conservateurs américains.</p>

<h2><strong>Néolibéraux et conservateurs paniquent </strong></h2>

<p>Côté républicain, l’hostilité n’a rien de surprenant. Mitch McConnell, le leader de l’opposition au Sénat, <a href="https://twitter.com/LeaderMcConnell/status/1562473856182677504/photo/1" target="_blank" rel="noreferrer noopener">a dénoncé</a> « un crachat à la figure des familles américaines qui ont économisé durement pour payer leurs études, ceux qui ont remboursé leurs prêts, décidé de ne pas faire d’études supérieures ou de s’engager dans l’armée pour financer leurs diplômes ». Pour lui, il s’agit « d’une décision injuste » qui « redistribue les richesses en prenant aux travailleurs pour donner aux élites » afin de « motiver la base électorale des démocrates ». En résumé, puisque l’annulation ne profite pas à tout le monde, elle n’aurait pas dû être décidée. Avec une telle logique, il faudrait supprimer l’école publique et les transports en commun…</p>

<p>En réalité, la décision de Biden <a href="https://thehill.com/changing-america/enrichment/education/3614404-most-americans-support-student-loan-forgiveness-poll-finds/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">est très populaire</a>, y compris chez les électeurs républicains qui n’ont pas ou plus de prêts étudiants, mais voient leurs enfants ou petits-enfants plier sous le poids des dettes. Les <a href="https://www.brookings.edu/blog/fixgov/2022/09/06/do-americans-support-president-bidens-student-loan-plan/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">enquêtes d’opinion</a> et <a href="https://twitter.com/StrikeDebt/status/1565714548442611712" target="_blank" rel="noreferrer noopener">reportages sur le terrain</a> ne laissent guère de place au doute. Ce qui n’a pas empêché les médias conservateurs de tirer à boulets rouges sur cette décision. Sean Hannity, le présentateur vedette de FoxNews, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=OV2MQ692fVQ&amp;t=82s" target="_blank" rel="noreferrer noopener">a dénoncé</a> « un plan de sauvetage pour les riches, pour qu’ils puissent envoyer leurs enfants à l’université » avant de se contredire bizarrement en déclarant « soyons honnêtes, qui va profiter de ce plan ? Les classes moyennes ! Quand on y réfléchit, les gens qui sortent tout juste de l’université ne gagnent pas beaucoup d’argent, ceux qui travaillent pour mon émission par exemple, ils ne gagnent pas 125 000 dollars par an, ils seront éligibles à ce plan ». Une perspective qui lui fait visiblement perdre ses moyens.</p>

<p>La droite <em>trumpiste</em> montre ainsi ses vraies couleurs. Loin de défendre « le peuple » et la classe ouvrière, elle s’oppose aux politiques redistributrices. L’élue trumpiste et <a href="https://lvsl.fr/qanon-la-mouvance-post-trumpiste-qui-fait-trembler-lamerique/">pro-QAnon</a> Marjorie Taylor Greene a ainsi qualifié cette annulation partielle de « profondément injuste ». La Maison-Blanche a contre-attaqué, en rappelant que dans le cadre des politiques Covid, sa PME avait souscrit un prêt de 183 504 dollars auprès de l’État, qui avait été effacé par le gouvernement fédéral. De manière presque caricaturale, la droite démontre qu’elle est favorable à l’annulation des dettes lorsqu’il s’agit de secourir les banques et les entreprises, et y est opposée lorsqu’il s’agit de venir en aide aux travailleurs américains. </p>

<p></p>

<p>La réponse du Parti républicain est également électoraliste. Comme l’a reconnu le sénateur <em>trumpiste </em>Ted Cruz dans un podcast, « il y a un risque réel que l’annulation de la dette étudiante augmente la participation des électeurs démocrates aux <em>midterms</em> ». D’où ce tir de barrage à destination de l’opinion.</p>

<p>La seconde préoccupation de la droite est illustrée par la tentation de recourir à la voie judiciaire pour contester la directive de Biden devant la Cour suprême. Pour l’un des principaux cadres républicains qui organisent cet effort désespéré, l’annulation de la dette « établit un dangereux précédent ».</p>

<p>Sur ce second aspect, la droite ultraconservatrice est rejointe par le centre néolibéral démocrate, à commencer par les anciens conseillers économiques de Barack Obama et le prestigieux <em>New York Times</em>. </p>

<p>Le journal de centre-gauche avait mené une véritable campagne contre la proposition d’annulation de la dette étudiante, publiant de nombreuses tribunes hostiles et un éditorial aux arguments particulièrement surprenants. En substance, le <em>Times</em> déplorait l’extrême gravité de la situation, mais refusait l’idée d’une solution impliquant l’annulation de la dette. Comme chez les conservateurs, il soulignait le côté « injuste » et le risque d’établir un dangereux précédent.</p>

<p>De nombreux anciens cadres de l’administration Obama sont également montés au créneau. Larry Summers, l’architecte du sauvetage bancaire et du plan de relance d’Obama, a <a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-08-22/larry-summers-says-student-loan-debt-relief-is-inflationary" target="_blank" rel="noreferrer noopener">vigoureusement dénoncé</a> une politique inflationniste et « déraisonnablement généreuse » qui se substituerait à des aides ciblées pour faciliter l’accès à l’éducation supérieure. Comme si les deux politiques étaient mutuellement exclusives et que la réforme de l’éducation supérieure proposée par Biden ne venait pas d’être torpillée au Sénat… L’autre économiste en chef des années Obama, Jason Furman, a publié de multiples tribunes dans les journaux plus ou moins proches du parti démocrate pour s’opposer à cette décision « inconsidérée », « qui jette de l’huile sur le feu de l’inflation ». À peine la décision de Biden rendue publique, il a vidé son sac sur Twitter : </p>

<p></p>

<p>Parmi ses inquiétudes, on retrouve de nouveau le risque d’établir un précédent dangereux. Melissa Kearny, économiste au <em>Brookings Institute</em>, un cercle de réflexion proche du parti démocrate, a qualifié l’annulation partielle de « décision incroyablement mauvaise » et s’est publiquement demandé si les économistes de l’administration Biden n’allaient pas mourir de honte après avoir laissé faire une telle infamie. Ben Ritz, le directeur du cercle de réflexion <em>Progressive Policy Institue</em>, a demandé à ce que tous les conseillers de Biden qui ont travaillé sur ce décret soient limogés après les élections de mi-mandat. À chaque fois, les arguments de fond qui accompagnent <a href="https://prospect.org/economy/why-obama-era-economists-are-so-mad-about-student-debt-relief/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">ces réactions épidermiques</a> rejoignent peu ou prou ceux du Parti républicain.</p>

<p>Une première cause de cette hostilité inédite vient du fait que cette politique contredit et ridiculise <a href="https://prospect.org/economy/why-obama-era-economists-are-so-mad-about-student-debt-relief/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">l’action de ces mêmes économistes</a> au sein de l’administration Obama. Face à la crise des <em>subprimes</em>, Summers et Furman avaient mis en place un plan extrêmement complexe et ciblé dans le but d’éviter les expulsions de détenteurs de crédits immobiliers. Le mécanisme avait pour principale fonction de sauver les banques, comme l’avait admis le ministre des Finances d’Obama Timothy Geithner, qui comparait le plan à « de la mousse pour la piste d’atterrissage ». Dans son image, la mousse était constituée des dix millions de familles américaines qui allaient se retrouver à la rue pour amortir l’atterrissage du Boeing 777 censé représenter les banques privées.</p>

<blockquote class="wp-block-quote"><p>En clair, Biden abat un totem néolibéral en rompant avec le célèbre adage « les dettes doivent toujours être remboursées ». Le danger n’est pas tant le risque inflationniste que le fait d’offrir une victoire idéologique à la gauche américaine</p></blockquote>

<p>L’obsession des conseillers d’Obama pour éviter que des emprunteurs indisciplinés ou des gens trop fortunés bénéficient de l’aide d’État pour éponger les crédits immobiliers avait provoqué <a href="https://www.propublica.org/article/by-the-numbers-a-revealing-look-at-the-mortgage-mod-meltdown" target="_blank" rel="noreferrer noopener">un échec retentissant du plan</a>. À peine un million de familles ont perçu l’aide à temps, alors que l’administration Obama n’a réussi à dépenser que 3 % du budget autorisé par le Congrès pour éviter une vague d’évictions.</p>

<p>Les mêmes obsessions se retrouvent au cœur du discours des opposants démocrates à l’annulation partielle décrétée par Biden : elle risquerait de profiter à des Américains non méritants ou trop aisés, ne ciblerait pas assez efficacement ceux qui ont le plus besoin d’aide et découragerait les futurs emprunteurs de payer leurs dettes. Pour Elizabeth Popp Berman, chercheuse à l’Université du Michigan, l’annulation partielle représente <a href="https://prospect.org/economy/student-loan-debate-reveals-limits-of-economist-style-thinking/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">une profonde rupture</a> avec le modèle économique dominant et une remise en cause du système de pensée des cercles de conseillers et experts en politiques publiques de Washington.</p>

<p>Leur logiciel idéologique est remis en cause par l’approche de Biden : une annulation quasi universelle, sans condition, et, ultime affront, financée par l’endettement public. En clair, Biden abat un totem néolibéral en rompant avec le célèbre adage « les dettes doivent toujours être remboursées ». Le danger n’est pas tant le risque inflationniste que le fait d’offrir une victoire idéologique à la gauche américaine, qui ringardise superbement l’approche suivie par Obama et ses conseillers face à la crise des <em>subprimes</em>. </p>

<h2><strong>Une victoire idéologique majeure pour l’aile gauche américaine</strong></h2>

<p>La première personnalité politique à avoir porté l’annulation de la dette étudiante sans passer par le Congrès n’est pas Bernie Sanders, mais Jill Stein, candidate indépendante du Green Party (écologiste, situé à la gauche du parti démocrate) lors de la présidentielle de 2016. À cette époque, même des comédiens marqués à gauche tels que John Oliver, avaient tourné la proposition en ridicule : « c’est comme si elle proposait de rendre les États-Unis indépendants énergétiquement en ordonnant au service postal national d’envahir le Canada. Non Jill, c’est une très mauvaise idée, irréaliste, et il semblerait que tu n’y comprennes rien ». Signe du chemin parcouru en six ans, c’est une mesure que Joe Biden vient de faire sienne. </p>

<p>Il remplit ainsi sa promesse de campagne, formulée en réponse aux programmes d’Elizabeth Warren et de Bernie Sanders au cours des primaires de 2020. La première souhaitait faire annuler 50 000 dollars de dette étudiante détenue par chaque débiteur gagnant moins de 100 000 dollars par an, pour un coût total de 640 milliards. Le second avait proposé, en accord avec sa philosophie <em>socialiste</em>, une annulation universelle, sans condition et totale de la dette étudiante. Depuis qu’il est à la Maison-Blanche, Biden faisait l’objet de multiples pressions de la part de militants et d’élus progressistes pour le contraindre à tenir son engagement.</p>

<p>L’annulation de la dette étudiante est rapidement devenue un cheval de bataille de la gauche américaine, pour au moins deux raisons. Politiquement, il s’agit d’une des rares réformes ambitieuses applicables <a href="https://www.theregreview.org/2017/01/06/herrine-future-educations-power-to-cancel-debt/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">sans passer par le Congrès</a>. Depuis le <em>Higher education act </em>de1965, l’exécutif est autorisé à effacer les dettes étudiantes détenues par l’État fédéral sous la clause de <em>compromise and settlement</em>. Cette disposition a été invoquée par Trump puis Biden pour suspendre les mensualités des prêts étudiants depuis le début de la crise Covid, l’État fédéral détenant l’essentiel des créances étudiantes. Pour les annuler, une simple directive du ministère de l’Éducation suffit. Elles sont ensuite retirées du bilan financier du gouvernement sans nécessiter de nouvelles dépenses ou sources de financement. </p>

<p>Deuxièmement, l’annulation constitue une politique publique qui cible en priorité l’électorat clé de la gauche américaine : la jeunesse diplômée et défavorisée. Les bénéfices attendus dépassent les simples emprunteurs. Leurs familles profitent plus ou moins directement de l’effacement de leur dette, tandis qu’une <a href="http://www.levyinstitute.org/publications/the-macroeconomic-effects-of-student-debt-cancellation" target="_blank" rel="noreferrer noopener">étude économique</a> a estimé l’apport de l’annulation totale de la dette étudiante à 1000 milliards de dollars de PIB supplémentaire et 0,3 point de chômage en moins. Enfin, cette politique s’inscrit dans une approche fondamentalement différente de l’éducation supérieure, considérée non plus comme un investissement laissé au choix des individus, mais comme un droit inaliénable et un bien commun et qui, à ce titre, doit être fournie gratuitement. C’est pourquoi cette proposition s’inscrit dans un programme plus vaste visant à rétablir la gratuité de l’éducation supérieure, arbitrairement décrétée comme payante là où le primaire et secondaire sont accessibles gratuitement à tous les enfants américains.</p>

<p>En obtenant cette annulation, la gauche remporte une importante victoire idéologique. D’habitude, les annulations de dettes sans contrepartie sont accordées aux banques, assurances, organismes financiers et entreprises. Pas aux classes moyennes et populaires. </p>

<p>Ce succès résulte de la mobilisation des militants et des élus progressistes, qui ont acquis à leur cause de nombreux cadres plus modérés du parti. En particulier, le sénateur de New York, Chuck Schumer, président de la majorité démocrate au Sénat, a défendu l’idée d’une large annulation de la dette. Ce revirement s’explique certainement par la menace d’une primaire que faisait peser sur lui l’élue de gauche radicale Alexandria Ocasio-Cortez, elle aussi fortement mobilisée en faveur d’une annulation totale de la dette étudiante. </p>

<p>Les circonstances politiques ont également aidé. Depuis la crise du Covid, le gouvernement fédéral a largement recouru à la création monétaire pour financer ses politiques de soutien aux entreprises et à la population. Dès 2020 et sous Donald Trump, un moratoire a été instauré sur le remboursement des prêts étudiants, toujours sur pression de la gauche américaine. Ce moratoire a coûté la bagatelle de 130 milliards de dollars au Trésor américain en deux ans et demi (sous la forme d’intérêts non perçus) et effectivement effacé quelque 5000 dollars de dette pour la majorité des détenteurs de prêts étudiants. Annuler purement et simplement une large part de la dette restante représentait l’étape logique suivante. </p>

<h2><strong>Aux origines du mal</strong></h2>

<p>Du reste, les 1700 milliards de dettes étudiantes ne tombent pas du ciel. Ils découlent d’un choix prenant racine dans les années 1960. Face à l’agitation politique qui dominait alors les campus américains et structurait la résistance à la guerre du Viet Nam, les élites conservatrices avaient tiré la sonnette d’alarme. Le directeur du FBI Edgard Hoover et le patron de la CIA John McCone <a href="https://theintercept.com/2022/08/25/student-loans-debt-reagan/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">décrivaient</a> le campus de Berkley (Californie) comme étant « sous influence communiste » – situation qui « nécessitait une action corrective ».</p>

<p>Avec l’élection de l’acteur de série B Ronald Reagan au poste de gouverneur de Californie, la droite conservatrice avait pu commencer à restreindre les budgets des universités publiques. Roger Freeman, son conseiller à l’éducation, déclarait : « nous faisons face au risque de produire un prolétariat instruit, ce serait de la dynamite ! On doit être sélectif !». Couper les subventions publiques et transférer le coût des études sur les étudiants, incités à s’endetter pour payer leurs frais d’inscriptions, devait permettre de placer une barrière à l’entrée des études supérieures. Il s’agissait d’une petite révolution : jusqu’ici, les politiques publiques visaient à éduquer un maximum de citoyens, gratuitement. </p>

<p>Les frais d’inscriptions en Université ont ainsi augmenté progressivement depuis le début des années 1970, sous l’effet des baisses des subventions, de la privatisation accrue et de la mise en concurrence des universités. À ce titre, la crise des <em>subprimes</em> a provoqué une accélération spectaculaire du coût des études. Les États étant responsables du budget des universités, les politiques austéritaires mises en place après la crise de 2008 ont asséché les caisses des pouvoirs publics locaux et incité à des coupes drastiques dans l’éducation supérieure. <a href="https://jacobin.com/2022/08/student-debt-relief-us-military-predatory-recruitment" target="_blank" rel="noreferrer noopener">Une aubaine pour l’armée américaine</a>, qui recrute les jeunes issus de milieux défavorisés contre l’engagement de payer leurs études universitaires à la fin du service militaire. </p>

<p>L’annulation partielle de la dette étudiante décrétée par Joe Biden est le premier effort sérieux pour inverser la tendance initiée à la fin des années 1960. Bien qu’insuffisante, elle constitue une victoire significative de la gauche américaine, susceptible d’affaiblir le carcan néolibéral qui domine Washington. </p>
</article>


<hr>

<footer>
<p>
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="/david/log/" title="Accès au flux RSS"><svg class="icon icon-rss2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-rss2"></use>
</svg> Suivre</a> •
<a href="http://larlet.com" title="Go to my English profile" data-instant><svg class="icon icon-user-tie">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-user-tie"></use>
</svg> Pro</a> •
<a href="mailto:david%40larlet.fr" title="Envoyer un courriel"><svg class="icon icon-mail">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-mail"></use>
</svg> Email</a> •
<abbr class="nowrap" title="Hébergeur : Alwaysdata, 62 rue Tiquetonne 75002 Paris, +33184162340"><svg class="icon icon-hammer2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-hammer2"></use>
</svg> Légal</abbr>
</p>
<template id="theme-selector">
<form>
<fieldset>
<legend><svg class="icon icon-brightness-contrast">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-brightness-contrast"></use>
</svg> Thème</legend>
<label>
<input type="radio" value="auto" name="chosen-color-scheme" checked> Auto
</label>
<label>
<input type="radio" value="dark" name="chosen-color-scheme"> Foncé
</label>
<label>
<input type="radio" value="light" name="chosen-color-scheme"> Clair
</label>
</fieldset>
</form>
</template>
</footer>
<script src="/static/david/js/instantpage-5.1.0.min.js" type="module"></script>
<script>
function loadThemeForm(templateName) {
const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

form.addEventListener('change', (e) => {
const chosenColorScheme = e.target.value
localStorage.setItem('theme', chosenColorScheme)
toggleTheme(chosenColorScheme)
})

const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
let mediaRules = []
for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
</script>
</body>
</html>

+ 170
- 0
cache/2022/2ce856390079feed694a41bb2f2f42f1/index.md Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,170 @@
title: la fin d’un totem néolibéral
url: https://lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal/
hash_url: 2ce856390079feed694a41bb2f2f42f1
<p><strong>En annulant quelque 300 milliards de dollars de dette étudiante contractée par 43 millions d’Américains, Joe Biden n’a pas uniquement tenu une promesse de campagne concédée à la gauche américaine ni pris une décision électoralement habile à deux mois des élections de mi-mandat. Il a surtout fait tomber un totem néolibéral et conservateur : celui de l’absolue nécessité de payer ses dettes. La droite américaine a réagi avec autant d’hystérie et de colère que de nombreux anciens conseillers d’Obama. Preuve que ce qui se joue dépasse largement la question de la dette étudiante.</strong></p>



<p>D’un trait de plume, Joe Biden vient d’annuler 10 000 dollars de dette étudiante pour tous les Américains gagnant moins de 125 000 dollars par an. Ceux qui avaient contracté leurs prêts en tant qu’étudiants boursiers voient le montant de l’annulation porté à 20 000 dollars. Au total, près de 45 millions d’Américains sont directement concernés par <a target="_blank" rel="noreferrer noopener" href="https://prospect.org/education/joe-biden-s-student-debt-forgiveness-is-a-good-start/">cette mesure</a>, dont le coût est estimé à 300 milliards de dollars. Il sera supporté par le gouvernement fédéral, qui détient plus ou moins directement les créances concernées. Pour l’État américain, il s’agit essentiellement d’un jeu d’écritures comptables entre la FED et le Trésor. Mais pour les bénéficiaires, cette décision offre une bouffée d’oxygène inespérée.</p>



<p>En 2022, 47 millions d’Américains doivent rembourser une dette étudiante s’élevant à 1700 milliards de dollars. Soit 37 000 dollars par personne et en moyenne, pour des mensualités <a target="_blank" rel="noreferrer noopener" href="https://thecollegeinvestor.com/33643/average-student-loan-monthly-payment/#:~:text=Final%20Thoughts-,The%20Average%20Student%20Loan%20Monthly%20Payment%20In%20The%20US,loan%20monthly%20payment%20is%20%24393.">de l’ordre de 400 dollars</a>. Ces chiffres masquent une réalité plus dramatique. 40 % des emprunteurs ont abandonné leurs études en cours de route, souvent du fait des contraintes financières. Ils font face à une double peine : une dette élevée, et pas de diplômes pour obtenir un emploi qualifié susceptible de les aider à rembourser leurs créances. Or, du fait des taux différés souvent importants, même les diplômés payent parfois les intérêts de leurs prêts pendant des années sans parvenir à réduire le principal. Un tiers des emprunts ne sont ainsi jamais remboursés, selon les chiffres du ministère de l’Éducation.</p>



<p>Les dettes étudiantes limitent la capacité des débiteurs à obtenir d’autres crédits (immobiliers, automobiles) et freinent leur entrée dans la vie active. Comme le <a href="https://www.nytimes.com/2022/05/14/opinion/student-debt-cancel.html" target="_blank" rel="noreferrer noopener">reconnaît</a> le <em>New York Times</em>, ces dettes « retardent les mariages, repoussent l’arrivée des premiers enfants et empêchent les diplômés endettés d’accéder au niveau de vie de la classe moyenne ». Loin de permettre un nivellement par le haut, l’éducation supérieure devient un facteur d’aggravation des inégalités. Les personnes issues de familles à faibles revenus s’endettent plus fortement, ce qui accroît drastiquement le coût de leurs études, comparé aux étudiants issus des classes supérieures dont les parents financent les études.</p>
<div id="newsletter-634db90676ea4" class="block-newsletter">
<div class="bg-pink -mx-16 md:mx-0 px-16 h-full md:px-40 py-30 shadow-block newsletter-block">
<p class="font-archivo-black text-39 leading-41 md:text-26 md:leading-30 xl:text-43 xl:leading-41 -tracking-15 text-dark-blue uppercase block">Recevez nos derniers articles</p>
<p class="hidden">Newsletter Sendinblue</p>

</div>
</div>


<blockquote class="wp-block-quote"><p>Pour ce cadre républicain, l’annulation de la dette « établit un dangereux précédent ». Sur cet aspect, la droite ultraconservatrice est rejointe par le centre néolibéral démocrate, à commencer par les anciens conseillers économiques de Barack Obama et le prestigieux <em>New York Times</em>. </p></blockquote>



<p>Ainsi, la dette étudiante moyenne des Afro-Américains atteignait 52 000 dollars en 2020, près du double des étudiants blancs. Douze ans après être sortis de l’université, ils devaient <a href="https://www.higheredtoday.org/2018/05/21/new-analysis-reinforces-racial-disparities-student-debt/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">encore rembourser 112 %</a> du montant initial en moyenne. Parmi les personnes endettées, on trouve de nombreux étudiants victimes des pratiques prédatrices d’universités privées de faible qualité et d’organismes de crédits rapaces, qui opèrent comme intermédiaires entre le gouvernement fédéral et les potentiels emprunteurs. </p>



<p>En réponse à cette crise profonde, l’aile gauche démocrate exigeait l’annulation de toutes les dettes étudiantes. Fidèle à lui-même, Joe Biden a concédé le minimum. Ce qui est loin d’être insignifiant : <a target="_blank" rel="noreferrer noopener" href="https://www.peoplespolicyproject.org/2022/08/22/bidens-student-debt-decision/">un emprunteur sur trois</a> va voir la totalité de sa dette étudiante effacée, et un sur deux l’aura réduite de moitié ou mieux. Parce que les dettes les plus faibles sont souvent celles des populations les plus défavorisées, qui n’ont pas fait de longues études prestigieuses (médecine, droit) dans les grandes universités, elles sont les premières bénéficiaires de cette annulation partielle. Jusqu’à 90% du montant total de l’annulation sera perçu par des individus ayant un salaire inférieur au revenu moyen. Selon les estimations de la Maison-Blanche, 20 millions d’Américains vont voir la totalité de leur dette étudiante effacée.</p>



<p>Bien sûr, de nombreux emprunteurs vont continuer d’être écrasés par le poids des créances restantes. Et sans réforme structurelle de l’éducation supérieure, la génération suivante va progressivement se retrouver dans une situation similaire. Mais cette demi-mesure, appliquée par directive ministérielle, est suffisamment révolutionnaire pour provoquer une crise d’angoisse chez les néolibéraux et conservateurs américains.</p>




<h2><strong>Néolibéraux et conservateurs paniquent </strong></h2>



<p>Côté républicain, l’hostilité n’a rien de surprenant. Mitch McConnell, le leader de l’opposition au Sénat, <a href="https://twitter.com/LeaderMcConnell/status/1562473856182677504/photo/1" target="_blank" rel="noreferrer noopener">a dénoncé</a> « un crachat à la figure des familles américaines qui ont économisé durement pour payer leurs études, ceux qui ont remboursé leurs prêts, décidé de ne pas faire d’études supérieures ou de s’engager dans l’armée pour financer leurs diplômes ». Pour lui, il s’agit « d’une décision injuste » qui « redistribue les richesses en prenant aux travailleurs pour donner aux élites » afin de « motiver la base électorale des démocrates ». En résumé, puisque l’annulation ne profite pas à tout le monde, elle n’aurait pas dû être décidée. Avec une telle logique, il faudrait supprimer l’école publique et les transports en commun…</p>



<p>En réalité, la décision de Biden <a href="https://thehill.com/changing-america/enrichment/education/3614404-most-americans-support-student-loan-forgiveness-poll-finds/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">est très populaire</a>, y compris chez les électeurs républicains qui n’ont pas ou plus de prêts étudiants, mais voient leurs enfants ou petits-enfants plier sous le poids des dettes. Les <a href="https://www.brookings.edu/blog/fixgov/2022/09/06/do-americans-support-president-bidens-student-loan-plan/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">enquêtes d’opinion</a> et <a href="https://twitter.com/StrikeDebt/status/1565714548442611712" target="_blank" rel="noreferrer noopener">reportages sur le terrain</a> ne laissent guère de place au doute. Ce qui n’a pas empêché les médias conservateurs de tirer à boulets rouges sur cette décision. Sean Hannity, le présentateur vedette de FoxNews, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=OV2MQ692fVQ&amp;t=82s" target="_blank" rel="noreferrer noopener">a dénoncé</a> « un plan de sauvetage pour les riches, pour qu’ils puissent envoyer leurs enfants à l’université » avant de se contredire bizarrement en déclarant « soyons honnêtes, qui va profiter de ce plan ? Les classes moyennes ! Quand on y réfléchit, les gens qui sortent tout juste de l’université ne gagnent pas beaucoup d’argent, ceux qui travaillent pour mon émission par exemple, ils ne gagnent pas 125 000 dollars par an, ils seront éligibles à ce plan ». Une perspective qui lui fait visiblement perdre ses moyens.</p>



<p>La droite <em>trumpiste</em> montre ainsi ses vraies couleurs. Loin de défendre « le peuple » et la classe ouvrière, elle s’oppose aux politiques redistributrices. L’élue trumpiste et <a href="https://lvsl.fr/qanon-la-mouvance-post-trumpiste-qui-fait-trembler-lamerique/">pro-QAnon</a> Marjorie Taylor Greene a ainsi qualifié cette annulation partielle de « profondément injuste ». La Maison-Blanche a contre-attaqué, en rappelant que dans le cadre des politiques Covid, sa PME avait souscrit un prêt de 183 504 dollars auprès de l’État, qui avait été effacé par le gouvernement fédéral. De manière presque caricaturale, la droite démontre qu’elle est favorable à l’annulation des dettes lorsqu’il s’agit de secourir les banques et les entreprises, et y est opposée lorsqu’il s’agit de venir en aide aux travailleurs américains. </p>



<p></p>







<p>La réponse du Parti républicain est également électoraliste. Comme l’a reconnu le sénateur <em>trumpiste </em>Ted Cruz dans un podcast, « il y a un risque réel que l’annulation de la dette étudiante augmente la participation des électeurs démocrates aux <em>midterms</em> ». D’où ce tir de barrage à destination de l’opinion.</p>



<p>La seconde préoccupation de la droite est illustrée par la tentation de recourir à la voie judiciaire pour contester la directive de Biden devant la Cour suprême. Pour l’un des principaux cadres républicains qui organisent cet effort désespéré, l’annulation de la dette « établit un dangereux précédent ».</p>



<p>Sur ce second aspect, la droite ultraconservatrice est rejointe par le centre néolibéral démocrate, à commencer par les anciens conseillers économiques de Barack Obama et le prestigieux <em>New York Times</em>. </p>



<p>Le journal de centre-gauche avait mené une véritable campagne contre la proposition d’annulation de la dette étudiante, publiant de nombreuses tribunes hostiles et un éditorial aux arguments particulièrement surprenants. En substance, le <em>Times</em> déplorait l’extrême gravité de la situation, mais refusait l’idée d’une solution impliquant l’annulation de la dette. Comme chez les conservateurs, il soulignait le côté « injuste » et le risque d’établir un dangereux précédent.</p>



<p>De nombreux anciens cadres de l’administration Obama sont également montés au créneau. Larry Summers, l’architecte du sauvetage bancaire et du plan de relance d’Obama, a <a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-08-22/larry-summers-says-student-loan-debt-relief-is-inflationary" target="_blank" rel="noreferrer noopener">vigoureusement dénoncé</a> une politique inflationniste et « déraisonnablement généreuse » qui se substituerait à des aides ciblées pour faciliter l’accès à l’éducation supérieure. Comme si les deux politiques étaient mutuellement exclusives et que la réforme de l’éducation supérieure proposée par Biden ne venait pas d’être torpillée au Sénat… L’autre économiste en chef des années Obama, Jason Furman, a publié de multiples tribunes dans les journaux plus ou moins proches du parti démocrate pour s’opposer à cette décision « inconsidérée », « qui jette de l’huile sur le feu de l’inflation ». À peine la décision de Biden rendue publique, il a vidé son sac sur Twitter : </p>



<p></p>





<p>Parmi ses inquiétudes, on retrouve de nouveau le risque d’établir un précédent dangereux. Melissa Kearny, économiste au <em>Brookings Institute</em>, un cercle de réflexion proche du parti démocrate, a qualifié l’annulation partielle de « décision incroyablement mauvaise » et s’est publiquement demandé si les économistes de l’administration Biden n’allaient pas mourir de honte après avoir laissé faire une telle infamie. Ben Ritz, le directeur du cercle de réflexion <em>Progressive Policy Institue</em>, a demandé à ce que tous les conseillers de Biden qui ont travaillé sur ce décret soient limogés après les élections de mi-mandat. À chaque fois, les arguments de fond qui accompagnent <a href="https://prospect.org/economy/why-obama-era-economists-are-so-mad-about-student-debt-relief/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">ces réactions épidermiques</a> rejoignent peu ou prou ceux du Parti républicain.</p>



<p>Une première cause de cette hostilité inédite vient du fait que cette politique contredit et ridiculise <a href="https://prospect.org/economy/why-obama-era-economists-are-so-mad-about-student-debt-relief/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">l’action de ces mêmes économistes</a> au sein de l’administration Obama. Face à la crise des <em>subprimes</em>, Summers et Furman avaient mis en place un plan extrêmement complexe et ciblé dans le but d’éviter les expulsions de détenteurs de crédits immobiliers. Le mécanisme avait pour principale fonction de sauver les banques, comme l’avait admis le ministre des Finances d’Obama Timothy Geithner, qui comparait le plan à « de la mousse pour la piste d’atterrissage ». Dans son image, la mousse était constituée des dix millions de familles américaines qui allaient se retrouver à la rue pour amortir l’atterrissage du Boeing 777 censé représenter les banques privées.</p>



<blockquote class="wp-block-quote"><p>En clair, Biden abat un totem néolibéral en rompant avec le célèbre adage « les dettes doivent toujours être remboursées ». Le danger n’est pas tant le risque inflationniste que le fait d’offrir une victoire idéologique à la gauche américaine</p></blockquote>



<p>L’obsession des conseillers d’Obama pour éviter que des emprunteurs indisciplinés ou des gens trop fortunés bénéficient de l’aide d’État pour éponger les crédits immobiliers avait provoqué <a href="https://www.propublica.org/article/by-the-numbers-a-revealing-look-at-the-mortgage-mod-meltdown" target="_blank" rel="noreferrer noopener">un échec retentissant du plan</a>. À peine un million de familles ont perçu l’aide à temps, alors que l’administration Obama n’a réussi à dépenser que 3 % du budget autorisé par le Congrès pour éviter une vague d’évictions.</p>



<p>Les mêmes obsessions se retrouvent au cœur du discours des opposants démocrates à l’annulation partielle décrétée par Biden : elle risquerait de profiter à des Américains non méritants ou trop aisés, ne ciblerait pas assez efficacement ceux qui ont le plus besoin d’aide et découragerait les futurs emprunteurs de payer leurs dettes. Pour Elizabeth Popp Berman, chercheuse à l’Université du Michigan, l’annulation partielle représente <a href="https://prospect.org/economy/student-loan-debate-reveals-limits-of-economist-style-thinking/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">une profonde rupture</a> avec le modèle économique dominant et une remise en cause du système de pensée des cercles de conseillers et experts en politiques publiques de Washington.</p>



<p>Leur logiciel idéologique est remis en cause par l’approche de Biden : une annulation quasi universelle, sans condition, et, ultime affront, financée par l’endettement public. En clair, Biden abat un totem néolibéral en rompant avec le célèbre adage « les dettes doivent toujours être remboursées ». Le danger n’est pas tant le risque inflationniste que le fait d’offrir une victoire idéologique à la gauche américaine, qui ringardise superbement l’approche suivie par Obama et ses conseillers face à la crise des <em>subprimes</em>. </p>



<h2><strong>Une victoire idéologique majeure pour l’aile gauche américaine</strong></h2>



<p>La première personnalité politique à avoir porté l’annulation de la dette étudiante sans passer par le Congrès n’est pas Bernie Sanders, mais Jill Stein, candidate indépendante du Green Party (écologiste, situé à la gauche du parti démocrate) lors de la présidentielle de 2016. À cette époque, même des comédiens marqués à gauche tels que John Oliver, avaient tourné la proposition en ridicule : « c’est comme si elle proposait de rendre les États-Unis indépendants énergétiquement en ordonnant au service postal national d’envahir le Canada. Non Jill, c’est une très mauvaise idée, irréaliste, et il semblerait que tu n’y comprennes rien ». Signe du chemin parcouru en six ans, c’est une mesure que Joe Biden vient de faire sienne. </p>



<p>Il remplit ainsi sa promesse de campagne, formulée en réponse aux programmes d’Elizabeth Warren et de Bernie Sanders au cours des primaires de 2020. La première souhaitait faire annuler 50 000 dollars de dette étudiante détenue par chaque débiteur gagnant moins de 100 000 dollars par an, pour un coût total de 640 milliards. Le second avait proposé, en accord avec sa philosophie <em>socialiste</em>, une annulation universelle, sans condition et totale de la dette étudiante. Depuis qu’il est à la Maison-Blanche, Biden faisait l’objet de multiples pressions de la part de militants et d’élus progressistes pour le contraindre à tenir son engagement.</p>



<p>L’annulation de la dette étudiante est rapidement devenue un cheval de bataille de la gauche américaine, pour au moins deux raisons. Politiquement, il s’agit d’une des rares réformes ambitieuses applicables <a href="https://www.theregreview.org/2017/01/06/herrine-future-educations-power-to-cancel-debt/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">sans passer par le Congrès</a>. Depuis le <em>Higher education act </em>de1965, l’exécutif est autorisé à effacer les dettes étudiantes détenues par l’État fédéral sous la clause de <em>compromise and settlement</em>. Cette disposition a été invoquée par Trump puis Biden pour suspendre les mensualités des prêts étudiants depuis le début de la crise Covid, l’État fédéral détenant l’essentiel des créances étudiantes. Pour les annuler, une simple directive du ministère de l’Éducation suffit. Elles sont ensuite retirées du bilan financier du gouvernement sans nécessiter de nouvelles dépenses ou sources de financement. </p>



<p>Deuxièmement, l’annulation constitue une politique publique qui cible en priorité l’électorat clé de la gauche américaine : la jeunesse diplômée et défavorisée. Les bénéfices attendus dépassent les simples emprunteurs. Leurs familles profitent plus ou moins directement de l’effacement de leur dette, tandis qu’une <a href="http://www.levyinstitute.org/publications/the-macroeconomic-effects-of-student-debt-cancellation" target="_blank" rel="noreferrer noopener">étude économique</a> a estimé l’apport de l’annulation totale de la dette étudiante à 1000 milliards de dollars de PIB supplémentaire et 0,3 point de chômage en moins. Enfin, cette politique s’inscrit dans une approche fondamentalement différente de l’éducation supérieure, considérée non plus comme un investissement laissé au choix des individus, mais comme un droit inaliénable et un bien commun et qui, à ce titre, doit être fournie gratuitement. C’est pourquoi cette proposition s’inscrit dans un programme plus vaste visant à rétablir la gratuité de l’éducation supérieure, arbitrairement décrétée comme payante là où le primaire et secondaire sont accessibles gratuitement à tous les enfants américains.</p>



<p>En obtenant cette annulation, la gauche remporte une importante victoire idéologique. D’habitude, les annulations de dettes sans contrepartie sont accordées aux banques, assurances, organismes financiers et entreprises. Pas aux classes moyennes et populaires. </p>



<p>Ce succès résulte de la mobilisation des militants et des élus progressistes, qui ont acquis à leur cause de nombreux cadres plus modérés du parti. En particulier, le sénateur de New York, Chuck Schumer, président de la majorité démocrate au Sénat, a défendu l’idée d’une large annulation de la dette. Ce revirement s’explique certainement par la menace d’une primaire que faisait peser sur lui l’élue de gauche radicale Alexandria Ocasio-Cortez, elle aussi fortement mobilisée en faveur d’une annulation totale de la dette étudiante. </p>



<p>Les circonstances politiques ont également aidé. Depuis la crise du Covid, le gouvernement fédéral a largement recouru à la création monétaire pour financer ses politiques de soutien aux entreprises et à la population. Dès 2020 et sous Donald Trump, un moratoire a été instauré sur le remboursement des prêts étudiants, toujours sur pression de la gauche américaine. Ce moratoire a coûté la bagatelle de 130 milliards de dollars au Trésor américain en deux ans et demi (sous la forme d’intérêts non perçus) et effectivement effacé quelque 5000 dollars de dette pour la majorité des détenteurs de prêts étudiants. Annuler purement et simplement une large part de la dette restante représentait l’étape logique suivante. </p>



<h2><strong>Aux origines du mal</strong></h2>



<p>Du reste, les 1700 milliards de dettes étudiantes ne tombent pas du ciel. Ils découlent d’un choix prenant racine dans les années 1960. Face à l’agitation politique qui dominait alors les campus américains et structurait la résistance à la guerre du Viet Nam, les élites conservatrices avaient tiré la sonnette d’alarme. Le directeur du FBI Edgard Hoover et le patron de la CIA John McCone <a href="https://theintercept.com/2022/08/25/student-loans-debt-reagan/" target="_blank" rel="noreferrer noopener">décrivaient</a> le campus de Berkley (Californie) comme étant « sous influence communiste » – situation qui « nécessitait une action corrective ».</p>



<p>Avec l’élection de l’acteur de série B Ronald Reagan au poste de gouverneur de Californie, la droite conservatrice avait pu commencer à restreindre les budgets des universités publiques. Roger Freeman, son conseiller à l’éducation, déclarait : « nous faisons face au risque de produire un prolétariat instruit, ce serait de la dynamite ! On doit être sélectif !». Couper les subventions publiques et transférer le coût des études sur les étudiants, incités à s’endetter pour payer leurs frais d’inscriptions, devait permettre de placer une barrière à l’entrée des études supérieures. Il s’agissait d’une petite révolution : jusqu’ici, les politiques publiques visaient à éduquer un maximum de citoyens, gratuitement. </p>



<p>Les frais d’inscriptions en Université ont ainsi augmenté progressivement depuis le début des années 1970, sous l’effet des baisses des subventions, de la privatisation accrue et de la mise en concurrence des universités. À ce titre, la crise des <em>subprimes</em> a provoqué une accélération spectaculaire du coût des études. Les États étant responsables du budget des universités, les politiques austéritaires mises en place après la crise de 2008 ont asséché les caisses des pouvoirs publics locaux et incité à des coupes drastiques dans l’éducation supérieure. <a href="https://jacobin.com/2022/08/student-debt-relief-us-military-predatory-recruitment" target="_blank" rel="noreferrer noopener">Une aubaine pour l’armée américaine</a>, qui recrute les jeunes issus de milieux défavorisés contre l’engagement de payer leurs études universitaires à la fin du service militaire. </p>



<p>L’annulation partielle de la dette étudiante décrétée par Joe Biden est le premier effort sérieux pour inverser la tendance initiée à la fin des années 1960. Bien qu’insuffisante, elle constitue une victoire significative de la gauche américaine, susceptible d’affaiblir le carcan néolibéral qui domine Washington. </p>

+ 192
- 0
cache/2022/5964573af5b20f004910ef76ee7f3d8a/index.html Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,192 @@
<!doctype html><!-- This is a valid HTML5 document. -->
<!-- Screen readers, SEO, extensions and so on. -->
<html lang="fr">
<!-- Has to be within the first 1024 bytes, hence before the `title` element
See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
<meta name="viewport" content="width=device-width,initial-scale=1">
<!-- Required to make a valid HTML5 document. -->
<title>À la maison comme à l’école, les écrans sont une catastrophe (archive) — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Publication mise en cache pour en conserver une trace.">
<!-- That good ol' feed, subscribe :). -->
<link rel="alternate" type="application/atom+xml" title="Feed" href="/david/log/">
<!-- Generated from https://realfavicongenerator.net/ such a mess. -->
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/static/david/icons2/apple-touch-icon.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="32x32" href="/static/david/icons2/favicon-32x32.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="16x16" href="/static/david/icons2/favicon-16x16.png">
<link rel="manifest" href="/static/david/icons2/site.webmanifest">
<link rel="mask-icon" href="/static/david/icons2/safari-pinned-tab.svg" color="#07486c">
<link rel="shortcut icon" href="/static/david/icons2/favicon.ico">
<meta name="msapplication-TileColor" content="#f7f7f7">
<meta name="msapplication-config" content="/static/david/icons2/browserconfig.xml">
<meta name="theme-color" content="#f7f7f7" media="(prefers-color-scheme: light)">
<meta name="theme-color" content="#272727" media="(prefers-color-scheme: dark)">
<!-- Documented, feel free to shoot an email. -->
<link rel="stylesheet" href="/static/david/css/style_2021-01-20.css">
<!-- See https://www.zachleat.com/web/comprehensive-webfonts/ for the trade-off. -->
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<script>
function toggleTheme(themeName) {
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-dark',
themeName === 'dark'
)
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-light',
themeName === 'light'
)
}
const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme !== 'undefined') {
toggleTheme(selectedTheme)
}
</script>

<meta name="robots" content="noindex, nofollow">
<meta content="origin-when-cross-origin" name="referrer">
<!-- Canonical URL for SEO purposes -->
<link rel="canonical" href="https://reporterre.net/A-la-maison-comme-a-l-ecole-les-ecrans-sont-une-catastrophe">

<body class="remarkdown h1-underline h2-underline h3-underline em-underscore hr-center ul-star pre-tick" data-instant-intensity="viewport-all">


<article>
<header>
<h1>À la maison comme à l’école, les écrans sont une catastrophe</h1>
</header>
<nav>
<p class="center">
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="https://reporterre.net/A-la-maison-comme-a-l-ecole-les-ecrans-sont-une-catastrophe" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
</p>
</nav>
<hr>
<p><i>Celia Izoard est autrice et journaliste. Elle vient de publier un recueil sur les usines du numérique (</i>La Machine est ton seigneur et ton maître, <i>Xu Lizhi, Yang, Jenny Chan, éd. Agone, 2022). Elle a traduit et préfacé</i> 1984<i>, de George Orwell (Agone, 2021). Elle est aussi chroniqueuse pour</i> Reporterre.</p>
<hr class="spip">
<p>Pourquoi les enseignants sont-ils si nombreux et nombreuses à démissionner aujourd’hui<small class="fine d-inline"> </small>? Certes, les salaires n’ont jamais été aussi bas et les classes aussi surchargées, bon nombre sont épuisés ou dégoûtés par la gestion des mesures sanitaires à l’école. Mais il y a un autre problème. Les profs subissent de plein fouet les dégâts causés par l’industrie du numérique sur les enfants.</p>
<p>En moyenne, les élèves qui commencent leur scolarité ces jours-ci passent trois fois plus de temps sur les écrans qu’il y a dix ans. Selon un sondage Ipsos<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb1" class="spip_note" rel="appendix" title="Sondage Ipsos 2022 avec Bayard/Milan et Unique Heritage Media." id="nh1">1</a>]</span>, les enfants de un à six ans consacrent au moins six heures par semaine à regarder des vidéos sur internet, quatre heures aux jeux vidéo et six heures à la télévision. Dans les écoles, Anne-Lise Ducanda, médecin de la Protection maternelle et infantile, constate les effets de cette consommation exponentielle. <i>«<small class="fine d-inline"> </small>De plus en plus d’enseignants déplorent l’augmentation du nombre d’enfants incapables de se concentrer en classe<small class="fine d-inline"> </small>»</i>, relate-t-elle dans <i>Les tout-petits face aux écrans</i> (éd. Du Rocher, 2021). <i>«<small class="fine d-inline"> </small>Des enfants qui ne peuvent pas rester assis sur une chaise ou focalisés sur une activité plus de deux minutes<small class="fine d-inline"> </small>; des enfants qui ne sont attentifs ni à leurs pairs qui les sollicitent ni à l’adulte qui s’adresse à eux. Dans les cas les plus extrêmes, certains sont en proie à une agitation permanente : de façon compulsive, ils s’emparent de tous les objets à portée de main, renversent les caisses de matériel, jettent les jouets, déchirent les livres.<small class="fine d-inline"> </small>»</i></p>
<p>En fait, les capacités cognitives et sociales des jeunes enfants sont en train de s’effondrer. De plus en plus d’élèves entrent à l’école incapables de parler, de comprendre, de manipuler des objets, de se lier aux autres. Ils répètent des couleurs, des chiffres ou des suites de mots en anglais tout droit sorties de ces applis éducatives conçues pour rendre les enfants précoces et bilingues. À l’âge de la maternelle, rapporte le D<sup class="typo_exposants">r</sup> Ducanda, certains se lèvent en pleine nuit pour aller chercher le smartphone des parents et regarder des vidéos en cachette.</p>
<blockquote class="spip">
<p>«<small class="fine d-inline"> </small>Dans les cas les plus extrêmes, certains sont en proie à une agitation permanente<small class="fine d-inline"> </small>»</p>
</blockquote>
<p>Pour ces élèves, l’école est un cauchemar. Leurs parents doivent déposer un dossier à la Maison départementale des personnes handicapées pour obtenir un ou une auxiliaire de vie scolaire qui s’occupera de l’enfant dans la classe. Anne-Lise Ducanda a fait le compte : <i>«<small class="fine d-inline"> </small>Si, en 2002, je voyais un enfant par école présentant de tels symptômes, ils étaient un ou deux par classe en 2017. Autrement dit, en quinze ans, il y avait sept fois plus d’enfants dans les douze écoles de ma ville qui présentaient des troubles moyens à sévères de la relation et du comportement.<small class="fine d-inline"> </small>»</i> Elle a constaté que <i>«<small class="fine d-inline"> </small>90 à 98<small class="fine d-inline"> </small>% des enfants présentant ces symptômes étaient surexposés aux écrans, c’est-à-dire plus de quatre heures par jour, y compris la télévision allumée en arrière-plan.<small class="fine d-inline"> </small>»</i></p>
<p>En 2021, les premiers résultats de l’<a href="https://www.elfe-france.fr/fr/resultats/10-ans-10-avancees-de-la-recherche/" class="spip_out" rel="external">étude Elfe</a> (Étude longitudinale française depuis l’enfance), menée par l’Inserm et Santé publique France, ont conclu que <i>«<small class="fine d-inline"> </small>l’utilisation prolongée d’écrans par des enfants de 2-3 ans est associée à une augmentation du risque de troubles du sommeil, du comportement et des apprentissages précoces<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. De leur côté, des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont établi que les enfants de cinq ans qui passent plus de deux heures par jour devant un écran courent de <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0213995" class="spip_out" rel="external">cinq à neuf fois plus le risque d’avoir des symptômes associés au trouble déficitaire de l’attention</a>.</p>
<p>Pour les plus jeunes, le contenu même de ce qui est regardé importe moins que le temps : le temps passé à ne pas babiller, toucher, ramper, s’ennuyer, observer, imiter, tomber<small class="fine d-inline"> </small>; à être privé des regards et des gestes des autres. La révolution informatique devait inaugurer une <i>«<small class="fine d-inline"> </small>société de la connaissance<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. Vingt ans plus tard, elle a confisqué à des millions d’enfants leurs facultés les plus élémentaires : parler, écouter, raisonner, communiquer, créer.</p>
<p>Contrairement à d’autres catastrophes, celle-ci est réversible. Ainsi, ces syndromes que certains professionnels de l’enfance appellent <i><a href="https://www.cairn.info/revue-devenir-2020-2-page-119.htm" class="spip_out" rel="external">«<small class="fine d-inline"> </small>Exposition précoce et excessive aux écrans<small class="fine d-inline"> </small>»</a></i> peut être guéris ou atténués en quelques mois : il suffit de couper tous les écrans et de restaurer l’attention et le lien direct, a observé le D<sup class="typo_exposants">r</sup> Ducanda au fil de son travail clinique. Cela nécessite qu’il ne soit pas confondu avec l’autisme, avec qui il partage certains symptômes. Cela implique aussi pour les parents de supporter de soumettre l’enfant à un sevrage douloureux. L’addiction aux écrans, qui représentait il y a sept ans 10<small class="fine d-inline"> </small>% des consultations du D<sup class="typo_exposants">r</sup> Benjamin Pitrat, addictologue en pédopsychiatrie à l’hôpital Robert Debré, en représente 90<small class="fine d-inline"> </small>% en 2020, indiquait <i><a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/26/a-l-hopital-robert-debre-les-soignants-face-a-l-explosion-des-troubles-psychiques-chez-les-enfants_6061143_3244.html" class="spip_out" rel="external">Le Monde</a></i>, qui l’a interviewé. <i>«<small class="fine d-inline"> </small>Lorsque les parents arrêtent l’écran, cela amène l’enfant à des crises qui peuvent être impressionnantes : insultes, portes brisées à coups de pied, menaces de suicide…<small class="fine d-inline"> </small>»</i>, dit-il.</p>
<p>En provoquant une telle dégradation de la santé mentale des enfants, l’industrie du numérique est en train de détruire l’école aussi sûrement que le font les coupes budgétaires. Elle la rend inadaptée aux enfants qu’elle a façonnés par ses prodigieux systèmes de captation de l’attention. Le travail des enseignants et enseignantes était déjà difficile<small class="fine d-inline"> </small>; il devient presque impossible : comment des élèves habitués à surfer, à scroller et à recevoir des décharges de dopamine toutes les minutes pourraient-ils physiquement supporter une heure de cours<small class="fine d-inline"> </small>? Combien d’adultes, du reste, arrivent-ils encore à écouter une intervention d’une heure sans attraper un smartphone ou cliquer distraitement sur une page<small class="fine d-inline"> </small>? S’appuyant sur ces problèmes, les entreprises pèsent de tout leur poids pour imposer leurs solutions innovantes dans les écoles : applis éducatives avec messages de félicitations, cours en réalité augmentée, et même des bracelets connectés pour surveiller la santé des collégiens rendus trop sédentaires par les écrans — bracelets actuellement <a href="https://etudiant.lefigaro.fr/article/college-dans-la-sarthe-des-bracelets-connectes-utilises-pour-verifier-la-bonne-sante-des-eleves_5f90c74e-119a-11ed-ba46-81d5578656fa/" class="spip_out" rel="external">testés par le département de la Sarthe</a>. Pour cette rentrée, le ministère a retenu <i>«<small class="fine d-inline"> </small><a href="https://www.education.gouv.fr/69-solutions-numeriques-educatives-et-34-entreprises-du-numerique-retenues-par-l-etat-pour-les-341393" class="spip_out" rel="external">69 solutions numériques éducatives</a> proposées par 34 éditeurs et sociétés EdTech dans le cadre d’un marché public de 25 millions d’euros<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. C’est une boucle de renforcement : les dégâts du numérique disqualifient lentement les professionnels de l’école au profit de l’enseignement numérique. Elle renforce également le principal argument des entreprises du secteur pour nier la catastrophe qu’elles ont créée : vous voyez, le numérique peut avoir des vertus éducatives, ça dépend comment on s’en sert.</p>
<h3 class="spip">Les entreprises du numérique ont réussi à imposer une nouvelle norme sociale</h3>
<p><i>«<small class="fine d-inline"> </small>Tout dépend comment on s’en sert<small class="fine d-inline"> </small>»</i>, <i>«<small class="fine d-inline"> </small>il suffit d’être raisonnable<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. Derrière ces expressions, assenées par des experts du <i>«<small class="fine d-inline"> </small>bon usage<small class="fine d-inline"> </small>»</i> du numérique, la responsabilité écrasante de ces firmes est transférée aux parents, et plus particulièrement aux parents des classes populaires. Car de la même manière que la bourgeoisie s’est détournée de la malbouffe, elle apprend aujourd’hui à préserver ses enfants des écrans après les avoir utilisés pendant vingt ans comme marqueur social<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb2" class="spip_note" rel="appendix" title="« Une récente revue de littérature internationale des travaux épidémiologiques (...)" id="nh2">2</a>]</span> Les familles les plus pauvres, inondées de pub et privées de nature, dépourvues des moyens de rivaliser avec YouTube et Fortnite par des sorties et des loisirs, sont massivement victimes de la misère addictive du <i>high tech</i>. Non seulement leurs enfants sont les premiers touchés, mais les parents sont désignés comme les principaux coupables. Comme pour les problèmes d’obésité et de surpoids (qui touche maintenant plus d’un tiers des jeunes enfants en France<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb3" class="spip_note" rel="appendix" title="Un tiers des 2-7 ans et 21 % des 8-17 ans." id="nh3">3</a>]</span>), la violence de l’intoxication de masse est recyclée en violence de classe<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb4" class="spip_note" rel="appendix" title="Parmi les enfants d’ouvriers, 16 % en grande section de maternelle et 22 % en (...)" id="nh4">4</a>]</span>.</p>
<dl class="spip_document_44623 spip_documents spip_documents_center">
<dt><img src="IMG/jpg/37643686570_3c75f2a031_o.jpg" alt="" loading="lazy /&gt;&lt;noscript&gt;&lt;img src=" img jpg></dt>
<dt class="spip_doc_titre">Pour cette rentrée, le ministère a retenu «<small class="fine d-inline"> </small>69 solutions numériques éducatives dans le cadre d’un marché public de 25 millions d’euros<small class="fine d-inline"> </small>». <i>Flickr / <span class="caps">CC</span> <span class="caps">BY</span>-<span class="caps">NC</span>-<span class="caps">ND</span> 2.0 / Howard County Library System
</i></dt>
</dl>
<p>En réalité, les entreprises du numérique ont réussi en vingt ans à imposer une nouvelle norme sociale : celle de vivre avec six écrans en moyenne à la maison, de consulter un smartphone 200 fois par jour, de regarder des tunnels de vidéos. Tout comme l’alimentation industrielle, cette norme est pathologique. Le seul moyen d’offrir aux enfants un environnement décent est de s’en écarter résolument et de la transformer collectivement. Il paraît très improbable que l’État s’y emploie : après avoir acté le déploiement de la 5G, il vient d’allouer <a href="https://www.gouvernement.fr/action/l-ecole-numerique" class="spip_out" rel="external">1 milliard à un grand plan numérique pour l’école</a> et <a href="https://www.usinenouvelle.com/article/le-plan-de-relance-a-11-milliards-d-euros-de-la-filiere-d-infrastructures-numeriques.N981876" class="spip_out" rel="external">11 milliards aux technologies numériques</a> sur les 100 milliards du plan de relance post-Covid. Les parents, eux, peuvent se regrouper pour prendre des décisions qui seraient trop difficiles à tenir s’ils étaient isolés. Il existe un groupe (Facebook) <i><a href="https://www.facebook.com/groups/459666337922029" class="spip_out" rel="external">«<small class="fine d-inline"> </small>Parents unis contre le smartphone avant 15 ans<small class="fine d-inline"> </small>»</a></i> qui vise à faire en sorte que les élèves de collège soient plus nombreux à ne pas en posséder. Les parents d’un même quartier ou d’une même école pourraient se coordonner dans le même but. Les réunions de parents d’élèves et de syndicats de parents devraient servir à se concerter pour que les enfants qui jouent ensemble en dehors de l’école n’aient pas accès aux tablettes, téléphones et consoles, ou seulement à certaines périodes, selon leur âge.</p>
</article>


<hr>

<footer>
<p>
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="/david/log/" title="Accès au flux RSS"><svg class="icon icon-rss2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-rss2"></use>
</svg> Suivre</a> •
<a href="http://larlet.com" title="Go to my English profile" data-instant><svg class="icon icon-user-tie">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-user-tie"></use>
</svg> Pro</a> •
<a href="mailto:david%40larlet.fr" title="Envoyer un courriel"><svg class="icon icon-mail">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-mail"></use>
</svg> Email</a> •
<abbr class="nowrap" title="Hébergeur : Alwaysdata, 62 rue Tiquetonne 75002 Paris, +33184162340"><svg class="icon icon-hammer2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-hammer2"></use>
</svg> Légal</abbr>
</p>
<template id="theme-selector">
<form>
<fieldset>
<legend><svg class="icon icon-brightness-contrast">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-brightness-contrast"></use>
</svg> Thème</legend>
<label>
<input type="radio" value="auto" name="chosen-color-scheme" checked> Auto
</label>
<label>
<input type="radio" value="dark" name="chosen-color-scheme"> Foncé
</label>
<label>
<input type="radio" value="light" name="chosen-color-scheme"> Clair
</label>
</fieldset>
</form>
</template>
</footer>
<script src="/static/david/js/instantpage-5.1.0.min.js" type="module"></script>
<script>
function loadThemeForm(templateName) {
const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

form.addEventListener('change', (e) => {
const chosenColorScheme = e.target.value
localStorage.setItem('theme', chosenColorScheme)
toggleTheme(chosenColorScheme)
})

const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
let mediaRules = []
for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
</script>
</body>
</html>

+ 25
- 0
cache/2022/5964573af5b20f004910ef76ee7f3d8a/index.md Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,25 @@
title: À la maison comme à l’école, les écrans sont une catastrophe
url: https://reporterre.net/A-la-maison-comme-a-l-ecole-les-ecrans-sont-une-catastrophe
hash_url: 5964573af5b20f004910ef76ee7f3d8a

<p><i>Celia Izoard est autrice et journaliste. Elle vient de publier un recueil sur les usines du numérique (</i>La Machine est ton seigneur et ton maître, <i>Xu Lizhi, Yang, Jenny Chan, éd. Agone, 2022). Elle a traduit et préfacé</i> 1984<i>, de George Orwell (Agone, 2021). Elle est aussi chroniqueuse pour</i> Reporterre.</p>
<hr class="spip">
<p>Pourquoi les enseignants sont-ils si nombreux et nombreuses à démissionner aujourd’hui<small class="fine d-inline"> </small>? Certes, les salaires n’ont jamais été aussi bas et les classes aussi surchargées, bon nombre sont épuisés ou dégoûtés par la gestion des mesures sanitaires à l’école. Mais il y a un autre problème. Les profs subissent de plein fouet les dégâts causés par l’industrie du numérique sur les enfants.</p>
<p>En moyenne, les élèves qui commencent leur scolarité ces jours-ci passent trois fois plus de temps sur les écrans qu’il y a dix ans. Selon un sondage Ipsos<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb1" class="spip_note" rel="appendix" title="Sondage Ipsos 2022 avec Bayard/Milan et Unique Heritage Media." id="nh1">1</a>]</span>, les enfants de un à six ans consacrent au moins six heures par semaine à regarder des vidéos sur internet, quatre heures aux jeux vidéo et six heures à la télévision. Dans les écoles, Anne-Lise Ducanda, médecin de la Protection maternelle et infantile, constate les effets de cette consommation exponentielle. <i>«<small class="fine d-inline"> </small>De plus en plus d’enseignants déplorent l’augmentation du nombre d’enfants incapables de se concentrer en classe<small class="fine d-inline"> </small>»</i>, relate-t-elle dans <i>Les tout-petits face aux écrans</i> (éd. Du Rocher, 2021). <i>«<small class="fine d-inline"> </small>Des enfants qui ne peuvent pas rester assis sur une chaise ou focalisés sur une activité plus de deux minutes<small class="fine d-inline"> </small>; des enfants qui ne sont attentifs ni à leurs pairs qui les sollicitent ni à l’adulte qui s’adresse à eux. Dans les cas les plus extrêmes, certains sont en proie à une agitation permanente : de façon compulsive, ils s’emparent de tous les objets à portée de main, renversent les caisses de matériel, jettent les jouets, déchirent les livres.<small class="fine d-inline"> </small>»</i></p>
<p>En fait, les capacités cognitives et sociales des jeunes enfants sont en train de s’effondrer. De plus en plus d’élèves entrent à l’école incapables de parler, de comprendre, de manipuler des objets, de se lier aux autres. Ils répètent des couleurs, des chiffres ou des suites de mots en anglais tout droit sorties de ces applis éducatives conçues pour rendre les enfants précoces et bilingues. À l’âge de la maternelle, rapporte le D<sup class="typo_exposants">r</sup> Ducanda, certains se lèvent en pleine nuit pour aller chercher le smartphone des parents et regarder des vidéos en cachette.</p>
<blockquote class="spip">
<p>«<small class="fine d-inline"> </small>Dans les cas les plus extrêmes, certains sont en proie à une agitation permanente<small class="fine d-inline"> </small>»</p>
</blockquote>
<p>Pour ces élèves, l’école est un cauchemar. Leurs parents doivent déposer un dossier à la Maison départementale des personnes handicapées pour obtenir un ou une auxiliaire de vie scolaire qui s’occupera de l’enfant dans la classe. Anne-Lise Ducanda a fait le compte : <i>«<small class="fine d-inline"> </small>Si, en 2002, je voyais un enfant par école présentant de tels symptômes, ils étaient un ou deux par classe en 2017. Autrement dit, en quinze ans, il y avait sept fois plus d’enfants dans les douze écoles de ma ville qui présentaient des troubles moyens à sévères de la relation et du comportement.<small class="fine d-inline"> </small>»</i> Elle a constaté que <i>«<small class="fine d-inline"> </small>90 à 98<small class="fine d-inline"> </small>% des enfants présentant ces symptômes étaient surexposés aux écrans, c’est-à-dire plus de quatre heures par jour, y compris la télévision allumée en arrière-plan.<small class="fine d-inline"> </small>»</i></p>
<p>En 2021, les premiers résultats de l’<a href="https://www.elfe-france.fr/fr/resultats/10-ans-10-avancees-de-la-recherche/" class="spip_out" rel="external">étude Elfe</a> (Étude longitudinale française depuis l’enfance), menée par l’Inserm et Santé publique France, ont conclu que <i>«<small class="fine d-inline"> </small>l’utilisation prolongée d’écrans par des enfants de 2-3 ans est associée à une augmentation du risque de troubles du sommeil, du comportement et des apprentissages précoces<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. De leur côté, des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont établi que les enfants de cinq ans qui passent plus de deux heures par jour devant un écran courent de <a href="https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0213995" class="spip_out" rel="external">cinq à neuf fois plus le risque d’avoir des symptômes associés au trouble déficitaire de l’attention</a>.</p>
<p>Pour les plus jeunes, le contenu même de ce qui est regardé importe moins que le temps : le temps passé à ne pas babiller, toucher, ramper, s’ennuyer, observer, imiter, tomber<small class="fine d-inline"> </small>; à être privé des regards et des gestes des autres. La révolution informatique devait inaugurer une <i>«<small class="fine d-inline"> </small>société de la connaissance<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. Vingt ans plus tard, elle a confisqué à des millions d’enfants leurs facultés les plus élémentaires : parler, écouter, raisonner, communiquer, créer.</p>
<p>Contrairement à d’autres catastrophes, celle-ci est réversible. Ainsi, ces syndromes que certains professionnels de l’enfance appellent <i><a href="https://www.cairn.info/revue-devenir-2020-2-page-119.htm" class="spip_out" rel="external">«<small class="fine d-inline"> </small>Exposition précoce et excessive aux écrans<small class="fine d-inline"> </small>»</a></i> peut être guéris ou atténués en quelques mois : il suffit de couper tous les écrans et de restaurer l’attention et le lien direct, a observé le D<sup class="typo_exposants">r</sup> Ducanda au fil de son travail clinique. Cela nécessite qu’il ne soit pas confondu avec l’autisme, avec qui il partage certains symptômes. Cela implique aussi pour les parents de supporter de soumettre l’enfant à un sevrage douloureux. L’addiction aux écrans, qui représentait il y a sept ans 10<small class="fine d-inline"> </small>% des consultations du D<sup class="typo_exposants">r</sup> Benjamin Pitrat, addictologue en pédopsychiatrie à l’hôpital Robert Debré, en représente 90<small class="fine d-inline"> </small>% en 2020, indiquait <i><a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/26/a-l-hopital-robert-debre-les-soignants-face-a-l-explosion-des-troubles-psychiques-chez-les-enfants_6061143_3244.html" class="spip_out" rel="external">Le Monde</a></i>, qui l’a interviewé. <i>«<small class="fine d-inline"> </small>Lorsque les parents arrêtent l’écran, cela amène l’enfant à des crises qui peuvent être impressionnantes : insultes, portes brisées à coups de pied, menaces de suicide…<small class="fine d-inline"> </small>»</i>, dit-il.</p>
<p>En provoquant une telle dégradation de la santé mentale des enfants, l’industrie du numérique est en train de détruire l’école aussi sûrement que le font les coupes budgétaires. Elle la rend inadaptée aux enfants qu’elle a façonnés par ses prodigieux systèmes de captation de l’attention. Le travail des enseignants et enseignantes était déjà difficile<small class="fine d-inline"> </small>; il devient presque impossible : comment des élèves habitués à surfer, à scroller et à recevoir des décharges de dopamine toutes les minutes pourraient-ils physiquement supporter une heure de cours<small class="fine d-inline"> </small>? Combien d’adultes, du reste, arrivent-ils encore à écouter une intervention d’une heure sans attraper un smartphone ou cliquer distraitement sur une page<small class="fine d-inline"> </small>? S’appuyant sur ces problèmes, les entreprises pèsent de tout leur poids pour imposer leurs solutions innovantes dans les écoles : applis éducatives avec messages de félicitations, cours en réalité augmentée, et même des bracelets connectés pour surveiller la santé des collégiens rendus trop sédentaires par les écrans — bracelets actuellement <a href="https://etudiant.lefigaro.fr/article/college-dans-la-sarthe-des-bracelets-connectes-utilises-pour-verifier-la-bonne-sante-des-eleves_5f90c74e-119a-11ed-ba46-81d5578656fa/" class="spip_out" rel="external">testés par le département de la Sarthe</a>. Pour cette rentrée, le ministère a retenu <i>«<small class="fine d-inline"> </small><a href="https://www.education.gouv.fr/69-solutions-numeriques-educatives-et-34-entreprises-du-numerique-retenues-par-l-etat-pour-les-341393" class="spip_out" rel="external">69 solutions numériques éducatives</a> proposées par 34 éditeurs et sociétés EdTech dans le cadre d’un marché public de 25 millions d’euros<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. C’est une boucle de renforcement : les dégâts du numérique disqualifient lentement les professionnels de l’école au profit de l’enseignement numérique. Elle renforce également le principal argument des entreprises du secteur pour nier la catastrophe qu’elles ont créée : vous voyez, le numérique peut avoir des vertus éducatives, ça dépend comment on s’en sert.</p>
<h3 class="spip">Les entreprises du numérique ont réussi à imposer une nouvelle norme sociale</h3>
<p><i>«<small class="fine d-inline"> </small>Tout dépend comment on s’en sert<small class="fine d-inline"> </small>»</i>, <i>«<small class="fine d-inline"> </small>il suffit d’être raisonnable<small class="fine d-inline"> </small>»</i>. Derrière ces expressions, assenées par des experts du <i>«<small class="fine d-inline"> </small>bon usage<small class="fine d-inline"> </small>»</i> du numérique, la responsabilité écrasante de ces firmes est transférée aux parents, et plus particulièrement aux parents des classes populaires. Car de la même manière que la bourgeoisie s’est détournée de la malbouffe, elle apprend aujourd’hui à préserver ses enfants des écrans après les avoir utilisés pendant vingt ans comme marqueur social<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb2" class="spip_note" rel="appendix" title="« Une récente revue de littérature internationale des travaux épidémiologiques (...)" id="nh2">2</a>]</span> Les familles les plus pauvres, inondées de pub et privées de nature, dépourvues des moyens de rivaliser avec YouTube et Fortnite par des sorties et des loisirs, sont massivement victimes de la misère addictive du <i>high tech</i>. Non seulement leurs enfants sont les premiers touchés, mais les parents sont désignés comme les principaux coupables. Comme pour les problèmes d’obésité et de surpoids (qui touche maintenant plus d’un tiers des jeunes enfants en France<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb3" class="spip_note" rel="appendix" title="Un tiers des 2-7 ans et 21 % des 8-17 ans." id="nh3">3</a>]</span>), la violence de l’intoxication de masse est recyclée en violence de classe<span class="spip_note_ref"> [<a href="#nb4" class="spip_note" rel="appendix" title="Parmi les enfants d’ouvriers, 16 % en grande section de maternelle et 22 % en (...)" id="nh4">4</a>]</span>.</p>
<dl class="spip_document_44623 spip_documents spip_documents_center">
<dt><img src="IMG/jpg/37643686570_3c75f2a031_o.jpg" alt="" loading="lazy /&gt;&lt;noscript&gt;&lt;img src=" img jpg></dt>
<dt class="spip_doc_titre">Pour cette rentrée, le ministère a retenu «<small class="fine d-inline"> </small>69 solutions numériques éducatives dans le cadre d’un marché public de 25 millions d’euros<small class="fine d-inline"> </small>». <i>Flickr / <span class="caps">CC</span> <span class="caps">BY</span>-<span class="caps">NC</span>-<span class="caps">ND</span> 2.0 / Howard County Library System
</i></dt>
</dl>
<p>En réalité, les entreprises du numérique ont réussi en vingt ans à imposer une nouvelle norme sociale : celle de vivre avec six écrans en moyenne à la maison, de consulter un smartphone 200 fois par jour, de regarder des tunnels de vidéos. Tout comme l’alimentation industrielle, cette norme est pathologique. Le seul moyen d’offrir aux enfants un environnement décent est de s’en écarter résolument et de la transformer collectivement. Il paraît très improbable que l’État s’y emploie : après avoir acté le déploiement de la 5G, il vient d’allouer <a href="https://www.gouvernement.fr/action/l-ecole-numerique" class="spip_out" rel="external">1 milliard à un grand plan numérique pour l’école</a> et <a href="https://www.usinenouvelle.com/article/le-plan-de-relance-a-11-milliards-d-euros-de-la-filiere-d-infrastructures-numeriques.N981876" class="spip_out" rel="external">11 milliards aux technologies numériques</a> sur les 100 milliards du plan de relance post-Covid. Les parents, eux, peuvent se regrouper pour prendre des décisions qui seraient trop difficiles à tenir s’ils étaient isolés. Il existe un groupe (Facebook) <i><a href="https://www.facebook.com/groups/459666337922029" class="spip_out" rel="external">«<small class="fine d-inline"> </small>Parents unis contre le smartphone avant 15 ans<small class="fine d-inline"> </small>»</a></i> qui vise à faire en sorte que les élèves de collège soient plus nombreux à ne pas en posséder. Les parents d’un même quartier ou d’une même école pourraient se coordonner dans le même but. Les réunions de parents d’élèves et de syndicats de parents devraient servir à se concerter pour que les enfants qui jouent ensemble en dehors de l’école n’aient pas accès aux tablettes, téléphones et consoles, ou seulement à certaines périodes, selon leur âge.</p>

+ 181
- 0
cache/2022/91ee87b7d6f86f136cf9e6c6ec2b2117/index.html Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,181 @@
<!doctype html><!-- This is a valid HTML5 document. -->
<!-- Screen readers, SEO, extensions and so on. -->
<html lang="fr">
<!-- Has to be within the first 1024 bytes, hence before the `title` element
See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
<meta name="viewport" content="width=device-width,initial-scale=1">
<!-- Required to make a valid HTML5 document. -->
<title>Abandon - Maïa Dereva (archive) — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Publication mise en cache pour en conserver une trace.">
<!-- That good ol' feed, subscribe :). -->
<link rel="alternate" type="application/atom+xml" title="Feed" href="/david/log/">
<!-- Generated from https://realfavicongenerator.net/ such a mess. -->
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/static/david/icons2/apple-touch-icon.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="32x32" href="/static/david/icons2/favicon-32x32.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="16x16" href="/static/david/icons2/favicon-16x16.png">
<link rel="manifest" href="/static/david/icons2/site.webmanifest">
<link rel="mask-icon" href="/static/david/icons2/safari-pinned-tab.svg" color="#07486c">
<link rel="shortcut icon" href="/static/david/icons2/favicon.ico">
<meta name="msapplication-TileColor" content="#f7f7f7">
<meta name="msapplication-config" content="/static/david/icons2/browserconfig.xml">
<meta name="theme-color" content="#f7f7f7" media="(prefers-color-scheme: light)">
<meta name="theme-color" content="#272727" media="(prefers-color-scheme: dark)">
<!-- Documented, feel free to shoot an email. -->
<link rel="stylesheet" href="/static/david/css/style_2021-01-20.css">
<!-- See https://www.zachleat.com/web/comprehensive-webfonts/ for the trade-off. -->
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<script>
function toggleTheme(themeName) {
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-dark',
themeName === 'dark'
)
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-light',
themeName === 'light'
)
}
const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme !== 'undefined') {
toggleTheme(selectedTheme)
}
</script>

<meta name="robots" content="noindex, nofollow">
<meta content="origin-when-cross-origin" name="referrer">
<!-- Canonical URL for SEO purposes -->
<link rel="canonical" href="https://blog.maiadereva.net/abandon/">

<body class="remarkdown h1-underline h2-underline h3-underline em-underscore hr-center ul-star pre-tick" data-instant-intensity="viewport-all">


<article>
<header>
<h1>Abandon - Maïa Dereva</h1>
</header>
<nav>
<p class="center">
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="https://blog.maiadereva.net/abandon/" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
</p>
</nav>
<hr>
<p> Il est amour. <br> Mais qui l'aime, lui ? <br> Qui prend la mesure de l'étendue de sa solitude ? <br> De l'immensité de sa détresse ? <br> Il sait tout, peut tout, est le tout. Et le rien à la fois. <br> Alors il s'invente des histoires, avec des milliards de personnages, dans des milliards de décors. <br> Comme l'enfant se figure des amis imaginaires. </p>

<p> Elle est conscience. <br> Mais qui a conscience d'elle ? <br> Sans miroir pour la reconnaître, existe-t-elle seulement ? <br> Qui l'a faite à son image ? <br> Elle n'a pour seuls indices que les mondes qu'elle a créés. <br> Comme une mise en abîme du rien devenu quelque chose à force de désespoir. <br> Du Un devenu Deux par l'illusion d'un inexorable rêve de séparation. </p>

<p> Il est silence. <br> Mais qui écoute les mots dont il est plein ? <br> Et s'arrête un instant pour le sentir vibrer ? <br> L'écho du vide n'est pourtant pas néant. <br> Il s'entrelace jusqu'à se chuchoter toute une mythologie. <br> Comme du vent surgit la mélodie, du non-dit émerge la poésie. <br> Du potentiel jaillit un battement de cœur. </p>

<p> Elle est miséricorde. <br> Mais qui prend pitié d'elle ? <br> Qui ouvre ses bras dans une tendresse plus infinie que la sienne ? <br> Lui pardonne le mal, fut-il allégorique, de toute éternité ? <br> La vie émerge de sa propre absurdité, pour ne plus pleurer seule dans le noir. <br> Comme d'innombrables perspectives donnent un sens au manque. <br> Mille émotions dissipent l'inexprimable abandon. </p>

<pre><code>
</code></pre>
</article>


<hr>

<footer>
<p>
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="/david/log/" title="Accès au flux RSS"><svg class="icon icon-rss2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-rss2"></use>
</svg> Suivre</a> •
<a href="http://larlet.com" title="Go to my English profile" data-instant><svg class="icon icon-user-tie">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-user-tie"></use>
</svg> Pro</a> •
<a href="mailto:david%40larlet.fr" title="Envoyer un courriel"><svg class="icon icon-mail">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-mail"></use>
</svg> Email</a> •
<abbr class="nowrap" title="Hébergeur : Alwaysdata, 62 rue Tiquetonne 75002 Paris, +33184162340"><svg class="icon icon-hammer2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-hammer2"></use>
</svg> Légal</abbr>
</p>
<template id="theme-selector">
<form>
<fieldset>
<legend><svg class="icon icon-brightness-contrast">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-brightness-contrast"></use>
</svg> Thème</legend>
<label>
<input type="radio" value="auto" name="chosen-color-scheme" checked> Auto
</label>
<label>
<input type="radio" value="dark" name="chosen-color-scheme"> Foncé
</label>
<label>
<input type="radio" value="light" name="chosen-color-scheme"> Clair
</label>
</fieldset>
</form>
</template>
</footer>
<script src="/static/david/js/instantpage-5.1.0.min.js" type="module"></script>
<script>
function loadThemeForm(templateName) {
const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

form.addEventListener('change', (e) => {
const chosenColorScheme = e.target.value
localStorage.setItem('theme', chosenColorScheme)
toggleTheme(chosenColorScheme)
})

const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
let mediaRules = []
for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
</script>
</body>
</html>

+ 17
- 0
cache/2022/91ee87b7d6f86f136cf9e6c6ec2b2117/index.md Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,17 @@
title: Abandon - Maïa Dereva
url: https://blog.maiadereva.net/abandon/
hash_url: 91ee87b7d6f86f136cf9e6c6ec2b2117
<p> Il est amour. <br> Mais qui l'aime, lui ? <br> Qui prend la mesure de l'étendue de sa solitude ? <br> De l'immensité de sa détresse ? <br> Il sait tout, peut tout, est le tout. Et le rien à la fois. <br> Alors il s'invente des histoires, avec des milliards de personnages, dans des milliards de décors. <br> Comme l'enfant se figure des amis imaginaires. </p>



<p> Elle est conscience. <br> Mais qui a conscience d'elle ? <br> Sans miroir pour la reconnaître, existe-t-elle seulement ? <br> Qui l'a faite à son image ? <br> Elle n'a pour seuls indices que les mondes qu'elle a créés. <br> Comme une mise en abîme du rien devenu quelque chose à force de désespoir. <br> Du Un devenu Deux par l'illusion d'un inexorable rêve de séparation. </p>



<p> Il est silence. <br> Mais qui écoute les mots dont il est plein ? <br> Et s'arrête un instant pour le sentir vibrer ? <br> L'écho du vide n'est pourtant pas néant. <br> Il s'entrelace jusqu'à se chuchoter toute une mythologie. <br> Comme du vent surgit la mélodie, du non-dit émerge la poésie. <br> Du potentiel jaillit un battement de cœur. </p>



<p> Elle est miséricorde. <br> Mais qui prend pitié d'elle ? <br> Qui ouvre ses bras dans une tendresse plus infinie que la sienne ? <br> Lui pardonne le mal, fut-il allégorique, de toute éternité ? <br> La vie émerge de sa propre absurdité, pour ne plus pleurer seule dans le noir. <br> Comme d'innombrables perspectives donnent un sens au manque. <br> Mille émotions dissipent l'inexprimable abandon. </p>

+ 190
- 0
cache/2022/bbca3c5e1bb2364d21c39db0f25ce7c7/index.html Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,190 @@
<!doctype html><!-- This is a valid HTML5 document. -->
<!-- Screen readers, SEO, extensions and so on. -->
<html lang="fr">
<!-- Has to be within the first 1024 bytes, hence before the `title` element
See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
<meta name="viewport" content="width=device-width,initial-scale=1">
<!-- Required to make a valid HTML5 document. -->
<title>cailloux n°103 : words, words, words (archive) — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Publication mise en cache pour en conserver une trace.">
<!-- That good ol' feed, subscribe :). -->
<link rel="alternate" type="application/atom+xml" title="Feed" href="/david/log/">
<!-- Generated from https://realfavicongenerator.net/ such a mess. -->
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/static/david/icons2/apple-touch-icon.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="32x32" href="/static/david/icons2/favicon-32x32.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="16x16" href="/static/david/icons2/favicon-16x16.png">
<link rel="manifest" href="/static/david/icons2/site.webmanifest">
<link rel="mask-icon" href="/static/david/icons2/safari-pinned-tab.svg" color="#07486c">
<link rel="shortcut icon" href="/static/david/icons2/favicon.ico">
<meta name="msapplication-TileColor" content="#f7f7f7">
<meta name="msapplication-config" content="/static/david/icons2/browserconfig.xml">
<meta name="theme-color" content="#f7f7f7" media="(prefers-color-scheme: light)">
<meta name="theme-color" content="#272727" media="(prefers-color-scheme: dark)">
<!-- Documented, feel free to shoot an email. -->
<link rel="stylesheet" href="/static/david/css/style_2021-01-20.css">
<!-- See https://www.zachleat.com/web/comprehensive-webfonts/ for the trade-off. -->
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<script>
function toggleTheme(themeName) {
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-dark',
themeName === 'dark'
)
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-light',
themeName === 'light'
)
}
const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme !== 'undefined') {
toggleTheme(selectedTheme)
}
</script>

<meta name="robots" content="noindex, nofollow">
<meta content="origin-when-cross-origin" name="referrer">
<!-- Canonical URL for SEO purposes -->
<link rel="canonical" href="https://cailloux.substack.com/p/103-words-words-words">

<body class="remarkdown h1-underline h2-underline h3-underline em-underscore hr-center ul-star pre-tick" data-instant-intensity="viewport-all">


<article>
<header>
<h1>cailloux n°103 : words, words, words</h1>
</header>
<nav>
<p class="center">
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="https://cailloux.substack.com/p/103-words-words-words" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
</p>
</nav>
<hr>
<p><span>Enfant, j’avais une passion pour le dictionnaire, que je lisais en l’ouvrant au hasard, à la recherche de mots comme des horizons nouveaux. C’est sans doute pour cela que j’ai beaucoup aimé </span><a href="https://www.newstatesman.com/long-reads/2022/06/oxford-english-dictionary-aardvark-woke-oed-history" rel>cet article de Pippa Bailey </a><span>qui présente le travail hautement collaboratif des lexicographes du </span><em>Oxford English Dictionary</em><span>. L’OED est un dictionnaire descriptif, c’est-à-dire qu’il s’attache à décrire la langue et ses évolutions, plutôt qu’à prescrire son usage (ceci est un raccourci, mais n’étant pas linguiste, je compte sur votre indulgence che·res lecteurices).</span></p>
<p><span>Dans l’article on découvre par exemple que l’expression “</span><em>what the what</em><span>” a été documentée pour la première fois dans la série </span><em>30 Rock</em><span> ou que “</span><em>burner phone</em><span>” a été retrouvé dans </span><em>One Life 2 Live</em><span> de Kingpin Skinny Pimp (quel nom !) avant d’être popularisé par la série </span><em>The Wire</em><span>. On y apprend aussi l’origine de l’institution qu’est l’OED :</span></p>
<blockquote><p>In 1857 a group of gentleman scholars from the Philological Society – Herbert Coleridge, grandson of the poet Samuel Taylor Coleridge, Frederick Furnivall (immortalised by his friend Kenneth Grahame as Ratty in The Wind in the Willows), and Richard Chenevix Trench – established the Unregistered Words Committee, with the aim of capturing those parts of the English language that had not yet been recorded.</p></blockquote>
<p>*</p>
<p>*</p>
<p><span>Il existe des personnes qui posent un regard sur les enfants en tant que catégorie sociale et politique et étudient la domination qu’éls subissent, mais il reste encore à nous saisir collectivement de leurs travaux. Tal Piterbraut-Merx était l’une d’entre elles et dans ce texte, </span><em><a href="http://editionsburnaout.fr/media/politiser_l_enfance/politiser_l_enfance_une_pre_anthologie_version_nume%CC%81rique/Politiser_l_enfance_une_pre_anthologie_version_nume%CC%81rique.pdf" rel>Conjurer l’oubli, pour une réminiscence politique de nos enfances</a></em><span>, il propose d’examiner le discours que les adultes posent sur l’enfance.</span></p>
<blockquote><p><span>Un alliage étrange et monstrueux se forme : il semble d’un côté que l’adulte ait pour une grande partie et le plus souvent oublié les brimades, les humiliations et les violences vécues, ou les minimise (le fameux « j’en suis pas mort·e »). L’enfance se trouve alors idéalisée, comme un âge d’insouciance et d’irresponsabilité regretté. Et, en même temps, l’adulte se souvient des promesses qu’on lui a tenues enfant : il faut accepter cet état inconfortable pour pouvoir devenir adulte. Tu auras droit, plus tard, d’utiliser le couteau qui coupe fort, de rester dehors, de décider par toi-même de tes sorties, de tes ami·es ! L’inconfort du statut d’enfant est condition de possibilité de la liberté acquise chez l’adulte. L’oubli de l’adulte vis-à-vis de son enfance est ainsi paradoxal : la mémoire opère son travail de sélection et de tri, et les souvenirs se parent d’un éclat nouveau, qui réhabilite l’exercice du pouvoir.</span><br><span>Pour devenir adulte, il semble qu’il faille oublier la condition réelle et politique de l’enfance.</span></p></blockquote>
<p>Le rapport de pouvoir adulte-enfant se comprend comme d’autres types de domination telles que la classe, le genre, la race, mais a ceci de particulier que tout dominant a, autrefois, fait partie du groupe dominé. Ainsi, elle suggère que l’acte de réminiscence de notre enfance puisse être une "démarche politique et collective".</p>
<blockquote><p>Appréhender le statut politique des enfants, c’est accepter de s’imprégner de cadres de pensée que nous ne possédions sûrement pas en l’état au moment de notre enfance.</p></blockquote>
<p>*</p>
<p><a href="https://cailloux.substack.com/p/99-toliveandtobelived" rel>Toujours</a><span> dans </span><em>Sluggish</em><span> de Jessie Meadows, </span><a href="https://sluggish.substack.com/p/lets-get-fucked-up-and-live" rel>une réflexion sur le diagnostic des troubles psy</a><span>.</span></p>
<blockquote><p><span>I could explain my distress as a kid by saying it was Bipolar 2, or I could tell you to listen to L.G.FUAD. The song would certainly express my emotional state much better than the DSM label ever could. That’s the magic of good art, really — it can reach across space and time to communicate the most ineffable of shared human experiences.</span><br><span>Diagnoses can provide the illusion of comfort in knowing you are not alone, but I think they fall flat in the meaning department.</span><br><span>[…]</span><br><span>Categorizing types of suffering doesn’t help the sufferers understand any of the why’s or how’s of their pain beyond a sort of circular, empty logic: Why was I distressed in this particular way? Because you had bipolar 2. How do you know I had bipolar 2? Because you were distressed in this particular way.</span></p></blockquote>
<p>On a parfois tendance à penser qu’un diagnostic, par exemple “TDAH” ou “dépression” est une entité naturelle discrète (ce n’est jamais le cas, la comorbidité est la règle et pas l’exception), qui contiendrait une sorte de vérité essentielle et immuable.</p>
<p>En réalité, on pourrait comparer un diagnostic à une constellation. Depuis l’endroit où l’on se trouve, on remarque que des étoiles semblent proches les unes des autres, comme des symptômes qui se présenteraient souvent ensemble. On décide d’appeler la forme qu’elles prennent “la Grande Ourse”, ou “la schizophrénie”. En réalité, selon un point de vue différent, on pourrait créer d’autres formes à partir de chacune de ces étoiles, et donner d’autres noms à ces formes-là.</p>
<p>La constellation permet de décrire un coin du ciel depuis notre point de vue, subjectif dans le temps et dans l’espace. Ça permet de se repérer, de synthétiser des informations et de les transmettre à d’autres, mais ça ne dit pas grande chose de l’expérience vécue par celles et ceux qui explorent ces espaces interstellaires.</p>
<p>*</p>
<p><span>Si vous êtes à Strasbourg, vous pourrez entendre ma voix, que j’ai prêtée à </span><em><a href="https://alamuse.com/productions/philippe-gordiani-hav/" rel>H.A.V</a></em><span> (pour hallucinations auditives verbales), un concert sous casque à conduction osseuse de Philippe Gordiani et qui sera créé </span><a href="https://billetterie.festivalmusica.fr/seances/74" rel>le 28 et le 29 septembre prochains au festival musica</a><span>.</span></p>
<p><span>Je n’ai aucune idée de ce à quoi cela va ressembler mais je suis curieuse de l’entendre. J’ai déjà eu l’occasion de tester l’écoute via la conduction osseuse avec l’œuvre </span><em>Handphone Table</em><span> de Laurie Anderson. Il s’agit d’une table en bois à l’intérieur de laquelle est placée une source sonore. On ne peut l’entendre qu’en s’y asseyant et en plaçant ses coudes dans les petites dépressions imprimées dans le bois de chaque côté de la table, puis en plaçant ses mains sur les oreilles. Le son est diffusé via le bois et les os des bras, et la boîte crânienne devient elle-même une enceinte.</span></p>
<div class="captioned-image-container"><figure><a class="image-link is-viewable-img image2" target="_blank" href="https://substackcdn.com/image/fetch/f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fbucketeer-e05bbc84-baa3-437e-9518-adb32be77984.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2Fc5790a19-04f0-40db-bf59-794985c865d9_1280x943.jpeg" rel></a><figcaption class="image-caption"><span>Laurie Anderson, vue d’exposition de </span><em>Handphone Table</em><span>, MOMA, 1978. </span></figcaption></figure></div>
</article>


<hr>

<footer>
<p>
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="/david/log/" title="Accès au flux RSS"><svg class="icon icon-rss2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-rss2"></use>
</svg> Suivre</a> •
<a href="http://larlet.com" title="Go to my English profile" data-instant><svg class="icon icon-user-tie">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-user-tie"></use>
</svg> Pro</a> •
<a href="mailto:david%40larlet.fr" title="Envoyer un courriel"><svg class="icon icon-mail">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-mail"></use>
</svg> Email</a> •
<abbr class="nowrap" title="Hébergeur : Alwaysdata, 62 rue Tiquetonne 75002 Paris, +33184162340"><svg class="icon icon-hammer2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-hammer2"></use>
</svg> Légal</abbr>
</p>
<template id="theme-selector">
<form>
<fieldset>
<legend><svg class="icon icon-brightness-contrast">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-brightness-contrast"></use>
</svg> Thème</legend>
<label>
<input type="radio" value="auto" name="chosen-color-scheme" checked> Auto
</label>
<label>
<input type="radio" value="dark" name="chosen-color-scheme"> Foncé
</label>
<label>
<input type="radio" value="light" name="chosen-color-scheme"> Clair
</label>
</fieldset>
</form>
</template>
</footer>
<script src="/static/david/js/instantpage-5.1.0.min.js" type="module"></script>
<script>
function loadThemeForm(templateName) {
const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

form.addEventListener('change', (e) => {
const chosenColorScheme = e.target.value
localStorage.setItem('theme', chosenColorScheme)
toggleTheme(chosenColorScheme)
})

const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
let mediaRules = []
for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
</script>
</body>
</html>

+ 5
- 0
cache/2022/bbca3c5e1bb2364d21c39db0f25ce7c7/index.md
Plik diff jest za duży
Wyświetl plik


+ 175
- 0
cache/2022/c45fd3d630e91da74f901ab4bbeebb73/index.html Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,175 @@
<!doctype html><!-- This is a valid HTML5 document. -->
<!-- Screen readers, SEO, extensions and so on. -->
<html lang="fr">
<!-- Has to be within the first 1024 bytes, hence before the `title` element
See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
<meta name="viewport" content="width=device-width,initial-scale=1">
<!-- Required to make a valid HTML5 document. -->
<title>J’ai pris le large (archive) — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Publication mise en cache pour en conserver une trace.">
<!-- That good ol' feed, subscribe :). -->
<link rel="alternate" type="application/atom+xml" title="Feed" href="/david/log/">
<!-- Generated from https://realfavicongenerator.net/ such a mess. -->
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/static/david/icons2/apple-touch-icon.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="32x32" href="/static/david/icons2/favicon-32x32.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="16x16" href="/static/david/icons2/favicon-16x16.png">
<link rel="manifest" href="/static/david/icons2/site.webmanifest">
<link rel="mask-icon" href="/static/david/icons2/safari-pinned-tab.svg" color="#07486c">
<link rel="shortcut icon" href="/static/david/icons2/favicon.ico">
<meta name="msapplication-TileColor" content="#f7f7f7">
<meta name="msapplication-config" content="/static/david/icons2/browserconfig.xml">
<meta name="theme-color" content="#f7f7f7" media="(prefers-color-scheme: light)">
<meta name="theme-color" content="#272727" media="(prefers-color-scheme: dark)">
<!-- Documented, feel free to shoot an email. -->
<link rel="stylesheet" href="/static/david/css/style_2021-01-20.css">
<!-- See https://www.zachleat.com/web/comprehensive-webfonts/ for the trade-off. -->
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<script>
function toggleTheme(themeName) {
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-dark',
themeName === 'dark'
)
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-light',
themeName === 'light'
)
}
const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme !== 'undefined') {
toggleTheme(selectedTheme)
}
</script>

<meta name="robots" content="noindex, nofollow">
<meta content="origin-when-cross-origin" name="referrer">
<!-- Canonical URL for SEO purposes -->
<link rel="canonical" href="https://nota-bene.org/J-ai-pris-le-large">

<body class="remarkdown h1-underline h2-underline h3-underline em-underscore hr-center ul-star pre-tick" data-instant-intensity="viewport-all">


<article>
<header>
<h1>J’ai pris le large</h1>
</header>
<nav>
<p class="center">
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="https://nota-bene.org/J-ai-pris-le-large" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
</p>
</nav>
<hr>
<p>Hier <a href="Publions-donc" class="spip_in">je disais</a> que je n’avais pas écrit publiquement pendant trois mois pour des raisons personnelles mais en fait c’est plus large que ça.</p>
<p>Si tu n’as pas suivi mes aventures, <a href="Premier-juin-2022-adieu-le-Web" class="spip_in">j’ai arrêté de travailler sur le Web en juin</a>. Ça a sans doute provoqué un lâcher-prise de tout, il fallait un sevrage après ce trop-plein.</p>
<p>Bref, ça revient doucement, les <abbr title="Really Simple Syndication">RSS</abbr> excitent encore mes neurones, et j’ai plein de critiques de BD.</p>
<p>Où l’on redécouvre que le blog qui ne raconte rien, à l’ancienne, n’est pas mort !</p>
</article>


<hr>

<footer>
<p>
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="/david/log/" title="Accès au flux RSS"><svg class="icon icon-rss2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-rss2"></use>
</svg> Suivre</a> •
<a href="http://larlet.com" title="Go to my English profile" data-instant><svg class="icon icon-user-tie">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-user-tie"></use>
</svg> Pro</a> •
<a href="mailto:david%40larlet.fr" title="Envoyer un courriel"><svg class="icon icon-mail">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-mail"></use>
</svg> Email</a> •
<abbr class="nowrap" title="Hébergeur : Alwaysdata, 62 rue Tiquetonne 75002 Paris, +33184162340"><svg class="icon icon-hammer2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-hammer2"></use>
</svg> Légal</abbr>
</p>
<template id="theme-selector">
<form>
<fieldset>
<legend><svg class="icon icon-brightness-contrast">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-brightness-contrast"></use>
</svg> Thème</legend>
<label>
<input type="radio" value="auto" name="chosen-color-scheme" checked> Auto
</label>
<label>
<input type="radio" value="dark" name="chosen-color-scheme"> Foncé
</label>
<label>
<input type="radio" value="light" name="chosen-color-scheme"> Clair
</label>
</fieldset>
</form>
</template>
</footer>
<script src="/static/david/js/instantpage-5.1.0.min.js" type="module"></script>
<script>
function loadThemeForm(templateName) {
const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

form.addEventListener('change', (e) => {
const chosenColorScheme = e.target.value
localStorage.setItem('theme', chosenColorScheme)
toggleTheme(chosenColorScheme)
})

const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
let mediaRules = []
for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
</script>
</body>
</html>

+ 8
- 0
cache/2022/c45fd3d630e91da74f901ab4bbeebb73/index.md Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,8 @@
title: J’ai pris le large
url: https://nota-bene.org/J-ai-pris-le-large
hash_url: c45fd3d630e91da74f901ab4bbeebb73

<p>Hier <a href="Publions-donc" class="spip_in">je disais</a> que je n’avais pas écrit publiquement pendant trois mois pour des raisons personnelles mais en fait c’est plus large que ça.</p>
<p>Si tu n’as pas suivi mes aventures, <a href="Premier-juin-2022-adieu-le-Web" class="spip_in">j’ai arrêté de travailler sur le Web en juin</a>. Ça a sans doute provoqué un lâcher-prise de tout, il fallait un sevrage après ce trop-plein.</p>
<p>Bref, ça revient doucement, les <abbr title="Really Simple Syndication">RSS</abbr> excitent encore mes neurones, et j’ai plein de critiques de BD.</p>
<p>Où l’on redécouvre que le blog qui ne raconte rien, à l’ancienne, n’est pas mort !</p>

+ 269
- 0
cache/2022/e3a00561b3b07a5b4c1e207eb59eaa3f/index.html Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,269 @@
<!doctype html><!-- This is a valid HTML5 document. -->
<!-- Screen readers, SEO, extensions and so on. -->
<html lang="fr">
<!-- Has to be within the first 1024 bytes, hence before the `title` element
See: https://www.w3.org/TR/2012/CR-html5-20121217/document-metadata.html#charset -->
<meta charset="utf-8">
<!-- Why no `X-UA-Compatible` meta: https://stackoverflow.com/a/6771584 -->
<!-- The viewport meta is quite crowded and we are responsible for that.
See: https://codepen.io/tigt/post/meta-viewport-for-2015 -->
<meta name="viewport" content="width=device-width,initial-scale=1">
<!-- Required to make a valid HTML5 document. -->
<title>Outdated vs. Complete (archive) — David Larlet</title>
<meta name="description" content="Publication mise en cache pour en conserver une trace.">
<!-- That good ol' feed, subscribe :). -->
<link rel="alternate" type="application/atom+xml" title="Feed" href="/david/log/">
<!-- Generated from https://realfavicongenerator.net/ such a mess. -->
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/static/david/icons2/apple-touch-icon.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="32x32" href="/static/david/icons2/favicon-32x32.png">
<link rel="icon" type="image/png" sizes="16x16" href="/static/david/icons2/favicon-16x16.png">
<link rel="manifest" href="/static/david/icons2/site.webmanifest">
<link rel="mask-icon" href="/static/david/icons2/safari-pinned-tab.svg" color="#07486c">
<link rel="shortcut icon" href="/static/david/icons2/favicon.ico">
<meta name="msapplication-TileColor" content="#f7f7f7">
<meta name="msapplication-config" content="/static/david/icons2/browserconfig.xml">
<meta name="theme-color" content="#f7f7f7" media="(prefers-color-scheme: light)">
<meta name="theme-color" content="#272727" media="(prefers-color-scheme: dark)">
<!-- Documented, feel free to shoot an email. -->
<link rel="stylesheet" href="/static/david/css/style_2021-01-20.css">
<!-- See https://www.zachleat.com/web/comprehensive-webfonts/ for the trade-off. -->
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t4_poly_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: light), (prefers-color-scheme: no-preference)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_regular.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_bold.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<link rel="preload" href="/static/david/css/fonts/triplicate_t3_italic.woff2" as="font" type="font/woff2" media="(prefers-color-scheme: dark)" crossorigin>
<script>
function toggleTheme(themeName) {
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-dark',
themeName === 'dark'
)
document.documentElement.classList.toggle(
'forced-light',
themeName === 'light'
)
}
const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme !== 'undefined') {
toggleTheme(selectedTheme)
}
</script>

<meta name="robots" content="noindex, nofollow">
<meta content="origin-when-cross-origin" name="referrer">
<!-- Canonical URL for SEO purposes -->
<link rel="canonical" href="https://vivqu.com/blog/2022/09/25/outdated-apps/">

<body class="remarkdown h1-underline h2-underline h3-underline em-underscore hr-center ul-star pre-tick" data-instant-intensity="viewport-all">


<article>
<header>
<h1>Outdated vs. Complete</h1>
</header>
<nav>
<p class="center">
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="https://vivqu.com/blog/2022/09/25/outdated-apps/" title="Lien vers le contenu original">Source originale</a>
</p>
</nav>
<hr>
<p>On August 22nd, I got an email out of the blue from Apple that notified me that I had a new App Review message. It was for my app, <a href="https://worldanimalsapp.com/">WorldAnimals</a>, a light-hearted game for guessing animal onomatopoeia sounds in different languages.</p>

<p>Usually, you receive a message after you submit a new version to the App Store for review. The reviewer has found something wrong and your app is rejected. The notice explains where you have violated the <a href="https://developer.apple.com/app-store/review/guidelines/">App Store Review Guidelines</a> and how you can rectify the issue to get your app update approved. Maybe the app is crashing, the reviewer can’t log in to test, or god forbid the update description mentions the evil rival mobile platform–these are all actual reasons I have been rejected by the App Store.</p>

<p>The relationship between developers and App Store reviewers is tense at best. Most people are trying to build well-designed, useful mobile apps. Apple has instituted App Store reviews to maintain a high-quality bar for apps and weed out spammy or nefarious actors, using human evaluators to test individual apps and provide direct feedback. However, malicious apps are relatively rare; arguably, Apple doesn’t do a great job filtering them out anyway. So for the vast majority of developers, App Store reviews add an additional layer of friction and time to shipping updates. And then in the inevitable case when you need to push out an emergency fix for crashes happening to your app users, the App Store review process goes from an inconvenient annoyance to an outright roadblock to improving the user experience.</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">I think the asymmetry of App Review is still lost on Apple. For indie developers our hopes and dreams (and sometimes our finances) hang in the balance, for the App Review team it’s just another app rejection among tens of thousands. I know they think they get it, they just don’t. <a href="https://t.co/YSsj2zyilA">https://t.co/YSsj2zyilA</a></p>&mdash; David Barnard (@drbarnard) <a href="https://twitter.com/drbarnard/status/1492173728855252998?ref_src=twsrc%5Etfw">February 11, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>I’ve been around the block, both as an indie developer and a full-time-employed mobile developer. I have released fun, tiny games like WorldAnimals and production SaaS mobile apps. When I was at Pinterest, I helped in communications with our dedicated App Store representative who would expedite Pinterest app updates through the review process. I have seen first-hand the lack of support for indie apps compared to the white glove experience that large companies get. Suffice it to say, I probably have above-average knowledge of how this whole process works.</p>

<p>And <em>still</em>, I was surprised to receive an App Review message. I hadn’t submitted a new update for WorldAnimals. The app was still working well, with zero crashes and a handful of new downloads every month. My boss had even shown me last week that he had downloaded my app on his phone for his daughter–we played the game together during a work meeting and laughed at the silly animal sounds. In my mind, there was no reason I should be receiving a vaguely threatening message from Apple’s App Review system.</p>

<p>Well, it turns out, Apple’s problem with my app was the fact that I wasn’t updating it.</p>

<hr class="section-divider" />

<p>I opened the message and was greeted with the <a href="https://developer.apple.com/news/?id=gi6npkmf">“App Store Improvement Notice”</a>. I was essentially told that I hadn’t updated my app in three years and now it counts as outdated. I needed to update the app within 90 days or it would get automatically taken down.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/improvement-notice.png" alt="app-notice" />
<em>The message I received from the App Store Review told me my app was “oudated”.</em></p>

<p><br />
Never mind the fact that my app has a 5-star rating and was still being downloaded, with no complaints from any of my users. Also disregard the fact that I had other highly-rated apps up on the App Store, some of which had been updated much more recently than July 2019, clearly showing that I have not abandoned these apps entirely. If there had been an actual reviewer who checked my outdated app, they would have discovered that I architected the app from the beginning to dynamically scale the UI so it resizes to fit the latest iPhone devices. All these could be signals that indicate to Apple that this is not a garbage-filled scam app that is lowering the quality of their App Store.</p>

<p><a href="https://www.theverge.com/2022/4/23/23038870/apple-app-store-widely-remove-outdated-apps-developers">Many other developers have complained</a> about this draconian measure. The decision to remove outdated apps places a disproportional burden on indie developers and hobbyists because they might not have time or resources to revisit these old apps. Just having an active Apple developer membership <a href="https://developer.apple.com/support/compare-memberships/">costs $99 a year</a>. It feels a bit like extortion when the platform, which you already paid to publish your app once, is now requiring you to continue renewing your membership to make that same app stay available.</p>

<p>Beyond the financial cost, what is the most insulting to me about Apple’s policy is how poorly thought out their measure of “quality” is for apps. The message contains two separate statements about my app: (1) it hasn’t been updated in three years, and (2) it doesn’t meet a “minimum download threshold.” Fixing either of those so-called problems doesn’t magically mean my app will be a high-quality, positive experience for users.</p>

<p>There is absolutely no requirement for what is contained in the app update since Apple only states, “the app will remain available if an app update is submitted and approved within 90 days.” At least in Google’s case, the Play Store requires an update to their <a href="https://www.theverge.com/2022/4/7/23014518/google-play-store-cracks-down-on-outdated-apps">minimum target level API</a> which ensures that developers use a newer version of Android Studio.</p>

<p>The intention behind Apple and Google’s policies is to force developers to make sure their apps run successfully on the latest devices and operating systems. Apple claims that the App Store improvement process will improve user experience because “keeping apps up to date to conform with modern screen sizes, SDKs, APIs […] ensures users can have a great experience with any app they get from the App Store”. But my app was already working correctly, making this update useless and performative.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/worldanimals.png" alt="app-screenshot" />
<em>My app was working well even on the latest iPhone and iPad devices.</em></p>

<p><br />
Even more frustrating is that while the app itself runs fine on all the latest end-user devices, Apple’s development ecosystem has changed rapidly over the last three years. My old code simply did not work anymore with the latest versions of Xcode. So I had to spend four hours on Saturday upgrading all my platform libraries simply so that I could compile the damn app. And all this effort was ultimately in order to just change the build version number from “1.0” to “1.1”. The UI and functionality remained unchanged since it had already been working as intended!</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">I&#39;m sitting here on a Friday night, working myself to to bone after my day job, trying my best to scrape a living from my indie games, trying to keep up with Apple, Google, Unity, Xcode, MacOS changes that happen so fast my head spins while performing worse on older devices.</p>&mdash; Protopop Games (@protopop) <a href="https://twitter.com/protopop/status/1517702095482331137?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>And to add insult to injury, Apple tells me I could have avoided all this pain if my app was being downloaded above a “minimum download threshold”. The policy is completely silent on what this download number needs to be to avoid getting flagged as outdated–is it hundreds or thousands or hundreds of thousands of downloads a month? This seems like an explicit carve-out in the policy for apps with major marketing budgets. According to <a href="https://www.businessofapps.com/marketplace/app-marketing/research/app-marketing-cost/">industry research</a>, the total marketing spend for app installs is projected to be $61.1 billion in 2022. So it seems like an incredibly bad faith argument to claim that a higher download rate means better quality apps. All a higher download rate means is that more money was probably spent to market and optimize app installs.</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">Apple also removed a version of my FlickType Keyboard that catered specifically to the visually impaired community, because I hadn&#39;t updated it in 2 years.<br /><br />Meanwhile, games like Pocket God have not been updated by the developers for 7 years now: <a href="https://t.co/3azyIydty7">https://t.co/3azyIydty7</a> <a href="https://t.co/n36rvHvF4H">pic.twitter.com/n36rvHvF4H</a></p>&mdash; Kosta Eleftheriou (@keleftheriou) <a href="https://twitter.com/keleftheriou/status/1517907548623437824?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>The overall message that this crackdown sends is that Apple doesn’t care about about small and independent developers. For instance, the App Store could factor in:</p>

<ul>
<li>App Store ratings and reviews</li>
<li>Active developer membership</li>
<li>Historical behavior of the developer (ie. updating other apps)</li>
<li>Number of crashes</li>
<li>Number of active sessions, especially for the latest devices and platform versions</li>
</ul>

<p>These are all metrics that the Apple already automatically tracks, made available to the developer through the <a href="https://developer.apple.com/app-store-connect/">App Store Connect</a> portal.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/appstoreconnect-overview.png" alt="appstoreconnect-overview" />
<em>App Store Connect shows an overview of your app and includes a variety of metrics, including active sessions and crashes.</em></p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/appstoreconnect-metrics.png" alt="appstoreconnect-metrics" />
<em>The metrics tab enables developers to break down their app metrics by device and platform version.</em></p>

<p><br />
It would be almost zero cost to Apple to add these additional checks to their filter for outdated apps–after all, the data already exists in their system. So it doesn’t seem like mere oversight that the policy neglected to use a more nuanced set of inputs, it feels like Apple is actively degrading the developer experience because they consider us worthless to their platform.</p>

<hr class="section-divider" />

<p>In the end, Apple will always prefer the needs of mega-apps that have millions of downloads since these apps generate the bulk of the revenue for the App Store. The impact of the App Store Improvement policy is nonexistent for VC-funded companies. The high-growth apps trying to blitzscale their way to product-market-fit have been churning out regular updates all along with their massive teams of mobile developers. Small apps and their developers will need to conform to the whims of the platform or else disappear entirely–this is and always has been the risk of building software inside a walled garden.</p>

<p>I wish that the App Stores had a concept of a “complete” app that does not need further updates. Emilia (<a href="https://twitter.com/lazerwalker">@lazerwalker</a>) put it really well by describing certain types of software as “finished artworks”:</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">.<a href="https://twitter.com/Apple?ref_src=twsrc%5Etfw">@apple</a> is removing a few of my old games b/c they have “not been updated in a significant amount of time”<br /><br />Games can exist as completed objects! These free projects aren’t suitable for updates or a live service model, they’re finished artworks from years ago. <a href="https://t.co/iflH70j7q4">pic.twitter.com/iflH70j7q4</a></p>&mdash; emilia ✨ (@lazerwalker) <a href="https://twitter.com/lazerwalker/status/1517849201148932096?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>Games are not the only type of software that doesn’t need updates. Author Robin Sloan has a wonderful “tap essay” named <a href="https://apps.apple.com/us/app/fish-a-tap-essay/id510560804">Fish</a>. The app was last updated in June 2018, therefore “outdated” by Apple’s standards. Sloan has probably contested the removal so it’s still available on iOS, and there is always an option to <a href="https://www.robinsloan.com/fish/">read it on macOS or Windows if needed</a>. Other creators might not be as lucky or have the money/time to provide their work on different platforms.</p>

<p>It will be very difficult to reverse the incentives for Apple and Google and get them to start caring about these small gems. They have been killing apps from the very start, in favor of the newest mobile devices and functionality. There is a whole trend on Tiktok <a href="https://www.tiktok.com/tag/oldapps?is_from_webapp=1&amp;sender_device=pc">#oldapps</a> that are simply videos of people booting up old phones to play with apps that no longer can be run and reminisce about the joy that these apps created.</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="tiktok-embed" cite="https://www.tiktok.com/@karalof/video/7124015574182546734" data-video-id="7124015574182546734" style="border-left: 0px; max-width: 605px;min-width: 325px;"> <section> <a target="_blank" title="@karalof" href="https://www.tiktok.com/@karalof?refer=embed">@karalof</a> diving deep back into middle school 😅💅💖 <a title="fyp" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/fyp?refer=embed">#fyp</a> <a title="ipodtouch" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/ipodtouch?refer=embed">#ipodtouch</a> <a title="apple" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/apple?refer=embed">#apple</a> <a title="middleschool" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/middleschool?refer=embed">#middleschool</a> <a title="nostalgia" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/nostalgia?refer=embed">#nostalgia</a> <a title="nostalgic" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/nostalgic?refer=embed">#nostalgic</a> <a title="biginkenergy" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/biginkenergy?refer=embed">#BigInkEnergy</a> <a title="retro" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/retro?refer=embed">#retro</a> <a title="elementaryschool" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/elementaryschool?refer=embed">#elementaryschool</a> <a title="ipod" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/ipod?refer=embed">#ipod</a> <a title="apps" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/apps?refer=embed">#apps</a> <a title="angrybirds" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/angrybirds?refer=embed">#angrybirds</a> <a title="kik" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/kik?refer=embed">#kik</a> <a title="appzilla" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/appzilla?refer=embed">#appzilla</a> <a target="_blank" title="♬ Say Hey (I Love You) (feat. Cherine Tanya Anderson) - Michael Franti &#38; Spearhead" href="https://www.tiktok.com/music/Say-Hey-I-Love-You-feat-Cherine-Tanya-Anderson-6946697184817465346?refer=embed">♬ Say Hey (I Love You) (feat. Cherine Tanya Anderson) - Michael Franti &#38; Spearhead</a> </section> </blockquote></div>
<script async="" src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>

<p>Day-by-day, month-by-month, the App Store will get a little less rich and vibrant as apps start being designated as outdated and get removed. Another consequence of this hostile policy is that indie and hobbyist developers may stop building mobile apps. After all, the web is fundamentally a more stable place for experimental software and “finished artworks”, since backwards-compatibility is the gold standard and apps can run indefinitely.</p>

<p>After 4 hours of work to re-compile my app and 44 hours waiting in the review queue, WorldAnimals is now updated to a new version. I am safe for at least another three years before getting automatically flagged for removal. Unless, that is, Apple decides there is a new threshold for “outdated” and change their policy once again.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/appstore-submission.png" alt="appstore-submission" />
<em>WorldAnimals is now available for another three years (hopefully).</em></p>

<p><br />
I still love mobile development–a large part of my engineering career has been building mobile apps of all sizes, for small hobby side projects and for huge unicorn companies. I am proud of WorldAnimals and want to make sure it’s still available for download. But this outdated policy will make me seriously think twice about building fun, experimental apps on iOS in the future.</p>

<hr class="section-divider" />

<footer>This article was last updated on 9/25/2022. v1 is 1,806 words and took 5.25 hours to write and edit.</footer>
</article>


<hr>

<footer>
<p>
<a href="/david/" title="Aller à l’accueil"><svg class="icon icon-home">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-home"></use>
</svg> Accueil</a> •
<a href="/david/log/" title="Accès au flux RSS"><svg class="icon icon-rss2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-rss2"></use>
</svg> Suivre</a> •
<a href="http://larlet.com" title="Go to my English profile" data-instant><svg class="icon icon-user-tie">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-user-tie"></use>
</svg> Pro</a> •
<a href="mailto:david%40larlet.fr" title="Envoyer un courriel"><svg class="icon icon-mail">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-mail"></use>
</svg> Email</a> •
<abbr class="nowrap" title="Hébergeur : Alwaysdata, 62 rue Tiquetonne 75002 Paris, +33184162340"><svg class="icon icon-hammer2">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-hammer2"></use>
</svg> Légal</abbr>
</p>
<template id="theme-selector">
<form>
<fieldset>
<legend><svg class="icon icon-brightness-contrast">
<use xlink:href="/static/david/icons2/symbol-defs-2021-12.svg#icon-brightness-contrast"></use>
</svg> Thème</legend>
<label>
<input type="radio" value="auto" name="chosen-color-scheme" checked> Auto
</label>
<label>
<input type="radio" value="dark" name="chosen-color-scheme"> Foncé
</label>
<label>
<input type="radio" value="light" name="chosen-color-scheme"> Clair
</label>
</fieldset>
</form>
</template>
</footer>
<script src="/static/david/js/instantpage-5.1.0.min.js" type="module"></script>
<script>
function loadThemeForm(templateName) {
const themeSelectorTemplate = document.querySelector(templateName)
const form = themeSelectorTemplate.content.firstElementChild
themeSelectorTemplate.replaceWith(form)

form.addEventListener('change', (e) => {
const chosenColorScheme = e.target.value
localStorage.setItem('theme', chosenColorScheme)
toggleTheme(chosenColorScheme)
})

const selectedTheme = localStorage.getItem('theme')
if (selectedTheme && selectedTheme !== 'undefined') {
form.querySelector(`[value="${selectedTheme}"]`).checked = true
}
}

const prefersColorSchemeDark = '(prefers-color-scheme: dark)'
window.addEventListener('load', () => {
let hasDarkRules = false
for (const styleSheet of Array.from(document.styleSheets)) {
let mediaRules = []
for (const cssRule of styleSheet.cssRules) {
if (cssRule.type !== CSSRule.MEDIA_RULE) {
continue
}
// WARNING: Safari does not have/supports `conditionText`.
if (cssRule.conditionText) {
if (cssRule.conditionText !== prefersColorSchemeDark) {
continue
}
} else {
if (cssRule.cssText.startsWith(prefersColorSchemeDark)) {
continue
}
}
mediaRules = mediaRules.concat(Array.from(cssRule.cssRules))
}

// WARNING: do not try to insert a Rule to a styleSheet you are
// currently iterating on, otherwise the browser will be stuck
// in a infinite loop…
for (const mediaRule of mediaRules) {
styleSheet.insertRule(mediaRule.cssText)
hasDarkRules = true
}
}
if (hasDarkRules) {
loadThemeForm('#theme-selector')
}
})
</script>
</body>
</html>

+ 102
- 0
cache/2022/e3a00561b3b07a5b4c1e207eb59eaa3f/index.md Wyświetl plik

@@ -0,0 +1,102 @@
title: Outdated vs. Complete
url: https://vivqu.com/blog/2022/09/25/outdated-apps/
hash_url: e3a00561b3b07a5b4c1e207eb59eaa3f

<p>On August 22nd, I got an email out of the blue from Apple that notified me that I had a new App Review message. It was for my app, <a href="https://worldanimalsapp.com/">WorldAnimals</a>, a light-hearted game for guessing animal onomatopoeia sounds in different languages.</p>

<p>Usually, you receive a message after you submit a new version to the App Store for review. The reviewer has found something wrong and your app is rejected. The notice explains where you have violated the <a href="https://developer.apple.com/app-store/review/guidelines/">App Store Review Guidelines</a> and how you can rectify the issue to get your app update approved. Maybe the app is crashing, the reviewer can’t log in to test, or god forbid the update description mentions the evil rival mobile platform–these are all actual reasons I have been rejected by the App Store.</p>

<p>The relationship between developers and App Store reviewers is tense at best. Most people are trying to build well-designed, useful mobile apps. Apple has instituted App Store reviews to maintain a high-quality bar for apps and weed out spammy or nefarious actors, using human evaluators to test individual apps and provide direct feedback. However, malicious apps are relatively rare; arguably, Apple doesn’t do a great job filtering them out anyway. So for the vast majority of developers, App Store reviews add an additional layer of friction and time to shipping updates. And then in the inevitable case when you need to push out an emergency fix for crashes happening to your app users, the App Store review process goes from an inconvenient annoyance to an outright roadblock to improving the user experience.</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">I think the asymmetry of App Review is still lost on Apple. For indie developers our hopes and dreams (and sometimes our finances) hang in the balance, for the App Review team it’s just another app rejection among tens of thousands. I know they think they get it, they just don’t. <a href="https://t.co/YSsj2zyilA">https://t.co/YSsj2zyilA</a></p>&mdash; David Barnard (@drbarnard) <a href="https://twitter.com/drbarnard/status/1492173728855252998?ref_src=twsrc%5Etfw">February 11, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>I’ve been around the block, both as an indie developer and a full-time-employed mobile developer. I have released fun, tiny games like WorldAnimals and production SaaS mobile apps. When I was at Pinterest, I helped in communications with our dedicated App Store representative who would expedite Pinterest app updates through the review process. I have seen first-hand the lack of support for indie apps compared to the white glove experience that large companies get. Suffice it to say, I probably have above-average knowledge of how this whole process works.</p>

<p>And <em>still</em>, I was surprised to receive an App Review message. I hadn’t submitted a new update for WorldAnimals. The app was still working well, with zero crashes and a handful of new downloads every month. My boss had even shown me last week that he had downloaded my app on his phone for his daughter–we played the game together during a work meeting and laughed at the silly animal sounds. In my mind, there was no reason I should be receiving a vaguely threatening message from Apple’s App Review system.</p>

<p>Well, it turns out, Apple’s problem with my app was the fact that I wasn’t updating it.</p>

<hr class="section-divider" />

<p>I opened the message and was greeted with the <a href="https://developer.apple.com/news/?id=gi6npkmf">“App Store Improvement Notice”</a>. I was essentially told that I hadn’t updated my app in three years and now it counts as outdated. I needed to update the app within 90 days or it would get automatically taken down.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/improvement-notice.png" alt="app-notice" />
<em>The message I received from the App Store Review told me my app was “oudated”.</em></p>

<p><br />
Never mind the fact that my app has a 5-star rating and was still being downloaded, with no complaints from any of my users. Also disregard the fact that I had other highly-rated apps up on the App Store, some of which had been updated much more recently than July 2019, clearly showing that I have not abandoned these apps entirely. If there had been an actual reviewer who checked my outdated app, they would have discovered that I architected the app from the beginning to dynamically scale the UI so it resizes to fit the latest iPhone devices. All these could be signals that indicate to Apple that this is not a garbage-filled scam app that is lowering the quality of their App Store.</p>

<p><a href="https://www.theverge.com/2022/4/23/23038870/apple-app-store-widely-remove-outdated-apps-developers">Many other developers have complained</a> about this draconian measure. The decision to remove outdated apps places a disproportional burden on indie developers and hobbyists because they might not have time or resources to revisit these old apps. Just having an active Apple developer membership <a href="https://developer.apple.com/support/compare-memberships/">costs $99 a year</a>. It feels a bit like extortion when the platform, which you already paid to publish your app once, is now requiring you to continue renewing your membership to make that same app stay available.</p>

<p>Beyond the financial cost, what is the most insulting to me about Apple’s policy is how poorly thought out their measure of “quality” is for apps. The message contains two separate statements about my app: (1) it hasn’t been updated in three years, and (2) it doesn’t meet a “minimum download threshold.” Fixing either of those so-called problems doesn’t magically mean my app will be a high-quality, positive experience for users.</p>

<p>There is absolutely no requirement for what is contained in the app update since Apple only states, “the app will remain available if an app update is submitted and approved within 90 days.” At least in Google’s case, the Play Store requires an update to their <a href="https://www.theverge.com/2022/4/7/23014518/google-play-store-cracks-down-on-outdated-apps">minimum target level API</a> which ensures that developers use a newer version of Android Studio.</p>

<p>The intention behind Apple and Google’s policies is to force developers to make sure their apps run successfully on the latest devices and operating systems. Apple claims that the App Store improvement process will improve user experience because “keeping apps up to date to conform with modern screen sizes, SDKs, APIs […] ensures users can have a great experience with any app they get from the App Store”. But my app was already working correctly, making this update useless and performative.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/worldanimals.png" alt="app-screenshot" />
<em>My app was working well even on the latest iPhone and iPad devices.</em></p>

<p><br />
Even more frustrating is that while the app itself runs fine on all the latest end-user devices, Apple’s development ecosystem has changed rapidly over the last three years. My old code simply did not work anymore with the latest versions of Xcode. So I had to spend four hours on Saturday upgrading all my platform libraries simply so that I could compile the damn app. And all this effort was ultimately in order to just change the build version number from “1.0” to “1.1”. The UI and functionality remained unchanged since it had already been working as intended!</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">I&#39;m sitting here on a Friday night, working myself to to bone after my day job, trying my best to scrape a living from my indie games, trying to keep up with Apple, Google, Unity, Xcode, MacOS changes that happen so fast my head spins while performing worse on older devices.</p>&mdash; Protopop Games (@protopop) <a href="https://twitter.com/protopop/status/1517702095482331137?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>And to add insult to injury, Apple tells me I could have avoided all this pain if my app was being downloaded above a “minimum download threshold”. The policy is completely silent on what this download number needs to be to avoid getting flagged as outdated–is it hundreds or thousands or hundreds of thousands of downloads a month? This seems like an explicit carve-out in the policy for apps with major marketing budgets. According to <a href="https://www.businessofapps.com/marketplace/app-marketing/research/app-marketing-cost/">industry research</a>, the total marketing spend for app installs is projected to be $61.1 billion in 2022. So it seems like an incredibly bad faith argument to claim that a higher download rate means better quality apps. All a higher download rate means is that more money was probably spent to market and optimize app installs.</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">Apple also removed a version of my FlickType Keyboard that catered specifically to the visually impaired community, because I hadn&#39;t updated it in 2 years.<br /><br />Meanwhile, games like Pocket God have not been updated by the developers for 7 years now: <a href="https://t.co/3azyIydty7">https://t.co/3azyIydty7</a> <a href="https://t.co/n36rvHvF4H">pic.twitter.com/n36rvHvF4H</a></p>&mdash; Kosta Eleftheriou (@keleftheriou) <a href="https://twitter.com/keleftheriou/status/1517907548623437824?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>The overall message that this crackdown sends is that Apple doesn’t care about about small and independent developers. For instance, the App Store could factor in:</p>

<ul>
<li>App Store ratings and reviews</li>
<li>Active developer membership</li>
<li>Historical behavior of the developer (ie. updating other apps)</li>
<li>Number of crashes</li>
<li>Number of active sessions, especially for the latest devices and platform versions</li>
</ul>

<p>These are all metrics that the Apple already automatically tracks, made available to the developer through the <a href="https://developer.apple.com/app-store-connect/">App Store Connect</a> portal.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/appstoreconnect-overview.png" alt="appstoreconnect-overview" />
<em>App Store Connect shows an overview of your app and includes a variety of metrics, including active sessions and crashes.</em></p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/appstoreconnect-metrics.png" alt="appstoreconnect-metrics" />
<em>The metrics tab enables developers to break down their app metrics by device and platform version.</em></p>

<p><br />
It would be almost zero cost to Apple to add these additional checks to their filter for outdated apps–after all, the data already exists in their system. So it doesn’t seem like mere oversight that the policy neglected to use a more nuanced set of inputs, it feels like Apple is actively degrading the developer experience because they consider us worthless to their platform.</p>

<hr class="section-divider" />

<p>In the end, Apple will always prefer the needs of mega-apps that have millions of downloads since these apps generate the bulk of the revenue for the App Store. The impact of the App Store Improvement policy is nonexistent for VC-funded companies. The high-growth apps trying to blitzscale their way to product-market-fit have been churning out regular updates all along with their massive teams of mobile developers. Small apps and their developers will need to conform to the whims of the platform or else disappear entirely–this is and always has been the risk of building software inside a walled garden.</p>

<p>I wish that the App Stores had a concept of a “complete” app that does not need further updates. Emilia (<a href="https://twitter.com/lazerwalker">@lazerwalker</a>) put it really well by describing certain types of software as “finished artworks”:</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="twitter-tweet tw-align-center"><p lang="en" dir="ltr">.<a href="https://twitter.com/Apple?ref_src=twsrc%5Etfw">@apple</a> is removing a few of my old games b/c they have “not been updated in a significant amount of time”<br /><br />Games can exist as completed objects! These free projects aren’t suitable for updates or a live service model, they’re finished artworks from years ago. <a href="https://t.co/iflH70j7q4">pic.twitter.com/iflH70j7q4</a></p>&mdash; emilia ✨ (@lazerwalker) <a href="https://twitter.com/lazerwalker/status/1517849201148932096?ref_src=twsrc%5Etfw">April 23, 2022</a></blockquote> <script async="" src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></div>

<p>Games are not the only type of software that doesn’t need updates. Author Robin Sloan has a wonderful “tap essay” named <a href="https://apps.apple.com/us/app/fish-a-tap-essay/id510560804">Fish</a>. The app was last updated in June 2018, therefore “outdated” by Apple’s standards. Sloan has probably contested the removal so it’s still available on iOS, and there is always an option to <a href="https://www.robinsloan.com/fish/">read it on macOS or Windows if needed</a>. Other creators might not be as lucky or have the money/time to provide their work on different platforms.</p>

<p>It will be very difficult to reverse the incentives for Apple and Google and get them to start caring about these small gems. They have been killing apps from the very start, in favor of the newest mobile devices and functionality. There is a whole trend on Tiktok <a href="https://www.tiktok.com/tag/oldapps?is_from_webapp=1&amp;sender_device=pc">#oldapps</a> that are simply videos of people booting up old phones to play with apps that no longer can be run and reminisce about the joy that these apps created.</p>

<div class="twitter-container"><blockquote class="tiktok-embed" cite="https://www.tiktok.com/@karalof/video/7124015574182546734" data-video-id="7124015574182546734" style="border-left: 0px; max-width: 605px;min-width: 325px;"> <section> <a target="_blank" title="@karalof" href="https://www.tiktok.com/@karalof?refer=embed">@karalof</a> diving deep back into middle school 😅💅💖 <a title="fyp" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/fyp?refer=embed">#fyp</a> <a title="ipodtouch" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/ipodtouch?refer=embed">#ipodtouch</a> <a title="apple" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/apple?refer=embed">#apple</a> <a title="middleschool" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/middleschool?refer=embed">#middleschool</a> <a title="nostalgia" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/nostalgia?refer=embed">#nostalgia</a> <a title="nostalgic" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/nostalgic?refer=embed">#nostalgic</a> <a title="biginkenergy" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/biginkenergy?refer=embed">#BigInkEnergy</a> <a title="retro" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/retro?refer=embed">#retro</a> <a title="elementaryschool" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/elementaryschool?refer=embed">#elementaryschool</a> <a title="ipod" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/ipod?refer=embed">#ipod</a> <a title="apps" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/apps?refer=embed">#apps</a> <a title="angrybirds" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/angrybirds?refer=embed">#angrybirds</a> <a title="kik" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/kik?refer=embed">#kik</a> <a title="appzilla" target="_blank" href="https://www.tiktok.com/tag/appzilla?refer=embed">#appzilla</a> <a target="_blank" title="♬ Say Hey (I Love You) (feat. Cherine Tanya Anderson) - Michael Franti &#38; Spearhead" href="https://www.tiktok.com/music/Say-Hey-I-Love-You-feat-Cherine-Tanya-Anderson-6946697184817465346?refer=embed">♬ Say Hey (I Love You) (feat. Cherine Tanya Anderson) - Michael Franti &#38; Spearhead</a> </section> </blockquote></div>
<script async="" src="https://www.tiktok.com/embed.js"></script>

<p>Day-by-day, month-by-month, the App Store will get a little less rich and vibrant as apps start being designated as outdated and get removed. Another consequence of this hostile policy is that indie and hobbyist developers may stop building mobile apps. After all, the web is fundamentally a more stable place for experimental software and “finished artworks”, since backwards-compatibility is the gold standard and apps can run indefinitely.</p>

<p>After 4 hours of work to re-compile my app and 44 hours waiting in the review queue, WorldAnimals is now updated to a new version. I am safe for at least another three years before getting automatically flagged for removal. Unless, that is, Apple decides there is a new threshold for “outdated” and change their policy once again.</p>

<p><br />
<img src="https://vivqu.com/assets/img/posts/outdated-apps/appstore-submission.png" alt="appstore-submission" />
<em>WorldAnimals is now available for another three years (hopefully).</em></p>

<p><br />
I still love mobile development–a large part of my engineering career has been building mobile apps of all sizes, for small hobby side projects and for huge unicorn companies. I am proud of WorldAnimals and want to make sure it’s still available for download. But this outdated policy will make me seriously think twice about building fun, experimental apps on iOS in the future.</p>

<hr class="section-divider" />

<footer>This article was last updated on 9/25/2022. v1 is 1,806 words and took 5.25 hours to write and edit.</footer>

+ 12
- 0
cache/2022/index.html Wyświetl plik

@@ -215,6 +215,8 @@
<li><a href="/david/cache/2022/a89de577985310077a6e5e4477309922/" title="Accès à l’article dans le cache local : Toilettes sèches à litière (théorie et pratique)">Toilettes sèches à litière (théorie et pratique)</a> (<a href="https://david.mercereau.info/toilettes-seches-a-litiere-theorie-et-pratique/" title="Accès à l’article original distant : Toilettes sèches à litière (théorie et pratique)">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/e3a00561b3b07a5b4c1e207eb59eaa3f/" title="Accès à l’article dans le cache local : Outdated vs. Complete">Outdated vs. Complete</a> (<a href="https://vivqu.com/blog/2022/09/25/outdated-apps/" title="Accès à l’article original distant : Outdated vs. Complete">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/4803414174643ce6cb23128f1194c125/" title="Accès à l’article dans le cache local : entre l'ombre et la tige">entre l'ombre et la tige</a> (<a href="https://www.la-grange.net/2022/05/29/ombre-tige" title="Accès à l’article original distant : entre l'ombre et la tige">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/c321f4f9abbd8866e82cf77912972431/" title="Accès à l’article dans le cache local : Les pas perdus | nota-bene.org">Les pas perdus | nota-bene.org</a> (<a href="https://nota-bene.org/Les-pas-perdus" title="Accès à l’article original distant : Les pas perdus | nota-bene.org">original</a>)</li>
@@ -229,6 +231,8 @@
<li><a href="/david/cache/2022/3a929cba1a057771e1778ee9dc3e300a/" title="Accès à l’article dans le cache local : Wolf packs don’t actually have alpha males and alpha females, the idea is based on a misunderstanding">Wolf packs don’t actually have alpha males and alpha females, the idea is based on a misunderstanding</a> (<a href="https://phys.org/news/2021-04-wolf-dont-alpha-males-females.html" title="Accès à l’article original distant : Wolf packs don’t actually have alpha males and alpha females, the idea is based on a misunderstanding">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/5964573af5b20f004910ef76ee7f3d8a/" title="Accès à l’article dans le cache local : À la maison comme à l’école, les écrans sont une catastrophe">À la maison comme à l’école, les écrans sont une catastrophe</a> (<a href="https://reporterre.net/A-la-maison-comme-a-l-ecole-les-ecrans-sont-une-catastrophe" title="Accès à l’article original distant : À la maison comme à l’école, les écrans sont une catastrophe">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/8e934525d3694413fe73a9af99cdf99d/" title="Accès à l’article dans le cache local : iOS Privacy: Announcing InAppBrowser.com - see what JavaScript commands get injected through an in-app browser">iOS Privacy: Announcing InAppBrowser.com - see what JavaScript commands get injected through an in-app browser</a> (<a href="https://krausefx.com/blog/announcing-inappbrowsercom-see-what-javascript-commands-get-executed-in-an-in-app-browser" title="Accès à l’article original distant : iOS Privacy: Announcing InAppBrowser.com - see what JavaScript commands get injected through an in-app browser">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/56f14d85f38a7bb04e187aa3334bdb57/" title="Accès à l’article dans le cache local : désabler l'imagination">désabler l'imagination</a> (<a href="https://www.la-grange.net/2022/03/20/imagination" title="Accès à l’article original distant : désabler l'imagination">original</a>)</li>
@@ -281,6 +285,10 @@
<li><a href="/david/cache/2022/0707aa459878d644f14b65e9e05e9537/" title="Accès à l’article dans le cache local : Progressively Enhanced Builds">Progressively Enhanced Builds</a> (<a href="https://blog.jim-nielsen.com/2022/progressively-enhanced-builds/" title="Accès à l’article original distant : Progressively Enhanced Builds">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/c45fd3d630e91da74f901ab4bbeebb73/" title="Accès à l’article dans le cache local : J’ai pris le large">J’ai pris le large</a> (<a href="https://nota-bene.org/J-ai-pris-le-large" title="Accès à l’article original distant : J’ai pris le large">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/2ce856390079feed694a41bb2f2f42f1/" title="Accès à l’article dans le cache local : la fin d’un totem néolibéral">la fin d’un totem néolibéral</a> (<a href="https://lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal/" title="Accès à l’article original distant : la fin d’un totem néolibéral">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/1236188b3f1c5da5282d20951c339338/" title="Accès à l’article dans le cache local : Agile and the Long Crisis of Software">Agile and the Long Crisis of Software</a> (<a href="https://logicmag.io/clouds/agile-and-the-long-crisis-of-software/" title="Accès à l’article original distant : Agile and the Long Crisis of Software">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/d9ff2d3ee678b7de12c1a4e6d521ca35/" title="Accès à l’article dans le cache local : That Wild Ask A Manager Story">That Wild Ask A Manager Story</a> (<a href="https://jacobian.org/2022/feb/14/that-wild-aam-story/" title="Accès à l’article original distant : That Wild Ask A Manager Story">original</a>)</li>
@@ -377,8 +385,12 @@
<li><a href="/david/cache/2022/fc0fd0dbeeb8a3f2b47e8ccab6d2cbc9/" title="Accès à l’article dans le cache local : Comfort of Bloated Web">Comfort of Bloated Web</a> (<a href="https://susam.net/maze/wall/comfort-of-bloated-web.html" title="Accès à l’article original distant : Comfort of Bloated Web">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/bbca3c5e1bb2364d21c39db0f25ce7c7/" title="Accès à l’article dans le cache local : cailloux n°103 : words, words, words">cailloux n°103 : words, words, words</a> (<a href="https://cailloux.substack.com/p/103-words-words-words" title="Accès à l’article original distant : cailloux n°103 : words, words, words">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/e8d6bd5b11ae399009cf9258869be09c/" title="Accès à l’article dans le cache local : The Asymmetry of Open Source">The Asymmetry of Open Source</a> (<a href="https://matt.life/writing/the-asymmetry-of-open-source" title="Accès à l’article original distant : The Asymmetry of Open Source">original</a>)</li>
<li><a href="/david/cache/2022/91ee87b7d6f86f136cf9e6c6ec2b2117/" title="Accès à l’article dans le cache local : Abandon - Maïa Dereva">Abandon - Maïa Dereva</a> (<a href="https://blog.maiadereva.net/abandon/" title="Accès à l’article original distant : Abandon - Maïa Dereva">original</a>)</li>
</ul>
</main>


Ładowanie…
Anuluj
Zapisz